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La BD du jour : Candy Mountains de Nikko et Bernard



L’hôpital demeure entaché de bien des histoires sordides reprises ou réinterprétées sur grand écran. Rien de bien attirant au premier abord, la douleur ou les maux qui nous y mènent trouvant rarement d’apaisement dans nos esprits une fois franchit le seuil du hall d’entrée… mais rien de comparable à ce que vont découvrir Maya et Alice…

 

 

La vie dans un hôpital n’est pas forcément très stimulante lorsqu’on est enfant. Pour Maya dont la mère pilote le service traumatologie d’un établissement de soins, les récentes tensions et maltraitances dont elle a été victime de la part de son propre père ne sont pas sans causer des dommages bien plus que collatéraux. Elle voit, pour essayer de retrouver un équilibre ou semblant d’équilibre, une psy censée la remettre sur de bons rails et lui offrir une seconde chance dans sa vie d’enfant. Alice, la mère, de son côté, doit faire face à un étrange phénomène de surmortalité au sein de son service : les comateux, navigants dans un entre-deux insondable, meurent en cascade alors que rien ne semblait jusqu’alors les faire basculer vers ce chemin sans retour. Pourquoi ?

Alors qu’elles roulent en voiture Alice et Maya sont percutées de face par une voiture arrivant à grande vitesse. Le choc est terrible. Elles vont perdre connaissance et se retrouver coupées du monde pour plonger elles aussi dans cet entre-deux et basculer de l’autre côté du miroir. Un côté sombre, glauque, peu avenant s’il en faut dans lequel les personnes qui s’y retrouvent subissent les violences souvent mortelles d’un colosse avide de sang…

Nikko et Bernard offrent avec Candy Mountains une vision pas forcément rêvée de l’univers dans lequel déambulent les comateux : un hôpital désaffecté, emmuré duquel toute fuite semble inenvisageable. Un univers qui navigue entre l’ambiance glaciale de la série L’hôpital et ses fantômes de Lars Von Trier et les tensions du huis clos de The Ward de John Carpenter. Ce premier volet de la série offre un déroulé suffisamment dense pour laisser présager d’une fin surprenante. Le dessin quant à lui sert l’histoire même s’il aurait pu aller parfois encore plus loin dans le détail. Une série qui se lit avec cette envie d’en connaître la fin… Au risque de traverser cet entre-deux qui nous sépare des lymphatiques nimbes devenues pour la peine plutôt agitées…

Nikko et Bernard – Candy Mountains – Ankama – 2012 – 14,90 euros