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Chrono Cross – The Radical Dreamers Edition : Il est enfin là ! Mais…



Il y a quelques mois, les rumeurs autour du retour de Chrono Cross étaient très insistantes, les spéculations parlaient même d’un possible remake en bonne et due forme, et ce jusqu’à l’officialisation d’un « simple remaster ». Pour cette sortie en Europe, et plus particulièrement dans notre beau pays, cette Radical Dreamers Edition ne vient pas les mains vides.

Outre l’ajout d’options de confort que nous évoquerons plus bas, il est important de souligner deux choses. D’une part la venue « inédite » de Radical Dreamers – Le Trésor Interdit -, soft textuel de 1996 disponible auparavant uniquement au Japon sur Satellaview. Sans spoiler, ce bonus fait office de « transition » entre Chrono Trigger et Chrono Cross, une sorte d’installation de bases pour ce dernier en somme. D’autre part, l’épopée marquante de Serge (CC donc) a aussi été traduite en français, l’occasion pour les non-bilingues de découvrir le jeu et son scénario dans de bonnes conditions.

Une histoire riche, complexe et passionnante

Bien qu’il soit fortement lié à Chrono Trigger sans pour autant en être une « suite » directe, et qu’ils partagent tous deux de nombreux points communs qu’évidemment nous ne spoilerons pas, Chrono Cross peut également se suffire à lui-même en restant compréhensible et passionnant à découvrir. En d’autres termes, avoir fait Chrono Trigger est un plus mais pas une nécessité.

L’aventure de Serge commence par un moment très mystérieux : une exploration de donjons. Un peu plus tard, notre protagoniste au bandana et cheveux bleus se réveille chez lui au village d’Arni, un village faisant partie de l’archipel El Nido. Ce passage mystérieux était-ce un rêve, une vision ou autre chose ? Nous vous laisserons le soin de le découvrir par vous-même. Pour l’heure, Serge aide sa très proche amie Leena en parcourant le sud de l’île à la recherche d’écailles de Komodo. Mais alors que tous deux se retrouvent sur la plage de leur enfance, un étrange phénomène se produit.

C’est à partir de cet instant que le mystère s’épaissit. Effectivement, en retournant dans son village, personne ne reconnaît Serge, pas même Leena. En fait, il existe un autre Serge lui ressemblant trait pour trait, et qui était l’ami d’enfance de Leena, mais il est décédé alors qu’il n’avait que sept ans. Il s’avère qu’en réalité, notre protagoniste Serge a été « invoqué » dans une temporalité parallèle située dix ans dans le futur, où le « lui » de ce monde alternatif n’est plus…

Chrono Cross, comme pour son « grand-frère » CT, met notamment au centre de son aventure les voyages temporels, ainsi que l’alternance entre le monde d’origine de Serge et une autre timeline. Des voyages permettant la découverte d’une histoire riche, complexe, remplie de rebondissements mais possédant également des variations en fonction de choix effectués au cours du jeu.

Deux Timelines, beaucoup d’alliés à recruter, des quêtes,…

Ces variations passent donc par l’accès à deux timelines distinctes. L’occasion de découvrir des différences notables, comme par exemple les rencontres et histoires d’une bonne quarantaine de personnages pouvant devenir des allié(e)s. Mais, à la manière des 108 étoiles des opus Suikoden, beaucoup d’entre eux sont secondaires et optionnels, il faut alors réussir à réunir les conditions adéquates pour les inciter à faire un bout de chemin dans l’équipe. Outre cette mécanique intéressante, l’exploration des lieux, les objets cachés et les ennemis eux-mêmes diffèrent entre chaque « époque », comme deux faces d’une même pièce.

Parlant d’exploration, en tant que JRPG, on retrouve la forme classique de l’âge d’or avec divers lieux (terrains, donjons, villes) accessibles à partir d’une World Map. Dans ces environnements dépaysants, exotiques et variés, il est question de la découverte de coffres, d’interaction avec des éléments du décor en « tâtonnant » avec la touche associée, de réalisation des quêtes annexes bien cachées (discussions, etc…), de confection d’équipement à l’aide de ressources, mais aussi de faire des achats ou encore de combattre des adversaires présents sur le terrain.

