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Kokia : son concert ‘Real World Tour’ à Marseille



Bonjour à tous ! Aujourd’hui, MaXoE vous a concocté un dossier spécial sur… KOKIA ! KOKIA a effectué une tournée européenne pendant le mois d’octobre, avec quatre dates en France, dont une le 15 Octobre2010 au Poste à Galène de Marseille. Votre cher serviteur AlbataR s’est rendu sur place et vous a ramené en exclusivité une interview et les impressions d’un concert qu’il n’oubliera jamais (et oui, je suis l’un de ses fans français depuis quelques années déjà) !

 

KOKIA, qui est-ce ?

KOKIA, de son vrai nom Akiko Yoshida est une chanteuse/compositrice de 34 ans qui vit au Japon. Elle a commencé la musique dès son plus jeune âge et est partie apprendre la musique aux Etats-Unis dans sa jeunesse avec une formation classique. Elle s’est ensuite lancée dans la musique à part entière et a commencé à être connue grâce à son style mélangeant pop, sons originaux et autres bizarreries. Cependant, la reconnaissance au Japon n’était pas très grande et elle s’est donc tournée vers l’Asie puis l’Europe, où elle a eu un plus grand succès. Et le saviez-vous : elle a essayé de battre le record qui consistait à tenir une note de musique le plus longtemps possible, mais elle a échoué de peu. Mais pour mieux la découvrir, nous vous invitons à écouter ses chansons, qui sont très reposantes.

 

Le jour J

Il est 16h30, le 15 Octobre 2010. J’arrive devant le Poste à Galène, mais il n’y a personne. Je dois normalement rejoindre deux personnes qui feront l’interview avec moi. Un homme qui n’a pas moins de la trentaine arrive. Je lui demande alors s’il fait l’interview avec moi. Il me rétorque que non, il est juste un fan venu TRES tôt (le concert ne commençant qu’à 20h30). Nous discutons, je lui fais découvrir l’album Real World, et pendant ce temps, nous voyons un camping-car arriver et s’arrêter devant l’entrée de la salle de concert. KOKIA et son équipe sont arrivés. Nous la voyons descendre devant nous, toute contente, même si les éboueurs avaient déjà commencé les grèves et que la ville n’est pas propre. Mon coeur ainsi que celui de la personne qui était avec moi ont commencé à battre très fort.

Nous discutons, tous contents de l’avoir vu de près, et d’un seul coup, on la voit sortir avec un homme et un appareil photo. Elle est là, devant nous, le photographe qui discute avec nous, puis qui nous demande de poser avec elle. Crise cardiaque. Mais nous sommes des hommes et nous avons contenu nos sentiments d’excitation. Quelques minutes plus tard, Céline Laroche (traductrice-interprète français-anglais-japonais ainsi qu’assistante français/langues étrangères, elle est sympa) et Peter Rong (webmaster de manganimation.net puis homme mystérieux et plein de contacts, il est cool ^^) qui seront respectivement notre interprète et un interviewer, arrivent. Nous faisons connaissance et partons réaliser l’interview.

 
L’interview exclusive de KOKIA, à Marseille

KOKIA nous reçoit donc avec son manager dans la partie la plus calme de la salle de concert, sourire aux lèvres et très agréable. Elle nous met de suite à l’aise, et cela sera comme ça jusqu’à la fin de l’interview (entrecoupé par des discussions avec le manager avec qui on a bien rigolé). Royal !

Il y a une raison particulière d’avoir utilisé un pseudonyme au lieu de votre vrai patronyme ?
Akiko est un nom très répandu au Japon. Je ne voulais pas être une Akiko parmi les autres c’est pourquoi j’ai changé mon prénom Akiko en KOKIA. Je voulais qu’on sache que KOKIA est Akiko Yoshida est pas une autre Akiko.

Vous avez fait un premier concert en 2006, un peu à la surprise générale, vu qu’à l’époque c’était surtout des groupes de Visual Key (NDLR: difficile à définir, mais je dirais J-Rock/J-Métal avec les membres du groupe qui ont un style travesti) qui venaient en France. Comment avez-vous été démarchée ?
Mon premier concert en France a été en 2005. Le Visual Kei était au Japon aussi très populaire à l’époque. Mais au Japon, il existe aussi différents styles de musique. En France, les gens n’écoutaient pas seulement du Visual Kei. Face à cette demande du public français, j’ai été contactée pour effectuer un concert. Ma musique, aussi bien en France qu’au Japon, touche des personnes de tous âges. Alors que le Visual Kei touche majoritairement un jeune public.

