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L’époque Victorienne dans les séries télé : Dracula et Penny Dreadful



Après le grand écran, le petit. Oui, l’époque Victorienne s’invite vraiment partout et les séries télé ne sont pas épargnées. Il y en a quelques unes. Certaines sont anciennes, d’autres plus récentes. Le choix s’est porté ici sur deux séries d’actualité.

Penny Dreadful série Une

 

Dracula (2013, NBC)

Dracula série Affiche 3

 

Londres, fin du XIXème siècle. Un richissime et mystérieux homme d’affaire américain – Alexander Grayson – s’installe en ville, affirmant pouvoir y développer l’électricité à grande échelle. En réalité, ceci n’est qu’une couverture. L’homme n’est pas qui il prétend. Il n’est d’ailleurs plus un homme, il est un vampire. Un vampire venu se venger de l’organisation secrète à l’origine de la mort de sa femme. Organisation qui tient la ville de Londres sous son joug.

Dracula série Deux

Costumes et décors soignés et recherchés, casting de rêve, réinvention du mythe. Tout était là pour plaire au spectateurs. Mais il faut le dire d’emblée, Dracula ne séduit pas vraiment.

Pourtant, l’objet est visuellement très réussi. Le charme de l’époque Victorienne rend cette série attrayante esthétiquement. Les deux versants de Londres s’offrent à nos yeux. La lumière, avec les grandes bâtisses, les bals mondains, les belles robes à crinoline et les hauts-de-forme. Et l’ombre, avec les fumeries d’opium et les ruelles sombres et crasses dans lesquelles vont se réfugier les vampires assoiffés de sang.

Là où le bât blesse, c’est au niveau du scénario. Un scénario bancal, mal ficelé, sans réels rebondissements et qui perd sa ligne directrice. Une ligne directrice qui n’est d’ailleurs pas franchement intéressante, donnant l’impression d’un remplissage, d’un prétexte à une énième utilisation du mythe de Dracula.

Dracula série Trois

Le casting, bien que plutôt bon, n’atténue malheureusement pas cette sensation que la série loupe le coche. Certains personnages sonnent faux, notamment tous ceux en lien avec l’Ordre du Dragon (la fameuse organisation secrète dont Dracula est venue se venger). Même Dracula est fade. Non pas que Jonathan Rhys-Meyer soit mauvais, non. Cette impression vient du personnage même, que les créateurs ont totalement dénaturé. Il n’est plus ce vampire sanguinaire, hypnotique et terriblement érotique, il est une créature vide qui rejette sa condition, rêvant seulement de redevenir humain…

Si le travail visuel est indéniable (malgré quelques scènes d’art martiaux agrémentées de ralentis frôlant le ridicule) et que les acteurs la défendent du mieux qu’ils peuvent, cette série sur le vampire le plus terrible de la littérature laisse le spectateur cruellement sur sa faim.

 

Dracula, créé par Cole Haddon et Tony Krantz. Avec Jonathan Rhys-Meyer, Jessica De Gouw, Thomas Kretschmann, Victoria Smurfit, Olivier Jackson-Cohen, …

 

 

Penny Dreadful (2014 à aujourd’hui, Showtime)

Penny Dreadful Affiche 5

 

En plein cœur de Londres durant la période Victorienne, le réel côtoie le surnaturel.

Bien des personnages se croisent. L’intrigante et hypnotique Vanessa Ives et le richissime Sir Malcom Murray. Un certain Dr. Frankenstein qui joue à l’apprenti sorcier et un jeune homme à la beauté envoûtante du nom de Dorian Gray. Ou encore un américain rebelle aux manières de cow-boy répondant au nom d’Ethan Chandler.

Face à une menace invisible massacrant la population, une menace surgi des bas-fonds, chacun aura son rôle à jouer.

Penny Dreadful Deux

Si les deux premiers épisodes de la première saison sont un peu à la peine, ne vous découragez surtout pas ! Ce cap passé, la série prend son rythme de croisière. Un rythme effréné qui permet au spectateur de croiser moult personnages mythiques et surnaturels : des lycanthropes, des suceurs de sang, ou encore des morts vivants.

S’inspirant directement de La Ligue des Gentlemen Extraordinaires, Penny Dreadful fait référence à de nombreux personnages de la littérature de l’époque : Dorian Gray, Frankenstein, Dracula (encore !), … Le frisson est de mise pour cette série qui joue franchement la carte de la noirceur, alliant réalisme et fantastique.

Penny Dreadful Trois

Plongés au cœur de Londres juste après le terrible massacre de Jack l’Éventreur, les personnages évoluent constamment entre normal et para-normal. Des personnages extrêmement bien travaillés, ayant chacun leur part de lumière et leur part d’ombre, à l’image de la vie de l’époque. Les performances sont même parfois assez impressionnantes, la plus belle étant sans doute celle d’Eva Green, possédée par un être démoniaque.

Se mettant progressivement en place, l’histoire développe subtilement le passé de chacun de ses protagonistes énigmatiques autour d’une intrigue centrale servant de fil rouge à chacune des saisons.

Ajoutez à cela l’ambiance élégante de l’époque avec ses décors et costumes somptueux, et vous assistez au spectacle d’une série gagnant sur tous les plans : de son scénario solide à son casting de choc, sans oublier cette atmosphère frissonnante diablement réussie.

Saison 1

 

Saison 2

Penny Dreadful, créé par John Logan. Avec Eva Green, Josh Hartnett, Timothy Dalton, Reeve Carnay, Harry Treadaway, Billie Piper, …