Des combats originaux, stratégiques mais trop peu expliqués

Concernant justement ces combats, comme souvent dans les JRPGs à l’ancienne, une fois entré en contact avec un opposant, une transition s’opère pour laisser place à un affrontement au tour par tour. Sous son apparence classique mettant en place quatre commandes traditionnelles : fuite, défense, éléments (pour les magies et capacités), et attaques, il existe une certaine originalité à laquelle il manque toutefois une base de tutoriel pour rendre l’ensemble plus ludique. Car lors d’une première approche, les subtilités sont bien cachées et plus profondes qu’elles n’y paraissent. On pense par exemple à une jauge « END » (endurance) et une autre de pourcentage de réussite.

De manière concrète, lors de la sélection d’une commande « attaque », trois choix s’affichent, on peut les distinguer par une frappe légère consommant un point d’endurance, une attaque moyenne deux points et forte, trois points, en sachant aussi que chacune de ces frappes est soumise à un pourcentage de réussite différent à chaque coup. Il est ainsi tentant de prendre des risques, de les assumer ou d’en prendre le minimum, quitte à forcer les petits dégâts, souvent moins ratables. Gérer ses points « END » est donc très important, puisqu’à certains tours il ne peut en rester qu’un et n’autoriser qu’une frappe unique. Bien entendu, l’END se régénère automatiquement au fil des tours.

Deuxième feature importante : les éléments. Là encore, ces derniers sont aussi liés à la jauge d’endurance, et ne sont utilisables qu’une fois par affrontement, afin d’apporter une bonne dose de stratégie -même si les combats ne sont pas excessivement difficiles-. Enfin, outre les faiblesses élémentaires et affinités innées, chaque sort/capacité correspond à une couleur spécifique : rouge pour le feu, etc… Lors de l’utilisation, la teinte de couleur s’associe à une jauge séparée scindée en plusieurs morceaux : plus une couleur prend la dominance de ce « tableau », plus l’élément à l’opposé devient vulnérable. À vous donc de bien gérer les couleurs, les dominances ou encore la jauge d’endurance pour maximiser vos chances de réussite.

Un OST toujours aussi bon, mais le remaster est léger

Pour cette version, on retrouve le panel habituel des « remasters », c’est-à-dire la possibilité d’augmenter le butin (utile pour certaines fabrications), faire bouger les personnages au ralenti ou au contraire à vitesse accélérée -quitte à avoir parfois une trajectoire hasardeuse-, ou simplement éviter les combats. On peut aussi opter pour un affichage 4:3 ou 16:9, être en présence de ce lissage HD ou revenir à un ensemble avec les pixels d’origine.

Venons-en maintenant au point très sensible de ce « CC » : sa remasterisation graphique et technique. Si la direction artistique est toujours plaisante, le petit lissage HD effectué sur les décors, efface certes les « grains de pixels », mais elles auraient mérité un meilleur traitement. Ici, on remarque encore des textures « floues » et même baveuses du « pré-calculé », à la place on aurait préféré que l’ensemble soit plus en adéquation avec les modèles de personnages, ces derniers ayant été retravaillés plus en profondeur, comme sur le remaster de FF8 en somme.

De plus, des soucis de framerate réguliers et très visibles sont présents dans des lieux particuliers. Petite précision, nous avons effectué ce test via la rétrocompatibilité PS5. Dommage également que les cinématiques n’aient pas subi de véritables retouches. Par contre, précisons que les artworks, visibles durant les dialogues, ont été redessinés par Nobuteru Yuuki. En résumé, comme sur FF8, il s’agit d’un remaster très léger, dommage.

Musicalement parlant, c’est un grand plaisir d’écouter les mélodies de Yasunori Mitsuda. Ne vous attendez pas à des retouches de l’OST d’origine, les différents thèmes -déjà très bons- ont simplement reçus une meilleure qualité sonore. Terminons cette partie en disant une nouvelle fois que les textes sont en français, même si malheureusement quelques coquilles se sont glissées dans la traduction.

Testé sur PS5