- Article publié sur MaXoE.com -


L’apocalypse maintenant… par Paul Marcel et Marc Moreno (preview)



Un monde tombé dans l’apocalypse peuplé d’êtres mutants en recherche constante de chair fraiche tel est le récit que nous offrent Marcel et Moreno dans Apocalypse Jack, un récit en devenir qui devrait voir le jour très prochainement…

 

La troisième guerre mondiale allait bouleverser l’ordre des choses. Et pour cause, à trop vouloir jouer sur la corde raide et répandre de nouvelles armes censées changer le cours de l’histoire et imposer – par la force donc – ses idées, théories ou simplement sa mégalomanie galopante on risque aussi de totalement défigurer le réel. Des laboratoires secrets participèrent à révéler une nouvelle arme capable de vaincre son/ses ennemis et imposer un nouvel ordre des choses. Cette arme prit le nom de Messie, drôle de nom pour un virus qui allait semer le chaos sur son passage… et pourtant c’est bien lui qui participa à cet effondrement de notre société. Une société qui, malgré ses travers toujours plus nombreux et exacerbés au possible pouvait encore donner l’illusion que le pire pouvait encore attendre.

Jack fut l’un de ceux qui participa à la création du Messie. Chercheur en biologie nucléaire il fut, à l’instar d’un Einstein lors du second conflit mondial, celui qui précipita la chute de notre monde connu. Dorénavant il faudra composer avec les mutations les plus improbables. Des hommes-chien, des scorpions-libellule, des serpents-faucon, des humains de plus en plus rares frappés de tares toutes plus asservissantes les unes que les autres. Pour preuve Jack lui-même dans le malheur de sa mutation acquit un odorat, une ouïe, et une vue surdéveloppés, mais aussi cette manie étrange et intarissable de se nourrir de chair humaine seule capable de résorber sa faim tenace… Dure époque nous l’aurons compris où le genre humain ne survit plus que dans les rares mémoires non encore touchées par cette déferlante de maux qui ont dévastés le monde.

Alors qu’il furète dans une rue sombre Jack tombe sur un sac de sport d’une marque bien connue de notre 20ème et 21ème siècle. A l’intérieur quelque chose qui bouge et qui crie, un nouveau-né abandonné. Une fille pour être plus précis. Mais que faire d’une telle charge ? Alors que le simple fait de survivre demande un effort de chaque instant, s’alourdir d’un tel fardeau pourrait sans peine le transformer en proie facile pour ces espèces mutantes qui fleurissent à chaque coin de rue. Mais il ne peut la laisser non plus car elle fait peut-être partie d’une famille d’intouchés, ceux qui pourront peut-être relever le monde le jour où le chaos aura atteint son point le plus bas et que tous les espoirs de renouveaux seront à réenvisager… Alors il garde cette fille, qu’il nomme Adii, en raison du sac de sport dans lequel il l’a trouvée.

Cette histoire de zombies mêlée à une déconstruction du monde plongé dans un chaos sans nom possède plus qu’un réel attrait. Le dessin de Paul Marcel, suffisamment dense pour soutenir un scénario qui construit son propre univers décadent, trouve un juste équilibre entre horreur et beauté plastique. De cet équilibre fragile, associé à un sens de la mise en tension doit naitre un grand récit. Je dis doit naitre car Apocalypse Jack n’est pas encore édité ou signé chez un éditeur… mais cela ne saurait tarder, car si on ne peut fuir le destin décadent qui se profile dans ce récit, une telle histoire ne doit pas échapper aux griffes des rotatives de belles presses offset… A bon entendeur !

Paul Marcel & Marc Moreno – Apocalypse Jack Tome 1 : Le Messie est en nous – A paraitre (sous peu !)