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La Belle Marinière, le film perdu de Jean Gabin, bientôt restauré par Celluloid Angels



La commune de Mériel (95), la Société des Amis du Musée Jean Gabin de Mériel et l’entreprise Armor Lux, célèbre pour ses marinières, rejoignent la campagne de financement participatif lancée par Celluloid Angels pour restaurer La Belle Marinière, un film perdu de 1932 réalisé par Harry Lachman avec Jean Gabin, Pierre Blanchar et Madeleine Renaud.

Après avoir financé avec succès la restauration des Tontons flingueurs (plus de 61 000€ ont été récoltés sur les 45 000€ espérés) et permis ainsi la sortie en 4K au cinéma de ce film culte de Georges Lautner, CELLULOID ANGELS, la première plateforme de financement participatif pour restaurer les films de patrimoine, lance un nouveau défi : restaurer La Belle Marinière, un film perdu qui vient d’être retrouvé et organiser la première projection mondiale du film depuis sa sortie en 1932.

A quelques jours de la fin de la campagne sur la plateforme CELLULOID ANGELS, la Société des Amis du Musée Jean Gabin présidée par Mathias Moncorgé, fils de l’acteur, et la commune de Mériel viennent de rejoindre la course pour sauver ce film miraculé. Au-delà d’un soutien financier, le collectif s’engage à organiser la projection du film restauré à Mériel dans le Val d’Oise, la ville de cœur de Jean Gabin dans laquelle il passa toute son enfance et son adolescence. Un retour sur ses terres donc pour cette légende du cinéma français qu’était Jean Gabin.

Pour Serge BROMBERG de LOBSTER FILMS, la société spécialisée dans le sauvetage des films du patrimoine qui porte le projet, ‘‘ce retour aux sources de l’enfant du pays à travers le film qui lui donna son premier grand rôle au cinéma, apparaît comme un nouveau signe du destin. Après la découverte miraculeuse d’une copie 35mm aux USA qui sonna le départ de l’aventure, le soutien du collectif de Mériel et de la famille de l’acteur font sens de même que le soutien d’Armor Lux, clin d’œil de la célèbre marinière française. »

En effet, l’entreprise Armor Lux, célèbre pour ses marinières et son savoir-faire d’exception dans la fabrication de vêtements de qualité, s’est prise de passion pour le projet. Outre le parallèle entre le titre du film et la tenue de marin, c’est l’univers du projet qui a touché l’entreprise. L’acteur d’abord, célébrité nationale et lui-même marin pendant la guerre. Le patrimoine ensuite, et l’idée de perpétuer la culture et les icônes françaises pour une société créée, à Quimper, à la même époque.

Armor Lux annonce sa participation à la campagne pour restaurer La Belle Marinière en apportant en plus de son engagement financier, 100 marinières qui seront offertes aux 100 premiers contributeurs qui auront versé une somme supérieure à 65€.

Tourné par les éphémères Studios Paramount en France, La Belle Marinière est officiellement un film perdu que personne n’a pu voir depuis sa sortie initiale. Plus aucun élément du film ne semblait survivre lorsque Charles Zigman, chercheur américain, informa LOBSTER FILMS de l’existence d’une copie nitrate survivant dans les collections de UCLA Film Archives, sous un titre erroné.

La découverte de ce film perdu avec Jean Gabin est aujourd’hui considérée comme un événement majeur, d’autant plus que La Belle Marinière, film incontournable de l’année 1932, connut un très grand succès lors de sa sortie initiale. Peu connu du grand public, son réalisateur, Harry Lachmann, ami intime de Guillaume Apolinaire et grand bienfaiteur des arts en France, qui réalisa pas moins de 45 films entre les Etats-Unis, l’Angleterre et la France, réussit à réunir pour ce long métrage une des plus prestigieuses équipes du cinéma mondial.

Au-delà du casting quatre étoiles composé de Jean Gabin, star du cinéma français, de Madeleine Renaud (qui vient de connaître un succès phénoménal avec Jean de la Lune) et de Pierre Blanchar (qui rejoindra la même année le tournage du film Les Croix de Bois de Raymond Bernard), Harry Lachmann fit appel à Marcel Achard pour l’écriture du scénario. Quatre fois membre du Jury du Festival de Cannes (dont 2 fois Président du Jury), il fut l’un des auteurs de cinéma et de théâtre les plus prolifiques de sa génération. A la photographie, Rudolph Mate, l’un des plus grands chefs opérateurs de l’époque (La Passion de Jeanne d’Arc de Dreyer, Correspondant 17 d’Alfred Hitchcock, To be or not to be de Lubitsch, Gilda de Vidor…), réalisa des images lumineuses.