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Persona 5 Strikers : Une nouvelle aventure qui va ravir les fans de P5



Oui, un ARPG traditionnel pour un Musô cela peut être curieux et étrange mais pas tant que cela, le genre a bien évolué depuis le lancement des Dynasty Warriors il y a de cela deux décennies. Cette base d’action débridée se combine donc à la licence Persona, une saga débutée elle aussi depuis autant d’années maintenant que DW, cette série était même initialement un dérivé spin-off de Shin Megami Tensei.

Persona 5, principalement concerné par cette suite, est sorti deux fois sur notre territoire, la première en 2017 et la seconde l’année dernière dans sa version « Royal », comprenant notamment une traduction française. Cet opus Strikers imite son grand-frère puisque lui aussi débarque en Occident via des sous-titres français dans notre beau pays, de quoi ravir les amoureux de l’équipe des Voleurs Fantômes.

Les Voleurs Fantômes partent en road trip pour les vacances

Sans évoquer de spoils pour les non-initiés à P5 ou P5R, l’aventure se déroule plusieurs mois après la fin des événements de l’opus précédent. Séparée, la bande des Voleurs Fantômes se retrouve dans leur repaire à Tokyo et décide de s’organiser un road trip au Japon durant leurs vacances d’été. Pour cela rien de plus simple, les Voleurs Fantômes comptent sur la nouvelle application Emma à la pointe de la technologie.

Pendant ce temps, la Police enquête sur de nouveaux faits mystérieux qui semblent très proches des cas de Métanoïas déjà aperçus plusieurs mois auparavant. Pour eux nul doute que les Voleurs Fantômes soient impliqués, ils commencent donc à surveiller Joker dont ils connaissent l’identité réelle.

Nos héros, eux, loin de se douter de ces nouveaux cas de Métanoïas, continuent leurs préparatifs et rencontrent une personnalité japonaise. Le plus curieux, c’est qu’en se servant du mot-clé de cette dernière dans l’appli Emma, ils se retrouvent dans une version alternative de Shibuya (liée au Metaverse), une prison (au lieu du Palais traditionnel) corrompue par une idole japonaise du nom d’Alice, souhaitant accéder à tous les désirs de ses fans.

Après s’être défendu face à des hordes d’ennemis, le trio de l’équipe sur place (Joker, Morgana et Ryuji) rencontre la Monarque des lieux ainsi que Sophia, une IA surdouée amnésique dotée d’une conscience propre et se disant amie de l’humanité. Cette dernière fera tout ce qu’elle peut pour les aider grâce à ses multiples facultés, et bien entendu les Voleurs Fantômes tenteront tout pour arrêter Alice.

Voilà pour ce départ d’intrigue tout aussi passionnant et plaisant que celui de Persona 5. À ce sujet, pour celles et ceux qui se le demandent, si vous souhaitez vous lancer dans cette séquelle sans connaissance de P5 et P5R, c’est tout à fait possible. Cependant, on ne peut que vous recommander chaudement de faire avant l’opus original ayant introduit les Voleurs Fantômes de cœurs, et ce pour différentes raisons. La première étant évidemment les termes et références utilisés durant l’aventure mais aussi pour les grandes similitudes avec les situations vécues dans P5, il serait donc fortement regrettable de se faire spoiler sur ces points.

En revanche, si vous avez apprécié le volet principal et les nombreuses discussions à la Visual Novel, vous pouvez vous lancer les yeux fermés sur cette suite, nettement mieux écrite et plus riche qu’un traditionnel Musô. De notre côté, on a pris grand plaisir à retrouver cette bande d’amis complémentaire à laquelle on s’était grandement attaché sur P5 et P5R. La relation entre les membres est toujours aussi crédible, bien écrite et les différents acteurs n’hésitent pas à exprimer leurs ressentis, leurs joies et à vanner gentiment leurs camarades. L’ambiance générale est donc plus légère ce qui correspond plutôt bien au style des vacances et du repos instauré pour cette séquelle. En outre, on découvre de nouveaux personnages devenant attachants comme Sophia, des rebondissements ou encore des motivations différentes pour les Monarques. Cette séquelle porte donc fièrement le nom de « suite », même si l’on regrettera une baisse de rythme vers le milieu de l’aventure et quelques similitudes un peu trop prononcées avec P5.

Les préparations du monde réel en mode road trip

Des similitudes que l’on retrouve également dans le gameplay avec ce mélange bien particulier. D’un côté Persona 5 Strikers se compose de features et mécaniques déjà vues dans P5 avec cependant quelques retraits et simplifications, tandis que de l’autre, nous avons du « Musô » à la sauce Persona dans des affrontements en temps réel.