Y-a-t-il eu des contraintes ou problèmes particuliers pour ce premier concert ?
Pas vraiment. Par contre comme c’était mon premier concert face à un public français, j’étais très stressée. Je ne savais pas du tout quel public et quel accueil j’allais recevoir. Depuis longtemps, je suis plus connue en Chine et en Taïwan qu’au Japon. J’ai toujours voulu être reconnue aussi ailleurs qu’en Asie.

Vous avez joué en France, en Allemagne, en Irlande, en Pologne et divers pays d’Asie, quelles sont les différences notables que vous avez pu remarquer entre les différents publics ?
Avant, pour chaque nouveaux concerts, au début tout me semblait différent. Mais la seconde fois, peu importe le lieu, peu importe le pays c’était la même chose. Le public réagit de la même façon à ma musique quel que soit l’endroit. Au début, j’ai été très surprise par la chaleur du public français, qui était peut-être plus réceptif et plus démonstratif en concert.

Quel est le concert que vous avez préféré en France jusqu’à maintenant ?
Ma tournée pour Real World n’est pas encore finie mais jusqu’à maintenant, mon concert préféré a été celui du Bataclan (NDLR: salle parisienne très réputée).

Vous avez des anecdotes à nous raconter sur ces divers concerts ?
Il se passe beaucoup de choses en backstage. Par exemple, une fois quand je chantais, un insecte n’arrêtait pas de me tourner autour et il a fini par rentrer dans mes chaussures.

Vous parlez beaucoup avec votre public. Pourquoi communiquez-vous beaucoup avec votre public ?
Vraiment ? (d’un air sincèrement étonné). Je n’ai pas vraiment l’impression de tant communiquer que ça avec mon public. Peut-être que quand je suis avec le public cela vient naturellement, mais je ne m’en rends vraiment pas compte.

Vous avez fait une école de musique aux Etats-Unis quand vous étiez encore adolescente, les Etats-Unis vous manquent-t-ils ?
Cela fait tellement longtemps que je ne m’en souviens pas beaucoup alors non, ça ne manque pas du tout.

Vous n’êtes jamais allée en Amérique pour un concert, je crois ? Une raison particulière ?
Il y a beaucoup de raisons. Quand j’ai commencé à faire des concerts en Europe, c’est parce qu’on m’a demandé de faire des concerts en Europe, parce que j’ai été sollicitée par le public européen. Aux Etats-Unis, personne ne m’a sollicité, c’est pourquoi je n’ai jamais fait de concerts là-bas.

Depuis quelques années, vous avez interprété de plus en plus de chansons pour des médias comme les anime ou les jeux vidéos. Exemples : Furusato Japan, Gin’iro no kami no agito, Gunslinger Girl, ou encore Tales of Innocence. Pourquoi accepter plus de sollicitations de ces médias ?
C’est une question difficile. Mais au fur et à mesure que j’ai pris mon indépendance, j’ai pu travailler sur de plus en plus de projets. En étant libre de faire ce que je veux, j’ai pu travailler de plus en plus pour ces médias.

Vous êtes dans l’OST de Red Garden, mais pourtant on ne vous entend pas chanter dans l’anime, pourquoi ?
Au Japon, on peut être sollicité pour être dans l’OST d’un anime mais ne pas figurer dans l’anime en lui-même, c’est une décision qui est prise souvent après que les chansons aient été enregistrées pour l’OST et au final elle n’est pas retenu pour figurer dans l’anime mais seulement dans l’OST.

Pourquoi avoir donné le titre de “Real World” à votre album ?
Sur la jaquette de l’album, on me voit dans le désert du Sahara. Ce lieu m’a isnpiré le titre de l’album. Je pense qu’il reflète assez bien le monde, c’est un endroit beau mais à la fois triste et dur comme le monde réel. C’est pourquoi j’ai appelé cet album “Real World”.

Dans cet album, on a vraiment l’expression de voyager, comment arrivez-vous à faire des chansons différentes qui donnent cette impression de voyager?
J’essaie de retransmettre mes propres sentiments dans mes chansons. Cet album est inspiré de mon voyage au Sahara. J’ai écrit cet album en y voyageant et j’ai essayé de retranscrire les impressions que j’ai eu au cours de ce voyage.

