
Avant de passer aux nouveautés de ce remaster, je vous propose de parcourir quelques lignes du test que nous avons fait à l’époque (avec les captures d’écran de l’époque).
Le zombie aime le tourisme : des plages paradisiaques de Dead Island aux ruines urbaines d’un Dying Light, l’un des principaux objectifs des développeurs lorsqu’ils abordent le genre post-apocalyptique si prisé des studios semble être de trouver un background original dans lequel faire évoluer leurs hordes de morts-vivants ou de mutants. Ainsi, Days Gone se propose de vous plonger dans l’Amérique profonde, celle des fameux rednecks plus portés sur la bouteille de Jack Daniels et la chemise à carreaux que le bento de sushis et la panoplie du parfait yuppie… Pas de raison qu’une infestation zombie épargne les contrées les plus oubliées des USA et de fait, les bikers et autres fermiers de la cambrousse américaine vont eux aussi devoir s’organiser pour survivre dans un monde aux abois dans lequel le danger peut venir de partout et pas uniquement de ces fameux morts-vivants.. Comme bien souvent dans un tel contexte, votre voisin, instinct de survie oblige, peut devenir votre pire ennemi du jour au lendemain et tenter de vous piller ou pire encore. Ah, elle est pas bien jolie la nature humaine ! A ce titre, vous n’incarnez pas un enfant de cœur mais Deacon, un Biker tout en poils et en jeans, relativement individualiste et vivant perpétuellement dans le souvenir de sa femme Sarah dont on ne sait exactement ce qu’elle est devenue après avoir été embarquée lors d’une opération d’évacuation dès le début de l’épidémie.
Pour être tout à fait honnête, on est précipité de manière un peu abrupte dans le jeu et Days Gone est dans un premier temps relativement avare en explications sur le background des personnages ou même simplement sur les origines réelles du cataclysme viral. Le scénario se précisera au cours de l’aventure au grès de différents flashbacks qui reviendront sur la rencontre entre Deacon et Sarah et sur un organisme de recherche baptisé Nero qui semble jouer un rôle crucial dans le déroulement des évènements. Bon, au final, l’histoire est d’un indécrottable classicisme avec sa mystérieuse organisation à la Umbrella, son héros bourru mais courageux et une société désormais divisée en groupuscules antagonistes qui vont d’illuminés régressant dans la barbarie la plus sanglante aux survivalistes désirant porter haut et fort les valeurs de la glorieuse Amérique. C’est sympathique mais il faut bien reconnaître que tout ceci a un sérieux air de déjà-vu. Mais le plus problématique reste l’absence de charisme du personnage principal. Trop convenu dans ses réactions et caricatural dans ses valeurs, Deacon peine à s’imposer et à susciter une réelle empathie. Très rapidement, il ne devient à nos yeux qu’un porte-flingue parcourant un univers propice au tir aux pigeons et l’on finit assez rapidement par ne pas trop se préoccuper de ses motivations ou de sa destinée. A ce titre, nous sommes bien loin de certains titres parvenant à générer une véritable émotion et un attachement réel avec des personnages confrontés à un monde en pleine déliquescence.
