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La BD du jour : Un putain de salopard de Régis Loisel et Olivier Pont (Rue de Sèvres)



Brésil en plein dans les étendues boisées de l’Amazonie. Que sont venus faire trois jeunes adultes dans ce petit village de Kalimboanto ? Pour Max, retrouver l’identité d’un père, pour Charlotte et de Christelle, infirmières baroudeuses, faire le plein de sensations et retrouver leur copine de toujours Corinne. Suspenses et rythme enlevé avec Loisel au scénario.

Lorsque Max débarque de son vol pour Kalimboantao au Brésil, il donne l’impression du parfait touriste égaré. Sac léger et guitare sur le dos, il fait la connaissance de Charlotte et de Christelle, deux infirmières venues travailler dans cette lande de terre un peu perdue sur la carte du monde. Les deux femmes attendent la venue d’une amie commune de longue date, Corinne, qui réside dans le secteur et qui pourra les ramener vers le village voisin. Max, esseulé à la sortie de l’aéroport, est embarqué par la petite bande de femmes dans la 4L fourgonnette de Corinne. A la nuit tombée, après un bon repas, le jeune homme explique les raisons de sa venue au Brésil et plus particulièrement dans ce secteur pas franchement touristique. Il est à la recherche de son père que sa mère, qui a vécu au Brésil et qui vient de décéder, lui a caché sa vie durant. Comme seule piste deux photos retrouvées dans une vieille boîte qui montrent, pour la première, Max sur les genoux d’un homme avec sa mère à côté et, sur l’autre, Max debout aux côtés de sa mère et d’un autre homme. L’un des deux est le père recherché mais lequel ? Début de l’enquête sur une terre un brin inhospitalière…

Au départ un récit pas franchement sexy sur le papier. Quatre héros venus au Brésil pour différentes raisons se lient et passent un bref moment ensemble. Puis le jeu de l’enquête fait son effet. Baladé à gauche et à droite dans une zone qui semble cacher pas mal de choses, d’un passé pas très avouable à un présent qui ne l’est guère mieux, Max va tenter de mettre un nom sur les deux hommes dont l’un aurait pu être son père. Puis tout bascule assez vite dans le glauque, lorsque sur la route qui mène Max vers le camp Herman, où il doit retrouver un certain Zachary, une jeune femme en fuite se fait tirer dessus par deux hommes remontés. La tension qui monte, nuancée par des dialogues qui évitent la lourdeur et le rythme insufflé à cette histoire font d’Un putain de salopard, un récit surprise qui voit, chose rare, Loisel au scénario sur un dessin d’Olivier Pont. Une curiosité à suivre !

Régis Loisel et Olivier Pont – Un putain de salopard – Rue de Sèvres