Mixatac, c’est un projet de fous de la musique. En 2008, le festival Marsatac s’est lancé dans une démarche de rencontres musicales entre artistes marseillais (Alif Tree, David Walters) et maliens (Issa Bagayogo, Ahmed Fofana, Neba solo…). Le deuxième volume se dirige vers le Maroc. Cette fois, c’est le trio électro rock Nasser qui prend ses valises pour rencontrer les artistes locaux. On peut déjà vous dire que ces 2 volumes sont la preuve que la musique se nourrit des échanges.
Mixatac 1, Bamako Genre : électro, world music, pop, …
Label : marsatac
Date de sortie : avril 2013
Web : http://www.mixatac.com
Notre avis : cette galette est bourrée de créativité. Il semblerait que Marseille et Bamako soient sur la même longueur d’onde. On y découvre une musique envoûtante, hypnotisante, passionnante. Le mélange est improbable et pourtant il va vous scotcher aux enceintes. Prenez un peu d’électro, un rien de jazz, deux trois pincées de soul et un max de culture africaine et vous obtenez des pistes totalement surprenantes. Faites un tour sur Malinuit. Totalement jazzy, totalement aérien avec une empreinte forte du berceau de l’humanité. Anka Memory s’appuie sur une basse très lourde idéale pour mettre en avant une forme de pop cette fois. Les chanteurs se répondent et marient merveilleusement bien les influences. On aime beaucoup. Et puis que dire de Bama Skin ? On sent la tradition africaine à chaque moment mais aussi l’ambiance lounge/jazz/électro d’un club de la capitale. Les guitares aériennes répondent à des percussions totalement hypnotiques. Encore un modèle d’originalité et de groove. Bon vous l’avez compris, c’est un coup de coeur de la rédaction. Un album à écouter absolument. Il mêle les genres tout en gardant une forme de style sur toutes les pistes. Parfait.
Appréciation : 
Mixatac 2, Essa Ouira Genre : hip hop, world music, rock
Label : marsatac
Date de sortie : juin 2013
Web : http://www.mixatac.com
Notre avis : le ton est radicalement différent de celui du volume 1. C’est probablement lié aux mariés qui se veulent plus agités : le rock et le hip hop sont de la partie. Ainsi Daouini envoie du lourd comme on dit. Sur un clavier obsessionnel, les paroles sont scandées, percutantes, sans pitié. Et tout cela pour mieux enchaîner sur M’Rabah le point d’orgue de la galette. Inspiré, par les accompagnements et la voix percutante, le titre crée une forme d’addiction. Globalement l’ambiance est assez sombre sauf sur Sandia. Les artistes s’en donnent à coeur joie sur ce morceau pour nous offrir un peu de choses plus légères. Mais on retiendra surtout les morceaux scandés, ceux qui nous frottent un peu les oreilles, histoire de dire que le Maroc a des choses à dire, à revendiquer. L’union est un rien moins fusionnelle que le premier mixatac mais il n’empêche que c’est une vraie réussite. Encore une occasion d’élargir nos horizons.
Appréciation : 