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MaXoE Festival 2022 : La Sélection Séries TV



Vous pensiez qu’elle avait disparu ? Détrompez-vous, la sélection spéciale petit écran est bien de retour pour cette nouvelle édition du MaXoE Festival. Elle est simplement plus minimaliste que l’année dernière qui avait vu fleurir un nombre impressionnant de séries. Une chose ne change pas toutefois : vous n’échapperez pas à Star Wars !

Cobra Kai – Saison 4 (Netflix)

On se retrouve avec une nouvelle donne. Johnny et Daniel décident de faire un dojo commun suite aux événements de la saison 3. Cela ne se fait pas sans douleur car leurs approches ne sont pas forcément similaires, vous le savez. Mais, petit à petit, ils apprennent, l’un et l’autre, à ouvrir leur esprit, à changer un peu leur façon de faire. De l’autre côté, Kreese est désormais maître du Cobra Kai mais il se sent menacé par cette nouvelle alliance. Il décide alors de faire revenir une vieille connaissance : Terry, qui a sévi dans Karaté Kid 3.

On retrouve la même recette, ceci n’est pas une histoire de Karaté, non, c’est uniquement le décor. Ici, on nous parle d’être humains avec leurs douleurs, leur passé, les casseroles qu’ils trainent derrière eux. Le personnage le plus attachant, c’est bien Johnny, bourrin mais humain, grognon mais tellement sympathique au fond. Et puis quelle bonne idée de faire revenir Terry qui met la barre de la méchanceté encore plus haut. Décidément cette série continue de plus belle avec, certes, quelques moments plus convenus parfois mais on ne lui en veut pas car les surprises sont légion. Et le dernier épisode est tout simplement surprenant !

Cobra Kai, créée par Jon Hurwitz, Hayden Schlossberg et Josh Heald. Avec Ralph Maccio, William Zabka, Courtney Henggeler, … Quatre saisons, la dernière est disponible sur Netflix depuis le 31 décembre 2021.

 

Peaky Blinders – Saison 6 (BBC & Netflix)

Entre marchandages, trafics, manipulations et combats sanglants, Peaky Blinders suit l’ascension de la famille Shelby, et plus précisément celle de son leader, Thomas. Interprété par l’acteur irlandais Cillian Murphy (L’Épouvantail des Batman de Nolan, mais aussi et surtout le personnage central du film Le vent se lève de Ken Loach), Tommy Shelby est un jeune homme glaçant, hanté par la guerre. Comme lui, le reste des Peaky Blinders ne fait pas dans la dentelle. Le gang est aussi brutal qu’élégant. Comme l’ambiance de cette série où chaque plan est sublimé par un travail minutieux, jouant avec les ombres, la lumière et les volutes de fumées. Et également grâce à une bande-originale magnifique, totalement anachronique (Nick Cave and the Bad SeedsJack WhiteThe White Stripes, …) mais habillant tellement bien l’ensemble.

Dans la saison 5, le clan Shelby – et surtout son chef devenu député du Labour – était confronté à la crise de 1929 ainsi qu’à la montée du nazisme à laquelle n’échappe pas l’Angleterre. Cinq ans se sont écoulés depuis ces événements et le clan, marqué par la perte de Polly, continue à se disloquer tandis que le nazisme envahi l’Europe. Quant à Tommy, plus que jamais en proie à ses multiples démons, il sombre encore davantage dans l’autodestruction. 

Peaky Blinders, créé par Steven Knight. Avec Cillian Murphy, Paul Anderson, Sam Claflin, Sophie Rundle, Finn Cole, Anya Taylor-Joy, Natasha O’Keeffe, … Six saisons, la dernière ayant été diffusée à partir du 27 février 2022 sur la BBC et étant disponible sur Netflix depuis le 10 juin 2022.

 

Killing Eve – Saison 4 (BBC America & Canal+)

C’est l’histoire d’une rencontre, celle d’Eve Polastri (Sandra Oh), brillante agent du MI5 mais qui ne s’épanouie ni dans son travail ni dans sa vie personnelle, avec Villanelle (Jodie Comer), tueuse quelque peu psychopathe aussi charmante que redoutable. Eve poursuit Villanelle (et inversement) tout au long des trois saisons de la série, et entre elles un lien fort se crée. Au fur et à mesure, des sentiments se développent et les tentatives d’assassinats réciproques aussi.

