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10 Second Run (DSiWare) : cours Forrest, cours !



De Lode Runner, à Toki, en passant par Donkey Kong, autant de jeux de plate-forme minimalistes qui ont su, en leur temps et en 2D, imposer un genre aujourd’hui en perte de vitesse. Question de génération. Ou bien d’inspiration. Une qualité louable, dont ne sont pas dépourvues les équipes de G-mode. Un studio malin malin, qui réveille la molle boutique DSiWare avec 10 Second Run. Un pixel rouge, un décor blanc, du challenge à pleine vitesse, l’œil sur le chronomètre. C’est tout ? Oui, mais c’est déjà beaucoup.

10 Second Fun

A dire vrai, qu’est-ce qui m’a poussé à télécharger sur ma virginale DSi, ce titre inconnu, pas du tout aguicheur ? Réponse : son prix. Oui, j’avoue, je suis radin. Mais je me soigne. Et en ces temps de crise, lâcher 200 points DSiWare, comme ça, d’un coup de stylet, c’est peut-être se persuader que l’audace, parfois, ça ne coûte pas grand-chose. Et ça peut rapporter gros. Qui sait…

C’est donc sans aucun état d’âme, ni à priori, que la partie se lance. Sans même passer par la case tutoriel, tellement les principes du jeu sont éculés. Vous contrôlez un personnage modèle réduit, grosse tête, courtes pattes, moche avec ça, et dont la seule et unique volonté est d’atteindre la ligne d’arrivée en bravant les obstacles. A grandes foulées. Bouton A pour sauter, croix directionnelle pour avancer. Enfantin. Seul couperet, le temps. Vous disposez de seulement 10 secondes pour effacer chaque niveau. Facile, quand les premières figures tirent tout droit, avec simplement deux, trois sauts au dessus du vide à effectuer…

L’honneur d’un gamer

Arrivé à la moitié des cinquante tableaux que comporte le titre, la difficulté se corse. Les pièges deviennent fourbes et nombreux (plates-formes mouvantes, ou qui s’effacent dès le premier contact), ce qui demande analyse et méthode, pour ne pas finir hors délais. Ou bien sombrer dans une dépression de game over (la maniabilité assez rigide n’arrange rien). C’est là que la stratégie chausse les pointes. Le plus délicat dans l’affaire est que le temps joue contre vous, et la précipitation devient alors votre pire ennemi. Car une fois lancé, impossible de décrocher !

Le doute m’habite : comment un jeu aussi pauvre graphiquement, sans le sou et pas bien futé, peut-il autant me résister ? Pas question de fuir, c’est l’honneur d’un gamer qui est en jeu. Voilà pourquoi vous ne lâcherez pas votre portable de sitôt. Pas avant d’avoir vu le bout de 10 Second Run, et bouclé ses trois modes de jeu (Trial, Marathon, Training). Et croyez-moi, après ça, vous sentirez monter en vous un sentiment de fierté incomparable. J’ai vu, j’ai couru, j’ai vaincu. Repos.