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Marco Polo, le fabuleux manga de Marie-Claude Pietragalla



Déjà 120 000 spectateurs pour Marco Polo qui vogue de succès en succès. Après une première mondiale aux Jeux Olympiques de Pékin, puis le Palais des Congrès à Paris, la place Saint Marc à Venise, une tournée en France et en Europe, des critiques et des spectateurs ébahis, la tournée Marco Polo continue avec deux dates à Toulon et au Cannet en novembre 2010.

Marie-Claude Pietragalla et Julien Derouault ont chorégraphié une danse d’avant-garde mêlée au jeu stupéfiant des images d’animation sur une bande son éclectique (Christophe – The Chemical Brothers – Prodigy …) Cet ensemble musical composé par Armand Amar s’étend des mélodies traditionnelles à des tonalités contemporaines, passant de l’électro à un trio d’opéra qui assure l’union du récit chanté en italien, en persan et en mandarin. Marco Polo nous transporte dans un univers onirique où à la présence sur scène de la danse, de la musique et du chant comme expressions premières de l’homme, s’ajoute l’image d’animation, spectre déformant et contemporain de notre imaginaire. La chorégraphie déplace les codes de la comédie musicale en donnant une nouvelle place au chant et en renforçant celle du corps. Ici ce sont les corps qui racontent l’histoire, le mouvement qui est narration.

Dans un monde futuriste, où réel et imaginaire s’entremêlent, un homme, Marco Polo, va tenter de retrouver ce chemin qu’il a déjà parcouru et ce monde qu’il a autrefois découvert. Il évolue entre rêve et réalité, monde concret et immatériel, selon le jeu ambigu du vrai et du virtuel. Vingt virtuoses du hip-hop et des arts martiaux virevoltent comme autant de messagers de ces mondes inconnus autour du héros Marco Polo (Julien Derouault).

Prisonnier d’abord, puis libéré et agressé par le monde qu’il découvre, il sera guidé tout au long de son périple par l’image d’une femme : la dame blanche (Marie-Claude Pietragalla). Le premier acte nous entraine au départ d’une Venise engloutie par les eaux vers le désert aride de la Chine impériale. Au fond de cette ancienne Atlantide les corps des danseurs sont si fluides qu’on les dirait liquides. Ils rebondissent, se jouent de la gravité et s’entrechoquent en sauts périlleux, tentant de résister en vain au naufrage du bateau. Marco Polo rescapé découvrira un peuple étrange : les « esprits de la Terre ». Ces « danses premières » sont les vibrations incessantes et ancestrales des énergies de l’homme, un rite d’initiation, un Sacre du printemps. Le héros se confronte alors au Grand Khan, entouré par ses guerriers, dans une épreuve suprême.

Dans le deuxième acte, son voyage l’extirpe du passé pour le plonger dans les profondeurs d’un monde futuriste et incertain : une jungle urbaine. Marco Polo se libère ici de ses derniers liens et affronte ses peurs. Les danseurs à la gestuelle agressive, s’enivrent du son saturé sur le rythme incessant d’une chorégraphie de l’effort. Dans ce chaos, une femme dans un tutu noir sur pointes combat par un jeu de pirouettes étourdissantes le grondement affolé des danseurs hip-hop. Cette chorégraphie finit sa course folle dans des images d’animation, où se dessine une production de masse robotisée, qui capture les danseurs. Projeté dans une cité moderne, Marco Polo se perd dans l’anonymat de la foule. Les danseurs se dédoublent et s’entrechoquent. Ils sont happés dans une irrésistible course contre le temps; peur du vide et fuite de l’instant… Le mouvement devient source de vitesse et d’accélération pour les uns, affolement et déséquilibre pour les autres. Les personnages tantôt zombis tantôt humanoïdes exposent la performance de leur corps

Hors du temps, l’épilogue se fait par un pas de- deux lyrique et sensuel (Marie-Claude Pietragalla et Julien Derouault); la réunion de cet esprit libre et de sa muse, sous une pluie de pétales. « Un message d’amour universel, de communication et de dialogue » Le mélange de styles et d’époques de ce conte moderne symbolise la rencontre des mondes auxquels Marco Polo a été confronté, mais plus encore la rencontre de l’Orient et de l’Occident, une quête d’identité et une meilleure connaissance de soi à travers l’autre. Cette rencontre est replacée dans l’imaginaire au moyen de l’art le plus ancien mais aussi le plus moderne : la danse.

Informations pratiques

Marco polo / 2h10 avec un entracte, 16 danseurs
Chorégraphie et mise en scène  Marie-Claude Pietragalla et Julien Derouault
Animation et création vidéo Chrysoïd Lumières Eric Valentin – Costumes Patrick Murru
Musique Armand Amar -Textes John Boswell
Musiques additionnelles Christophe – The Chemical Brothers – Prodigy

– Zénith Oméga de Toulon le 23 novembre 2010
– La Palestre, Le Cannet le 25 novembre 2010

Renseignement http://www.pietragallacompagnie.com
Réservation sur http://www.fnac.com