Mais dans la saison 4, – ATTENTION SPOILERS – tout change : Villanelle s’est tournée vers la religion pour tenter de dompter ses pulsions meurtrières, alors que de son côté Eve est désormais agent sur le terrain, surentrainée et déterminée. Après quelques épisodes, les deux jeunes femmes finissent par se rapprocher de nouveau avec un but (ultime) : en finir avec les Douze. On suit plusieurs histoires en parallèle : celle de Carolyn, dont on en apprend plus sur son implication originelle au sein des Douze ; Pam, la nouvelle recrue et tueuse à gage en formation qui finira par tuer Konstantin ; pendant ce temps-là, Villanelle tue Hélène (interprétée par la toujours excellente Camille Cottin). Les histoires avancent vite, mais peut-être un peu trop. Toute l’action est condensée dans cette dernière saison avec une scène finale qui est loin d’avoir fait l’unanimité : alors qu’Eve et Villanelle célèbrent leur victoire sur les Douze, Carolyn fait tuer Villanelle sous les yeux d’Eve, impuissante. Autant dire que l’on ne s’attendait pas à cela, pas plus que Luke Jennings d’ailleurs, auteur du livre original Codename Villanelle sur lequel est basée la série. On retiendra malgré tout l’interprétation remarquable de Jodie Comer tout au long des quatre saisons, et son personnage de Villanelle déroutant et d’une certaine manière attachant.

Killing Eve, créée par Phoebe Waller-Bridge. Avec Sandra Oh, Jodie Comer, Fiona Shaw, Kim Bodnia, Camille Cottin, … Quatre saisons, la dernière ayant été diffusée sur BBC America à partir du 27 février 2022 et dès le lendemain sur Canal+.

 

Moon Knight – Saison 1 (Disney+)

Steven travaille dans un musée, à la boutique de celui-ci. Il a une vie plutôt banale, il est célibataire, téléphone régulièrement à sa mère, et dort avec un pied attaché à un poteau. Ah oui ça c’est moins normal. Pourquoi il s’attache le pied ? Tout simplement car il a des sortes de Black Out, des passages à vide qui rendent sa vie bien compliquée. Ainsi, voilà qu’une employée lui demande si leur repas est toujours d’actualité le lendemain alors qu’il n’a aucun souvenir d’avoir organisé cela. Il y a aussi ces moments où il se retrouve à un tout autre endroit, sans savoir comment il est venu ici. Je ne vous parle pas de cette voix qui lui dit de céder les commandes à Marc car oui, notre ami héberge plusieurs personnalités, ce qui est déjà quelque chose mais il découvre rapidement que Marc a été investi de pouvoirs extraordinaires par une divinité égyptienne… Cela explique sûrement pourquoi Steven se réveille régulièrement avec un tas de cadavres autour de lui.

Cette série ne plaira pas à tout le monde, elle a un petit côté bizarre, on est très loin des canons habituels du monde Marvel. Elle est dans la sélection pour plusieurs raisons. Tout d’abord, elle traite du problème bien connu de la schizophrénie et elle le fait plutôt bien notamment grâce à l’excellent travail d’Oscar Isaac. Et puis, justement, elle déstabilise par son approche sombre, par le fait qu’elle se soit concentrée sur les problèmes de cohabitation de Steven et Marc. On aurait pu avoir une série basée sur de l’action de super-héros comme on en a déjà vu mais non, ici, ils préfèrent une approche misant que la remise en question individuelle, y compris pour les divinités. J’ai aussi beaucoup aimé l’esthétique générale qui est particulièrement soignée. À découvrir si vous avez l’esprit ouvert ! Ou si vous voulez revoir une dernière fois Gaspard Ulliel à qui le troisième épisode est dédié.

Moon Knight, créée par Jeremy Slater. Avec Oscar Isaac, Ethan Hawke, May Calamawy, Gaspard Ulliel, … Une saison (une seconde est envisagée), diffusée depuis le 30 mars 2022 sur Disney+.

 

Anatomie d’un scandale – mini-série (Netflix)

James Whitehouse (Rupert Friend), député conservateur, membre du gouvernement et l’un des plus proches collaborateurs du Premier Ministre britannique, voit sa vie et sa position politique basculer le jour où sa liaison avec une jeune assistante est révélée. Sa femme, Sophie Whitehouse (Sienna Miller), est également touchée par le scandale et doit faire face aux conséquences de cette révélation publique. James Whitehouse finit par être accusé de viol et Kate Woodcroftt (Michelle Dockery), conseil de la Reine, est chargée du dossier.

Adapté du roman de Sarah Vaughan, Anatomie d’un scandale est bien plus qu’une mini-série sulfureuse sur l’adultère et ses conséquences sur la vie publique, comme le suggère son titre. Partant de l’histoire classique d’une femme trompée par son mari dont la carrière politique est éclaboussée, la série déshabille subtilement les protagonistes de leurs apparats pour parvenir à son réel sujet : la notion de consentement. Et – plus précisément – comment les hommes de pouvoir se passent du consentement des femmes qui les entourent tant ils sont convaincus ou d’être irrésistibles, ou d’avoir droit à tout sans le demander uniquement de par leur position. Le message porté par cette série est à la fois indispensable et désespéré : indispensable car il est essentiel de briser l’omerta pour révéler ces crimes et surtout faire cesser ces comportements issus d’une société patriarcale archaïque ; désespéré car il est désespérant qu’au XXIe siècle, les hommes considèrent encore que les femmes leur appartiennent.

