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Meltones : leur album ‘Nearly colored’ en janvier 2011



Rien n’est plus beau que le début d’une histoire. Cet instant où tout peut arriver, cette poussée d’adrénaline qu’on ne ressent qu’avant de se jeter à l’eau, de tomber amoureux ou de monter sur scène. Ce frisson, les Meltones le connaissent mieux que personne. Nearly Colored, leur premier album, est enregistré, mixé, terminé.

Les Meltones se rencontrent au collège, à Boulogne-Billancourt. Quatre copains, des instruments, un garage et des parents tolérants : l’équation traditionnelle de chaque groupe qui se lance. Ensemble, Thomas (chant et basse), Etienne (batterie), Pierre et Daniel (guitares) commencent par revisiter l’intégralité de leurs discothèques, où les classiques de leur génération (Radiohead, Coldplay, Oasis ou Supergrass) côtoient les grandes heures des 70s (des Beatles à Led Zeppelin et Hendrix, avec mention spéciale pour Lynyrd Skynyrd). Des racines rock et pop qui teintent, inévitablement, leurs premières compositions (dont Secret Rules, qu’on retrouve aujourd’hui sur l’album).

A l’époque où ils passent leur bac, les Meltones ont une setlist de dix chansons originales, qu’ils commencent à jouer sur les scènes des clubs parisiens grâce à une amie manager. C’est cette dernière qui, persuadée du potentiel du quatuor, envoie, sans les prévenir, leur démo chez My Major Company. Un premier jet principalement accoustique, mais dont on ressent déjà l’impact des mélodies, et l’attention portée à la structure des morceaux. De quoi séduire les gérants du label communautaire, qui décident de les signer. Une fois leurs titres postés sur le site de MyMajorCompany, reste à récolter, auprès des internautes, les 70 000 euros nécessaires à l’enregistrement d’un album. Ce sera chose faite en huit mois : 923 producteurs (famille, amis, collègues et inconnus) misent sur le groupe.

Prochaine étape : trouver le bon réalisateur pour l’album. Les Meltones établissent une wishlist dans laquelle figure en bonne place Philippe Zdar, membre de Cassius et artisan de la French Touch, dont ils admirent le travail sur le dernier album de Phoenix. D’abord séduit par l’énergie brute et les bonnes intuitions pop du groupe, puis définitivement convaincu par l’écoute des premières ébauches de Don’t Stop Breathing, Zdar accepte.

En août 2009, les Meltones pénètrent dans le studio de Zdar pour 52 jours d’immersion totale. Objectif premier : ciseler l’architecture des morceaux, souligner un refrain ou élaguer un couplet, afin d’atteindre l’efficacité pop la plus pure. Les Meltones n’ont pas peur de faire des tubes, pourvu qu’ils leur ressemblent. Florent Livet, co-réalisateur de l’album est aussi là pour les aider : avec lui, les chansons gagnent en texture et en nuances. Une basse surpuissante vient booster un couplet, un effet vient réchauffer la voix, des synthés amènent un souffle de douceur. Un travail minutieux, exigeant, où rien, pas même le plus léger coup de cymbale, n’est laissé au hasard. Mais pas question d’obtenir un disque poli à l’extrême. Les Meltones savent qu’il est impossible de s’accrocher à une surface trop lisse, et que c’est dans les aspérités d’un album, dans ses petits défauts et ses jolis dérapages que réside tout son charme.

Le résultat ? Ceux qui ne connaissaient des Meltones que les démos déposées sur Internet, vont être surpris. Nearly Colored est une superbe déflagration rock, sublimée par la finesse de ses mélodies. Les Meltones ont trouvé leur signature : des guitares ardentes, nerveuses, qui s’envolent dans une explosion de lumière (Audrey). Des refrains qui restent longtemps en tête, et font battre le coeur plus vite (Early Colors, Don’t Stop Breathing). Des sensations qui vont de l’euphorie d’un road-trip démarré sur un coup de tête en Californie, pied au plancher et Phoenix dans les oreilles (Out and Inside), à la fausse nonchalance d’une ballade avec les Kooks dans les rues de Londres (It Will Just Be Fine, Outer Space).

Et si, parfois, l’urgence se teinte de mélancolie, c’est parce que Nearly Colored est un album truffé de points d’interrogations. Le disque de quatre garçons de 20 ans pris dans un entre-deux, une zone étrange où l’on dit adieu à son enfance sans être vraiment certain de vouloir être adulte, où l’on hésite entre nostalgie et impatience. Un sentiment ambivalent, qui trouve sa plus belle expression sur le très floydien I Don’t Live Today, trip crépusculaire et audacieux de sept minutes, dont aucune n’est de trop.

Leur EP « Early Colors » est sorti hier, le 20 décembre, en digital et leur album « Nearly colored » sera disponible dans les bacs en janvier 2011.

Plus d’informations sur Meltones :
http://www.myspace.com/meltonesmusic
http://www.mymajorcompany.com/Artistes/meltones/