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La BD du jour : Mécanique céleste de Merwan (Dargaud)



Région parisienne dans un futur proche. Une apocalypse semble avoir frappé le monde et les survivants s’organisent par communauté qui restent à la merci de la traversée sur leur territoire de bandes de pirates. Quand la puissante Fortuna vient offrir ses services de sécurité à Pan, communauté agricole, le véto conduit à un arbitrage pour le moins surprenant…

Année 2068. Frappé par une apocalypse dévastatrice, le monde tel que nous le connaissons ne conserve plus que de rares traces de ce qu’il fût. Dans une forêt située proche de Paris, à proximité de la cité agricole de Pan, dans une zone où le taux de radioactivité dépasse allègrement les seuils définis au vingtième siècle comme dangereux, survit Aster, jeune femme au fort caractère. Un jeune homme du nom de Wallis vient lui rendre régulièrement visite. Il affectionne la lecture des livres et notamment ceux de Thoreau. Il est le fils du chef de cette cité autonome productrice de riz. Une communauté sur laquelle lorgne la République de Fortuna pour qui Pan représente un véritable garde-manger. Un jour débarque un émissaire de Fortuna qui propose à la communauté de Pan un deal difficilement acceptable : une protection totale contre les pirates qui effectuent des razzias sur ses vivres contre 25 % de sa production de riz. Ne pouvant se résoudre à cette offre qui s’apparente plus à un chantage inacceptable, Pan revendique un arbitrage sous la forme de la Mécanique céleste, qui n’est autre qu’une version revisitée et plus punchy de la balle au prisonnier…

Merwan, auteur notamment de L’Or et le sang avec Fabien Nury au scénario, ou du Bel âge en auteur complet, nous propose avec Mécanique Céleste un one-shot bien épais autour d’une société qui a survécu à une apocalypse mais qui en conserve des séquelles notoires. D’abord un taux de radioactivité élevé, ensuite la montée des eaux qui a englouti une partie des anciennes villes (à voir notamment la déambulation en barque d’Aster et de Willis dans une ville en partie submergée reconquise par une nature qui devient envahissante). Enfin les dangers représentés par les pirates qui viennent, armés massivement, réclamer des rations auxquelles ils n’ont pas droit. Si le récit vaut pour sa description d’une société post-apocalyptique, il trouve sa pertinence dans la mise en scène de ses personnages qui possèdent tous des passés a priori chargés. Le jeu de La Mécanique céleste quant à lui, décliné en trois manches : manche 1, revanche et belle, devient de plus en plus violent au fil des tours, rappelant par certains aspects la partie de basket de Snake Plissken dans New York 1997. Un récit maîtrisé au découpage dynamique.

Merwan – Mécanique céleste – Dargaud