Quand vous composez pour un anime, est-ce qu’il y a des conditions particulières dans le travail de composition et d’écriture ? Des contraintes sont-elles imposées par la production ?
Cela dépend… Les conditions sont très différentes selon le travail. C’est un gros travail de discussion en amont. Parfois il y a un mot clé dans une chanson que je suis obligée d’utiliser. Mais depuis quelques temps, comme je suis devenue indépendante, j’ai beaucoup de liberté dans mon travail de composition.

Un album composé à 100% de reprises de chansons en anglais vient de sortir ‘Musique à la carte’. Depuis quand cette idée vous trotte dans la tête ?
Cette idée est là depuis un moment déjà… J’en discute depuis longtemps mais je n’avais jamais eu l’occasion de le faire jusqu’à maintenant. J’ai enfin eu l’occasion de le mettre en place suite à de nombreuses discussions avec mon équipe et finalement cet album a pu voir le jour.

Votre soeur ainée, Kyôko, semble être une violoniste assez réputée, avez-vous déjà collaboré avec elle ?
Nous avons collaboré ensemble dans l’album ‘Trip Trip’.

Dans le futur, pensez-vous collaborer à nouvel ensemble ?
Je ne pense pas non. Nous sommes toutes les deux occupées par notre carrière et nous prenons des chemins différents dans notre style musical.

La chanson “Ai no Rinkaku” n’est dans aucun de vos albums, pourquoi cela ?
Parce que Ai no Rinkaku a été écrite pour une autre société de production différente de la mienne, c’est pourquoi elle ne peut figurer sur aucun de mes albums.

Quel bilan tirez-vous d’être passée en indépendante ?
Je peux écrire les chansons que je veux, chanter comme je veux, utiliser mes propres mots. Je peux faire la musique que je veux vraiment.

Après ces quelques échanges forts sympathiques et l’instant photo, nous la laissons se préparer et effectuer les derniers réglages.

 

Le concert

Nous sortons de l’interview vers 18h30, et il se trouve que nos ventres commençaient à crier famine. Entre temps, notre groupe d’amis s’était agrandi d’une dizaine de personnes (plus efficace que Facebook !). Nous décidons de prendre un Kebab et attendons patiemment qu’on nous laisse entrer dans la salle. Entre deux portes qui s’entre-ouvraient, KOKIA nous fit un sourire, toute heureuse. De bonne augure pour la suite. Et ça n’a pas râté.

Il est 21h lorsque nous atteignons le Graal. Nous patientons quelques minutes puis, plus de lumière et la voici qui rentre. Elle commence par chanter Birth (première chanson de son album Real World), avec son guitariste Kazuhiro Matsuo, surnommé Tod (sa coupe fait qu’il ressemble au champignon de Mario à qui nous souhaitons d’ailleurs un joyeux anniversaire pour ses 25ans). Magnifique. Le décor est planté. Nous aurons droit à un concert acoustique, sobre, elle chantant pieds nus et en robe, comme souvent. Sa voix nous emmène loin, très loin, en passant par Ave Maria, un chant lyrique, puis Oto ~ With reflections (avec bande orchestre celle-là et Tod à la guitare) et j’en passe.

Une présence indéniable, une voix rafraîchissante et juste, tout ce qu’on attendait d’elle. Elle discutait avec son public d’une manière naturelle. Un public qui d’ailleurs était de tout âge, de toute ethnie et de tout milieu confondu. Rares sont les artistes de nos jours qui arrivent à attirer autant de populations différentes. Juste avant de terminer ce voyage autour du monde de près de 2 heures, sans escale s’il vous plaît, elle revient une dernière fois pour nous interpréter What a wonderful World, un joli cadeau. Le public est conquis et lui offre une standing ovation. Merci KOKIA.

Et parce que le public s’est montré sage, il a le droit à une séance de dédicaces à la fin du concert. Et la file d’attente est longue… Mais il est temps pour nous de partir et de retourner dans le monde réel.

A noter que nous avons passé un très bon moment, mais cela n’a pas été le cas pour tout le monde ; notre confrère de J-Music sur Overblog n’a apparemment pas beaucoup apprécié la prestation de KOKIA donnée à Paris…

 

The End

Ainsi se termine ce dossier spécial consacré à KOKIA. Nous espérons qu’il vous aura plu et vous conseillons de la découvrir si vous ne la connaissez pas encore. C’est un style bien particulier un peu hors normes, mais l’écouter, c’est l’adopter. De plus, MaXoE tenait particulièrement à remercier Peter et Céline pour l’aide qu’ils ont apporté à cette interview, car sans eux, cela aurait été impossible.