Toute ressemblance avec des faits existants ou ayant existé est purement fortuite, évidemment.

Anatomie d’un scandale, créée par David Edward Kelley et Melissa James Gibson. Avec Michelle Dockery, Sienna Miller, Rupert Friend, … Mini-série diffusée sur Netflix depuis le 15 avril 2022.

 

Stranger Things – Saison 4, 1er volume (Netflix)

On retrouve Jane/Onze qui est désormais au lycée, loin de la ville d’Hawkins. Le lycée ne se passe pas trop bien pour Jane qui devient vite la souffre-douleur d’une bande d’idiotes. Elle qui cherchait à avoir la vie la plus normale possible, elle n’est pas déçue du voyage à devoir lutter contre une autre forme de monstre. Du côté d’Hawkins, de nouveaux événements ont eu lieu. On a retrouvé une jeune fille avec les orbites enfoncées et les os totalement brisés. Des témoins l’ont vue avec un garçon de la ville juste avant qu’elle ne meure ce qui en fait le suspect idéal mais, comme vous vous en doutez, ce sont plutôt des forces obscures qui sont à la manœuvre ici. Ce qui est étrange c’est que la jeune fille avait des visions depuis quelques jours, celles-ci lui montraient régulièrement une horloge bien inquiétante.

Le début de la saison m’a inquiété, son rythme était plan-plan et cela avait un peu trop le même goût que les autres saisons. Mais, une fois encore, les scénaristes nous ont concocté un plan machiavélique avec des événements stressants en cascade. Oui c’est vraiment la seule série qui m’angoisse autant, oui la peur est bien présente, la peur pour les personnages qui sont de plus en plus attachants. C’est pour moi la série de l’année, encore une fois, avec un scénario en béton et une approche humaine incroyable. A noter que le volume 2 de cette 4e saison sera diffusé dès le 1er juillet.

Stranger Things, créée par Matt et Ross Duffer. Avec Winona Ryder, David Harbour, Millie Bobby Brown, Finn Wolfhard, … Quatre saisons, le 1er volume de cette dernière saison étant disponible depuis le 27 mai 2022 sur Netflix.

 

Obi-Wan Kenobi – Mini-série (Disney+)

Dix ans après l’exécution de l’Ordre 66, Obi-Wan Kenobi vit sur la planète Tatooine, en retrait du reste de la galaxie et du terrible régime instauré par l’Empereur Palpatine, qui traque sans merci les derniers Jedi avec l’aide de l’Inquisitorius. À distance, il veille sur Luke Skywalker et le protège de la menace que représente son père : Darth Vader. Un événement va toutefois obliger Obi-Wan à quitter cette existence d’ermite : la jumelle de Luke, Leia Organa, est enlevée sur Alderaan par la Troisième Soeur, membre impitoyable de l’Inquisitorius qui semble vouer une haine sans limite à Obi-Wan.

Rarement une série avait été attendue avec autant d’impatience. D’aucuns seront déçus, ces éternels insatisfaits qui trouveront toujours à redire : « Et pourquoi tel personnage n’est pas présent ? », « Et pourquoi aborder l’intrigue de cette façon ? ». Ils auront beau dire, Obi-Wan Kenobi est une mini-série réussie, et c’est indéniable. Déjà parce qu’elle prend le spectateur à contre-pied : lui qui s’attendait une intrigue centrée autour du jeune Luke fera en réalité la connaissance de l’espiègle Leia. Aussi et surtout parce qu’elle malmène son personnage principal : Obi-Wan n’est plus le général de la Guerre des Clones mais un Jedi diminué physiquement, meurtri psychologiquement par les événements du passé et hanté par une profonde culpabilité. Et Ewan Mc Gregor – toujours aussi exceptionnel – donne toute dimension et épaisseur à ce personnage désabusé. En face, une petite fille au caractère indomptable : Vivien Lyra Blair, qui a parfaitement su trouver les traits de personnalité qui feront la Leia du futur. Côté antagonistes, Moses Ingram (déjà géniale dans The Queen Gambit) excelle dans sa quête de vengeance qui la consume ; tandis qu’Hayden Christensen tue le peu d’humanité qui persistait en lui après ce terrible affrontement l’opposant à Obi-Wan sur Mustafar. Si le côté spectaculaire et épique de cette série ne risque pas de surprendre, la charge émotionnelle qu’elle provoque ne laissera personne indifférent. En particulier celle de son dernier épisode.

Obi-Wan Kenobi, créée par Hossein Amini et Joby Harold. Avec Ewan McGregor, Hayden Christensen, Vivien Lyra Blair, Moses Ingram, Rupert Friend, Jimmy Smits, … Mini-série diffusée depuis le 27 mai 2022 sur Disney+.