En Italie, le quotidien La Repubblica l’a récemment surnommée « la mosca bianca », la mouche blanche : même dans son pays d’origine, où elle a sorti avec succès six albums en treize ans de carrière, Chiara Civello reste une outsider.
Ni pop, ni jazz, très loin des codes aseptisés de la musica legera et avidement ouverte sur le monde, cette piquante Italienne pourrait être la fille cachée d’Ennio Morricone, de Michel Legrand et d’Astrud Gilberto.
Sa voix suave, sa latinité singulière, ainsi que son parcours hors normes ont séduit Marc Collin, le concepteur du groupe Nouvelle Vague, qui a vu en elle la figure de proue de la nouvelle vague italienne. Il l’a donc signée sur Kwaidan, son label de pop alternative, et produit le disque « Eclipse« , lui offrant au passage cette french touch qui manquait encore à son arc impressionnant.
Car si Chiara Civello arrive en France en territoire vierge, elle a déjà eu mille vies. Elle a même enchaîné les collaborations de prestige de l’autre côté de l’Atlantique, de Burt Bacharach à Esperanza Spalding ou Al Jarreau, de Chico Buarque à Gilberto Gil. Elle accompagnera d’ailleurs ce dernier sur scène tout l’été pour sa tournée européenne…
Hyperactive, Chiara Civello est une insatiable butineuse de sons, toujours en partance, qui n’aime rien tant que s’endormir le soir en pensant à tout ce qui lui reste encore à découvrir. Elle-même évoque le syndrome de Wanderlust, ce virus du voyage qui l’a poussée à traverser l’Océan dès l’âge de 18 ans, après avoir décroché une bourse d’études à la Berklee College of Music, à Boston. Depuis, elle a construit une carrière entre trois continents, un pied en Italie, un autre aux États-Unis et le cœur au Brésil. Sans jamais se fixer, ni dans une ville, ni dans un style.
Chiara Civello présentera son nouvel album « Eclipse » en avant-première le mardi 19 juin au Sunset-Sunside, à 20h30 (60 rue des Lombards, 75001 Paris), dans le cadre de la 21e édition du festival Jazz Vocal