Cette semaine on revient sur un comics paru en août 2016. Ben oui, on aime bien chiner dans les étagères et dégoter certains albums, on sait jamais. Et puis, surtout, on vous présente une nouvelle série appelée Monstress. Un monde fantastique vous attend.
Monstress T1, l’Eveil
Un monde différent. Des Humains certes mais aussi des Anciens, humanoïdes à têtes d’animaux entre autres, des chats à plusieurs queues et les Arcaniques, sortes de créatures fantastiques, mélange d’humains et d’anciens. Et puis il y a aussi les dieux antiques dont on ne sait pas grand chose à part qu’ils ne sont pas très avenants. Mais reprenons au début, une vente d’esclave, une Arcanique à qui il manque un bras est exposée aux yeux peu amènes d’humains puants. Au milieu de cette troupe, une prêtresse des Cumaea, une caste féminine qui cherche à maintenir le sang pur. Ses membres ont quelques pouvoirs magiques. Voilà notre héroine, Maika, embarquée pour le QG de ce drôle d’ordre. Cette organisation en fait pas dans le détail et ses affiliées ont tendance à faire des expériences sur les captifs. Mais Maika est une fille-loup, une sorte d’hybride qui n’est pas dans défense. Elle arrive à s’enfuir et surtout à dégotter des indices sur son passé, sur sa mère, dont elle ignore quasi-tout.
Les premières pages nous ont fait craindre le pire. Une narration compliquée, un monde touffu, un peu trop, et une intrigue chaotique. Mais cela ne dure pas. Au contraire, les pages finissent par nous engloutir. On découvre un monde incroyable avec des positions politiques fortes, avec des races que tout oppose et surtout avec le poids du passé. On ne se lasse pas, jamais, on explore ce nouvel univers avec l’avidité d’un scientifique. On pense aux plus grandes saga quand on lit cet ouvrage, notamment à Dune et à ses révérendes mères. Bref, un coup de coeur absolu que vous ne devez pas laisser passer. Enfin, il faut ajouter à cela un dessin qui flirte avec la perfection. Un album digne de figurer au festival MaXoE !
Scénario : Marjorie Luc – Dessins : Sana Takeda – Monstress T1, l’Eveil – Delcourt – Contrebande – 208 pages – janvier 2017 – prix 19,99 €
Genius
Los Angeles. Sa banlieue. South Central. Des flics en opération d’arrestation. Une jeune femme au regard acéré est visée par les policiers, elle a une oreillette qui lui permet de dire à ses snipers de tuer 2 des 3 hommes de loi. Le survivant doit porter un message à sa hiérarchie : ce quartier ne tolèrera plus la présence policière, c’est le domaine de Destiny. Cette jeune femme a réussi à unir les gangs autrefois ennemis, à fédérer les forces du quartier et elle a même poussé le bouchon jusqu’à les former aux arts guerriers. Elle a décidé de montrer aux autorités que le quartier en a marre d’être une zone négligée. Ah oui un détail : Destiny est un génie, une sorte de cerveau capable de tout comprendre, de tout anticiper.
C’est une BD sympathique qui nous est servie ici, avec des personnages intéressants et un propos d’actualité. Destiny ne manque pas de charisme et le seul policier qui puisse l’affronter, Reggie, n’est pas en reste. Mais on aurait aimé justement que les auteurs explorent un peu plus cette opposition, qu’ils aillent plus loin dans cette partie d’échecs. Ainsi, les thèmes, celui du problème des banlieues entre autres, sont un peu trop effleurés. On aurait aussi apprécié de voir le personnage de Destiny un peu plus creusé. En substance quelques regrets qui prouvent que le récit nous a tout de même accrochés surtout qu’il traite d’un sujet qu’il ne faut pas négliger : la potentialité d’une explosion sociale.
Scénario : Marc Bernardin, Adam Freeman – Dessins : Afua Richardson – Genius – Delcourt – Contrebande – 144 pages – août 2016 – prix 15,95 €