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Indivisible : Lab Zero Games signe là un mélange des genres qui fonctionnent bien !



Pour la petite histoire, Lab Zero Games a été fondé par la team derrière Skullgirls, ils en sont également les développeurs. Cette équipe basée à Los Angeles a expérimenté le développement de jeux vidéo depuis plusieurs années déjà.

Plusieurs membres ont d’ailleurs participé à l’élaboration de divers projets tels que Star Wars Battlefront 1 et 2, Scott Pilgrim vs. The World – The Game, Killer Instinct ou encore League of Legends. Indivisible est certes un titre indépendant mais il est développé par des personnes passionnées qui ont eu plusieurs inspirations pour leur jeu : Valkyrie Profile et Metroid.

La vengeance d’Ajna

Après un combat « intense » auprès de guerriers(ères) inconnu(e)s, le soft nous emmène dans la petite ville d’Ashwat afin d’accompagner la jeune Ajna dans son entraînement martial quotidien. Au bout du parcours, elle rejoint Indr (son père) qui l’entraîne depuis son enfance. Un peu tête brûlée, elle doit reprendre la base même de son entraînement.

Seulement sur le chemin du retour, son village est attaqué par les soldats de Ravannavar mais en plus Dahr, l’un des guerriers, blesse mortellement Indr. C’en est trop pour la jeune femme qui le combat avec acharnement. C’est alors qu’un phénomène curieux se produit, Dahr disparaît. Il a été projeté (ou absorbé) dans le for intérieur d’Ajna (son esprit en somme). À partir de cet instant, elle va tout mettre en œuvre pour pouvoir se venger.

Puisant dans les clichés du JRPG, l’histoire dépeinte n’est certes pas originale mais elle est très agréable à suivre. Ceci notamment grâce aux nombreuses saynètes mettant en avant les divers protagonistes et leur personnalité distincte mais aussi grâce à l’humour de ces mêmes personnages. Le tout étant servi par un doublage anglais de très bonne facture.

Une recette Metroidvania respectée

Le soft de Lab Zero Games a sans doute été très inspiré par les jeux du genre : Valkyrie Profile et Metroid. Car pour résumer Indivisible en une phrase : c’est un Plateformer à la sauce Metroidvania saupoudrée d’une combinaison entre Suikoden et Valkyrie Profile (ou Fallen Legion plus récemment). De très belles références pour un titre qui allie rudement bien ses différentes phases de gameplay.

Le monde dans lequel Ajna évolue est en 2D side-scrolling tout ce qu’il y a de plus classique pour le genre mais totalement efficace et sympathique avec toutefois quelques petits pics de difficulté. Si l’on peut sauter pour progresser, glisser, faire un dash et utiliser le saut de mur en mur également, tous les lieux ne sont pas directement accessibles, c’est pour cela que les capacités d’Ajna grandissent au fur et à mesure de l’avancée dans le soft.

Par exemple après un saut, la hache permet à Ajna de s’accrocher à une paroie dans l’optique de réaliser un nouveau saut. Ces éléments sont alors indispensables pour progresser mais aussi pour la relecture des différents environnements avec de nouveaux « pouvoirs » en poche lorsque l’on souhaite découvrir des secrets et effectuer des quêtes annexes. Eh oui la recette Metroidvania est respectée avec notamment des Ringsels à trouver, ce sont des gemmes qui peuvent faire évoluer l’attaque et la défense d’Ajna auprès de personnages spécifiques, etc…

Dans le for intérieur (comprenez par là l’esprit d’Ajna celui-ci devenant un « HUB » à part entière en quelque sorte), c’est sensiblement la même chose, sauf que ce « lieu » s’agrandit dès qu’Ajna rencontre de nouveaux alliés (des « Incarnations »). Elle peut ensuite discuter avec eux et réaliser leurs demandes comme récupérer un objet par exemple, ce qui est possible dans le « véritable monde ».

Bien entendu si la phase plate-forme/Metroidvania est relativement omniprésente, lorsque l’on progresse sur le terrain, des ennemis sont là pour nous empêcher de passer sinon cela serait trop facile. En entrant en contact avec ses opposants (avec ou sans avantage lié à une attaque préventive), une mini-transition s’opère pour laisser place à un combat.

Dextérité, timing et concentration sont les maîtres mots de ces combats dynamiques à la Valkyrie Profile

Ceux-ci rappellent grandement la partie technique et dynamique de Valkyrie Profile dans son système d’approche. Concrètement, jusqu’à quatre combattants peuvent prendre part à chaque affrontement, et chacun d’entre eux est associé à une touche différente du pad (que l’on peut modifier à tout moment dans les menus). Par exemple pour imager : Ajna correspond à X, Razmi à A, Dahr à Y et enfin Zebei à B.

