- Article publié sur MaXoE.com -


‘Intérieur/Extérieur, des Studios aux grands décors naturels’ à la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé



Le Printemps se poursuit à la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé. Pour l’occasion, le temple du cinéma muet ouvre pour la première fois les portes de ses extérieurs en créant un café dans son jardin et adapte sa programmation.

« Intérieur/Extérieur, des Studios aux grands décors naturels » ressuscite les inventions cinématographiques du début du cinéma au temps des premiers Studios et des premiers tournages en extérieur.

Du 02 au 29 mai 2018, la nouvelle rétrospective de la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé conduira les spectateurs au sein des tous premiers studios de cinéma et des premiers tournages en décors naturels.

Tandis que les vues des opérateurs Lumière captent la réalité in situ, des fictions sont très tôt tournées en studio et dédoublent ainsi la scène théâtrale. Aux alentours de Paris, des usines de verre fleurissent, des maisons de production s’installent : Georges Méliès à Montreuil, Léon Gaumont aux Buttes-Chaumont et Charles Pathé à Vincennes.

Au sein de ces bâtiments, des espaces sont exclusivement conçus pour la prise de vues avec une verrière favorisant la lumière naturelle. Le dispositif est simple : la caméra est fixe et frontale. Cette « scène-écran » justifie l’utilisation de stratagèmes tels que des toiles peintes et des trompes l’œil conférant un semblant de profondeur à l’image.

Ce recours à l’artifice pour suggérer la réalité est une préoccupation constante de ces metteurs en scène issus du théâtre. Gaston Velle ou Georges Hatot élaborent très tôt des procédés scéniques aussi farfelus qu’émerveillant : dans une rue reconstituée, un ivrogne titubant s’adresse à une lune en carton-pâte ; des fonds marins explorés par des hommes à la silhouette de cosmonautes ; une montgolfière miniature détruite pour simuler une catastrophe naturelle… Le théâtre s’efface progressivement devant l’attraction majeure du siècle.

Pourtant, les maisons de production alternent aussi d’importantes reconstitutions en studio avec la production de films en décors naturels, moins coûteux. Les films sont ainsi tournés à Paris, en banlieue, sur les côtes bretonnes ou dans le Sud de la France (Le Coupable d’André Antoine, Le Mystère des roches de Kador de Léonce Perret, Vendémiaire de Louis Feuillade). En décor naturel, même si la caméra demeure statique, la perspective s’accentue à l’écran et le jeu des comédiens se libère. Les aléas techniques (la lumière, le vent ou encore les intempéries) bouleversent les tournages mais encouragent aussi l’improvisation. Le pic d’une montagne ou la montée d’une crue contribuent à une meilleure expression symbolique de films comme La Loi des montagnes de Eric Von Stroheim ou L’Inondation de Louis Delluc.

Entre possibilités techniques et imagination créatrice des réalisateurs, c’est un art nouveau qui s’invente et que le cycle de la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé reconstitue.

Cette programmation printanière, dédiée aux espaces intérieurs/extérieurs des débuts du cinéma aurait été incomplète sans la possibilité donnée au spectateur d’expérimenter l’intérieur/extérieur de la Fondation. Pour l’occasion, les portes du jardin seront ouvertes, donnant accès à un café éphémère entouré de pervenches… parfaitement naturelles.

La Fondation Jérôme Seydoux-Pathé ouvre un café éphémère et vous invite à profiter de son jardin durant les beaux jours. Ouverture du 18 avril au 10 juillet 2018, du mardi au samedi de 13h à 17h. A la carte : boissons bios et pâtisseries maison.