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MaXoE Festival 2022 : La Sélection Livres – Art & Culture



Voici la Catégorie Art & Culture de la Sélection Livres du GPL 2022 ! Au programme, un magnifique tour d’Europe littéraire proposé par Olivier Guez autour d’un ouvrage collectif qui met en lumière la culture par la diversité et la richesse des pays qui composent le continent européen. Place à l’Art avec Laure-Caroline Semmer qui consacre son beau livre aux femmes, créatrices connues et méconnues. Et on termine en beauté avec le magnifique ouvrage de Laurence Benaïm consacré à l’histoire de la maison Guerlain.

Place aux ouvrages sélectionnés pour le Grand Prix des Lecteurs de ce 9ème MaXoE Festival !

 

‘Le Grand Tour’ de Olivier Guez

 

Et si un souffle nouveau était donné à l’Europe, ce vieux continent ? Dans la préface de son dernier ouvrage ‘Le Grand Tour: Autoportrait de l’Europe par ses écrivains‘ paru chez Grasset au mois de mars, Olivier Guez écrit : ‘In fine, le Grand Tour répond à la définition de l’Europe de Milan Kundera : un maximum de diversité dans un minimum d’espace – quelques centaines de pages‘.

C’est une balade au coeur de la culture et de l’histoire européennes que nous propose Olivier Guez qui à l’occasion de la présidence française de l’Union Européenne, a réuni 27 auteurs de toute l’Europe (un par état membre) pour nous faire partager un lieu qui évoque la culture ou l’histoire européenne. Le ghetto de Varsovie, texte fort et poignant de la Polonaise Agata Tuszynska, les plages du Débarquement par la Française Maylis de Kerangal, en passant par le Maltais Imannuel Mifsud qui parle du sort des migrants, l’Espagnol Fernando Aramburu, l’Allemand Daniel Kehlmann ou encore le Roumain Norman Manea qui évoque la poésie de Paul Celan, originaire comme lui de la Bucovine…

Cet ouvrage nous offre leur vision, celle d’une Europe multiple qui n’est pas que géographique mais aussi historique et culturelle. La culture, parent pauvre de la construction européenne, délaissée par ceux qui la dirigent et pourtant essentielle à ce continent qui a vécu et vit de nouveau aujourd’hui, des moments sombres. Un recueil qui remet au centre de la réflexion notre communauté de destin de bien belle manière !

Extrait / Hohenschönhausen : la prison qui n’existait pas, par Daniel Kehlmann : La femme qui nous fait visiter le bâtiment a été incarcérée ici longtemps. Après quelques semaines en cellule individuelle, on lui avait soudain imposé une codétenue, qu’elle décrit comme une jeune femme sympathique, intéressée, vive et curieuse, évidemment une agente de la Stasi. Ne me sous-estimez pas, avait-elle dit à l’homme qui l’interrogeait, je ne vais sûrement pas raconter à cette femme ce que je ne vous dis pas pendant l’interrogatoire. L’homme avait répondu qu’il ne voyait pas de quoi elle parlait et le lendemain, la codétenue avait disparu. Nous la suivons dans le couloir jaune-marron à l’odeur de linoléum et de plastique. Des câbles reliés à des signaux lumineux courent au plafond. Ce système d’ampoules, nous dit-elle, permettait d’éviter que les prisonniers ne se croisent en allant à l’interrogatoire ; lorsqu’un détenu passait dans un couloir prioritaire, un autre détenu venant d’un couloir secondaire était aussitôt enfermé dans une des cellules annexes prévues à cet effet jusqu’à ce que le premier soit passé et hors de vue.

 

‘Pionnières, ces femmes qui ont fait l’art’ de Laure-Caroline Semmer

 

Sorti ce mois-ci chez Larousse, ‘Pionnières, ces femmes qui ont fait l’art‘ de Laure-Caroline Semmer nous présente des femmes qui ont fait l’Art, un domaine duquel elles ont été invisibilisées pendant (trop) longtemps.