Au départ, chacun dispose d’un seul point d’action, autrement dit on peut appuyer sur la touche correspondante une fois, puis elle doit se recharger avant d’être utilisée à nouveau. Bien sûr, on peut varier les attaques en fonction de l’orientation du stick. Et l’on peut également se défendre (via sa rapidité d’exécution sur les mêmes touches) lorsque les ennemis attaquent. Par contre, se défendre au bon moment permet logiquement de recevoir moins de dégâts. Attention donc à ne pas se tromper de personnage pour la défense.

À partir de là, vous avez les bases auxquelles s’ajoute une jauge spéciale (nommée Iddhi) permettant l’utilisation de techniques spéciales (soin classique, restauration de personnages K.O, attaque dévastatrice) et il y a aussi un système de défense de zone puisant dans cette même jauge. Par la suite, les points d’actions augmentent, ce qui amène encore plus de stratégies possibles.

Tout se joue donc sur son timing, sa dextérité et sa concentration, c’est-à-dire que l’on peut tout simplement envoyer combattre chacun de ses protagonistes à tour de rôle en effectuant différentes actions d’affilée : une frappe haute pour percer une garde avant une attaque « plus classique », et ainsi de suite.

Ou alors à contrario on peut aussi naturellement attaquer avec quelques personnages, puis effectuer « un soin » avec une combinaison spécifique d’orientation du stick et de la touche associée. De même lors d’une parade, il faut faire attention aux combos ennemis, ou à l’offensive de zone, pour se défendre on privilégiera par exemple une défense de zone qui se révèle plus efficace.

Chaque protagoniste a son propre domaine de prédilection : Dahr est adepte du corps-à-corps, Zebei attaque à distance avec son arc, Razmi allie les deux (corps-à-corps et à distance) alors qu’Ajna se bat férocement avec ses poings (puis une hache). Et encore, on ne vous cite que quelques combattants ! Il y en a environ une vingtaine à découvrir, tous ayant leur propre spécialité. Choisir sa composition d’équipe en amont des combats (dans les menus) devient alors difficile, il vaut mieux donc effectuer plusieurs tests de groupe jusqu’à avoir son équipe parfaite, avant de tomber sur un(e) nouvel(le) allié(e) encore plus intéressant(e).

Pour la partie RPG, celle-ci est assez simpliste avec seulement trois caractéristiques différentes dont la montée en XP certes traditionnelle mais un peu particulière. Si Ajna évolue logiquement avec une hausse de PV, attaque et rapidité, ses compagnons eux ont simplement l’affinité avec Ajna qui se développe (en sachant qu’à la base celle-ci peut-être négative). Et donc leur efficacité dépend du niveau même d’Ajna. À savoir que plus cette dernière est entourée d’alliés, plus ses camarades et elle-même ont un effet boost de statistiques.

Un grand soin apporté aux doublages, au chara-design et à la bande-son

Les développeurs se sont servi de leur moteur Z-Engine déjà utilisé pour leur jeu de baston 2D Skullgirls pour le rendu visuel, et comme pour ce dernier on retrouve un effet « cartoon » soigné pour le chara-design des personnages. Le soft dispose également de cutscenes et de belles cinématiques réalisées par le talentueux studio Trigger déjà à l’œuvre sur Little Witch Academia ou encore Kill la Kill. Ces derniers ont d’ailleurs été assistés par Titmouse (cinématiques des épisodes Guitar Hero) pour la séquence d’intro en anime.

Par contre, on trouve que la mini-map pour se repérer est extrêmement basique puisqu’elle nous indique seulement une zone avec une couleur différente, sans véritablement de clarté ni de lisibilité. C’est vraiment dommage quand on voit le soin apporté au reste du soft.

C’est d’autant plus dommage qu’un soin tout particulier a été apporté aux doublages. Il y a notamment la présence de Tania Gunadi (voix d’Ajna) ayant prêtée sa voix au Myrage Ifritah dans World of Final Fantasy entre autres, Stephanie Sheh (voix de Razmi) plus connue pour Hinata Hyuga dans la série Naruto et Yui pour Sword Art Online,… Ou encore Ben Diskin (voix de Dahr), Jusis Albarea dans les titres The Legend of Heroes – Trails of Cold Steel ou du jeune Xehanort dans plusieurs Kingdom Hearts,… Cette liste n’est évidemment pas exhaustive mais donne une idée de la qualité des doublages.

L’ambiance sonore est également une jolie réussite dans son domaine. Lab Zero Games a fait appel au grand Hiroki Kikuta, connu pour ses pistes de Secret of Mana ou encore Koudelka. Indivisible se dote là de belles compositions même si certains thèmes restent plus en retrait.

Testé sur Xbox One X