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Les six druides et la venue des chevaliers de Vincent F. B.



Il est parfois amusant de constater comment un auteur peut vous mener en bourrique. A la fin du tome précédent, je m’attendais à ce que le suivant soit consacré à François et sa bataille personnelle. Mais non, j’ai été très surprise de constater que François n’était que secondaire. Ce fut une surprise agréable mais je regrette quand même que le tourment de François n’ait pas été plus développé (ça doit être mon mauvais côté qui parle là). Cela a été un des deux mauvais points que je donnerai à ce tome : je suis restée sur ma faim pour François.

Le deuxième mauvais point est un peu lié à ça puisque je trouve que les personnages ne sont pas assez développés. Je n’arrive pas vraiment à me mettre à leur place (en même temps, je n’ai ni pouvoir ni seconde peau :b). Mais je ne ressens pas ce qu’ils ressentent. Par exemple, Merlin qui a en lui une part du bien et une part du mal, et qui mène une bataille interne constante. Je n’ai absolument pas ressenti cette bataille interne. Ni la bataille que menait François pour reprendre le contrôle de lui-même. Ni la douleur d’Arthur lorsqu’il perd son père. Les personnages manquent de profondeur.

Le seul moment où j’ai ressenti quelque chose, c’est quand Merlin et sa mère ont dit au revoir à Acrusse, avant son combat. Là, il y avait de l’émotion. Et puis un autre endroit un peu plus loin dont je ne parlerai pas pour ne rien révéler de plus qui gâcherait la fin du livre (comme quoi, je peux le faire, je peux ne rien dire !).

Maintenant, passons à ce qui est bon, c’est-à-dire tout le reste. 😀

L’auteur sait nous surprendre et d’ailleurs, je me demande si, lorsqu’il écrivait ce tome, il ne pensait pas justement à mener ses lecteurs par le bout du nez. Quoiqu’il en soit, ce tome est plein de rebondissements. On ne sait pas qui domine l’autre : le bien ou le mal ? C’est comme une partie de ping-pong tout le long. Au moment où on pense que le mal a un point en plus, hop, le bien le contre. Et vice-versa.

Et tout ça sans nous perdre. Sans partir dans tous les sens. Il réussit à maintenir son fil conducteur l’air de rien. Les chevaliers apparaissent les uns après les autres. Ainsi que leurs adversaires même si pour ces derniers, ce fut plus rapide (un peu trop même, non ?). Quoiqu’il en soit, je suis curieuse de voir à quoi ressemblera l’affrontement final. Enfin… Je dis final, mais vu la manie de l’auteur de mettre des retournements de situation quand on ne s’y attend pas, je m’attend à tout !

J’aime toujours autant la manière dont l’auteur se réapproprie légendes et mythes. Et cette fois-ci, on fait un petit tour du côté du Vietnam. Sans compter l’histoire de la Dame du Lac. J’ai beaucoup aimé. Il aurait très bien pu se contenter de placer le personnage. Tout le monde la connait (enfin, j’espère… Les enfants connaissent la légende du roi Arthur, non ?). Mais il n’a pas utilisé le personnage et le mythe. Il l’a réinventé pour qu’elle colle parfaitement à son histoire. C’est une preuve qu’il a bien pensé son monde et son histoire. Dans les moindres détails.

Et puis c’est sans compter toutes les petites surprises et révélations. Ma préférée reste celle concernant la nature d’Acrusse. Je ne m’y attendais vraiment pas ! Mais celle du Seigneur des ténèbres à la fin est pas mal non plus et annonce une suite encore plus… Inattendue !