Peintres, cinéastes, sculptrices, designers, photographes ; les créatrices et leur travail nous sont ici présentés avec des textes très bien écrits décrivant leurs réalisations et les inscrivant dans leur contexte. La mixité et Le Bauhaus, Les femmes de l’expressionnisme abstrait, Femmes et photographes ; de Niki de Saint Phalle à Dorothea Lange en passant par Hilma Af Klint, l’ouvrage très bien illustré, leur rend un hommage de qualité et bien mérité.

Présentation Editeur : Elles s’appellent Suzanne Valadon, Tamara de Lempicka, Gerda Wegener, Kiki de Montparnasse,… Elles sont peintres, photographes, sculptrices, cinéastes. Elles témoignent d’une nouvelle modernité où les femmes peuvent enfin diriger un atelier, peindre des corps nus et même… porter un pantalon ! Issues de la première génération de femmes à pouvoir intégrer les écoles d’art, dans les pas de Berthe Morisot ou de Rosa Bonheur, les artistes des Années folles et des décennies qui leur succèderont deviennent de véritables modèles d’anticipation ayant permis l’évolution de certains des plus grands courants d’avant-garde. Un album exceptionnel, à l’iconographie riche et variée, qui redonne leur place à des femmes d’une incroyable audace, sans qui l’art d’aujourd’hui n’existerait pas !

 

‘Paris, capitale de Guerlain’ de Laurence Benaim

 

Laurence Benaïm est journaliste et écrivaine, spécialiste de la mode domaine auquel elle a déjà consacré plusieurs ouvrages, avec notamment une biographie de référence à Yves Saint Laurent ou encore Azzedine Alaïa, sans oublier Christian Dior avec ‘Femmes en Dior’. Avec ‘Paris, capitale de Guerlain‘ sorti chez Flammarion, elle nous propose de découvrir l’histoire de la maison Guerlain en revisitant l’histoire de la capitale au travers de celle du ‘couturier des parfums’.

Avec comme point de départ la naissance en 1928 rue de Rivoli de la maison Guerlain créée par Pierre François Pascal Guerlain, le livre évoque tout aussi bien Balzac, Lamartine, Victor Hugo mais aussi Françoise Sagan, Catherine Deneuve ou encore Joséphine Baker pour qui Jacques Guerlain avait composé le parfum ‘Sous le vent’ et que l’on retrouve dès l’avant-propos de l’ouvrage signé de l’Académicien Marc Lambron. Les adresses parisiennes de la maison, ses parfums emblématiques (L’Heure Bleue, Shalimar, Mitsouko, Jicky…) et l’artisanat avec ses flacons en cristal de Baccarat. Le tout illustré par de magnifiques photos et des archives inédites. Un très bel ouvrage qui rend hommage à la maison Guerlain tout autant qu’à Paris, à un passé qui reste aujourd’hui encore, toujours très présent !

Extrait : Unique, singulière, universelle, la maison Guerlain sublime l’identité et la mémoire de la Ville lumière à travers des lancements associés aux événements culturels qui s’y déroulent. Voici Paris associé à l’enchantement, à l’or de la séduction, à la permanence réinventée des 69 abeilles gravées sur le flacon Eau de Cologne Impériale de 1853, à L’Art et la Matière, ces eaux de parfums, dignes d’une collection de haute couture olfactive, créées par Thierry Wasser : Angélique Noire, Spiritueuse Double Vanille, Cuir Beluga… Depuis les fameux sapoceti créés en 1828 — ces savons au blanc de baleine parfumés aux essences naturelles, de rose, de jasmin, de gardénia — jusqu’aux Rouges G créés en édition limitée en 2021, le rêve se prolonge sans fin. Le nom de Guerlain est associé à la littérature (Vol de nuit, Chamade…), au cinéma, à la chanson (Serge Gainsbourg dans Initials B.B.). Il se respire à travers ses fragrances, de Mouchoir de Monsieur (1904), à La Petite Robe Noire (2008), décliné en une somptueuse Eau de Parfum Intense, l’un des best-sellers de 2021. C’est un sillage, le secret de l’intérieur d’un sac de femme, d’une échappée belle nommée Jardins de Bagatelle ou Aqua Allegoria…