Days Gone vous propose donc une expérience dans la plus pure tradition du « bac à sable », à savoir une intrigue principale décomposée en plusieurs missions qui vous permettront d’en savoir beaucoup plus sur les origines de l’épidémie et en particulier sur les agissements de l’institut Nero. Mais de nombreuses quêtes annexes vous permettront également d’upgrader vos capacités à l’aide d’un désormais très classique arbre de compétences. Bac à sable, missions annexes, arbres de compétences, tout cela vous dit quelque chose ? Et bien oui, Days Gone reprend finalement tous les gimmicks à la mode et lors de votre aventure, vous serez continuellement en train de relever les multiples emprunts à tel ou tel hit de ces dernières années. Vous pourrez par exemple cueillir des végétaux afin d’élaborer des potions ou fabriquer des carreaux pour votre arbalète. Or pour faciliter votre tâche, l’une des compétences proposées en upgrade vous permet d’indiquer par surbrillance les différentes plantes sur votre mini-carte. Bon, un peu comme les Far Cry donc… Idem pour l’ensemble des options de crafting. Pour prolonger la comparaison, les missions consistant à attaquer les camps des groupements ennemis font furieusement penser aux assauts des avant-postes de la franchise suscitée. On retrouve d’ailleurs très rapidement les mêmes réflexes stratégiques, à commencer par une petite phase de reconnaissance à la jumelle afin de pointer les ennemis et en particulier les snipers ; puis une phase d’infiltration afin d’éliminer furtivement les gardiens dangereusement positionnés et enfin un nettoyage plus musclé lorsque l’alerte finit par être donnée…
D’un autre côté, peut-on véritablement reprocher à Days Gone de se référer à certains titres et d’utiliser les mêmes mécanismes ? Pas vraiment dans l’absolu si ce n’est qu’en dehors du gameplay, le jeu élabore son background en lorgnant clairement sur un titre comme The Last of Us pour son côté « écrit » et nostalgique et ce jusque dans le choix de la musique. Et à force de pomper ses inspirations à droite et à gauche dans la culture pop, Days Gone échoue à se construire une vraie identité… Même si ce ressenti est forcèment très sujectif, je vous l’accorde… Ceci dit, Days Gone n’est pas dénué de qualités et propose une expérience ludique qui reste très agréable. Quelques missions sortent même du lot et le gameplay se risque parfois à des partis pris audacieux comme celui vous obligeant perpétuellement à gérer le carburant de votre moto au risque de vous retrouver à pinces au beau milieu de nulle part.
Quoi de neuf ?
Première nouveauté : le titre propose pas mal d’options d’accessibilité. On peut ainsi jouer sur les couleurs, sur les contrastes, sur la vitesse du jeu, … On a le droit aussi à de l’audio description ! Il y a également la possibilité de revoir le mapping des touches. Je trouve que cet effort est louable et vertueux, il est important de pouvoir rendre les jeux accessibles à un plus large public.

Côté modes de jeu, on peut citer l’Assaut de Horde. En substance, vous voilà à affronter des hordes de zombies et l’idée c’est de resister le plus longtemps possible et de faire monter le score ! Amusant. Il y a aussi les modes Speedrun et Mort Permanente. Là je parle de choix à faire au début de l’aventure. Le premier vous propose de vous chronométrer dans le but de finir le plus vite possible ! Le second parle de lui-même. Si vous mourez, vous perdez et donc recommencez au début de l’acte ou au début du jeu en fonction de vos réglages.
Côté DualSense, la manette apporte comme d’habitude sa part d’immersion. Les gâchettes vont agir différemment en fonction de l’arme utilisée et vous feront aussi bien ressentir l’accélération de la moto. Le retour est très efficace aussi pour nous faire ressentir les différentes surfaces sur lesquelles on roule.
On l’attendait au virage sur les graphismes bien sûr. Et c’est plutôt pas mal à défaut d’être époustouflant. Oui les textures sont plus soignées et oui les éclairages apportent beaucoup au jeu surtout lors des changements météo. Cela dit la modélisation des visages reste un rien datée mais, globalement, on peut dire que le jeu est beau et qu’il est donc en grands progrès. On notera notamment de vrais progrès sur les scènes de nuit avec une gestion des lumières beaucoup plus réaliste. Sur PS5, on peut atteindre les 60 fps en 1440p upscalé et du 30 fps en 4K. Vous avez aussi le choix entre performance et qualité.
Il y a d’autres petits détails comme la réduction des temps de chargement ou l’amélioration du mode photo. Tout cela participe à l’image positive que nous avons de ce remaster.
Testé sur une version PS5 fournie par l’éditeur