On retrouve ainsi la feature liée aux réalités parallèles : le monde réel et celui du Metaverse accueillant les Prisons (des donjons anciennement appelés les Palais, pour rappel). Dans le Japon du monde réel, on se balade tranquillement dans des quartiers que l’on connaît bien comme celui de Shibuya ou du Café Leblanc, des noms qui sonneront forcément dans le cœur des fans, mais pas seulement car de nouveaux lieux sont à découvrir.

En plus des emplettes servant à se restaurer, se soigner ou s’équiper, on réalise également des enquêtes et des recherches d’informations afin d’en savoir plus sur les monarques. Mais ce n’est pas tout, Joker peut aussi cuisiner pour ses amis, et même réaliser des quêtes/défis annexes connus pour le genre. Par contre, ne vous attendez pas à à retrouver des activités comme l’opus principal puisque cela fait partie des retraits/simplifications de la formule JRPG. Une simplification qui intervient également dans le laps de temps autrefois « chronométré », et qui ici n’est absolument pas punitif ni signe de stress, il s’agit en réalité d’indications.

Pour compenser ces retraits/simplifications, le soft dispose également d’éléments propres aux RPG. Là encore, certaines choses ont été modifiées afin d’être plus simples d’accès et toujours dans cette optique Persona. On retrouve ainsi le système classique d’équipements (meilleure protection, armements pour des dégâts accrus,…), du Levelling pour nos héros ainsi que nos Persona, l’acquisition de nouvelles invocations pour Joker en fusionnant deux Personas ensemble, et bien sûr l’apprentissage de nouvelles techniques pour nos invocations. Des éléments déjà efficaces qui se complètent par la feature nommée Arts de Maître. Pour faire simple, à propos de ces Arts de Mâitre, à force d’utilisation et de maîtrise de ces techniques, on en débloque de nouvelles -assez rapidement il faut le dire- pour nos héros.

Enfin, le système de « Social Links » et de « confidents » a été remplacé par une mécanique de « Liens » pour l’équipe. Concrètement plusieurs dizaines de capacités, à débloquer et à faire évoluer plusieurs fois, sont réparties sur un arbre de compétences. En réussissant des missions ou encore des combats, on obtient des points de compétences servant à acquérir par exemple des PVs supplémentaires.

Si l’on reste globalement « loin » de la personnalisation de l’opus principal, le tout est largement suffisant tout en correspondant à une durée de vie plus traditionnelle d’un ARPG « classique » que les JRPGs PS/P5R, trois fois plus longs.

Vous êtes prêt(e)s pour des combats dynamiques dans le Metaverse ?

Eh oui, une fois les préparatifs effectués, il ne nous reste plus qu’à nous rendre dans les Prisons (autrement dit les Palais de chaque monarque), chacune ayant son propre style visuel. Si de prime abord au lancement du jeu, l’effet d’action débridée est garanti par des affrontements face à plusieurs dizaines de monstres sans temps mort à la sauce Musô, après quelques heures passées sur le soft, les amateur(trice)s de boucheries / bourrinages seront surpris par la véritable structure de ces donjons.

En effet, ces lieux sont à taille variable et correspondent à des zones interconnectées entre elles. Oui, nous sommes assez loin d’une map classique et traditionnelle des anciens Musô mais les différences ne s’arrêtent pas là. Plutôt que d’avoir affaire à des centaines et des centaines de monstres à la fois, le soft emprunte vraiment le chemin de l’ARPG et de Persona 5. On a ainsi dans chaque prison des ingrédients à découvrir, des coffres à trésor, l’accès à des énigmes indispensables à résoudre afin de s’approcher des monarques et même des petites phases de scrolling en 2D !

Et les monstres dans tout cela ? Eh bien ils sont également visibles sur le terrain et c’est là que les choses diffèrent d’un Musô traditionnel. Si nos ennemis sont en comité restreint avant le lancement d’un combat, il est tout à fait possible d’éviter l’affrontement ou d’engager la bataille mais à plusieurs conditions. Soit se faire surprendre par l’ennemi et commencer le combat avec des personnages temporairement sonnés entraînant des situations parfois très délicates, soit prendre l’avantage en utilisant de l’infiltration par exemple. Cependant n’y voyez pas de ficelles à la Sam Fisher ou Splinter Cell, il s’agit plutôt d’utiliser des éléments de décors comme outils, par exemple couper la corde d’un échafaudage.

Une fois le contact avec l’adversaire (nommé Ombre) engagé, ce dernier laisse place à une bonne dizaine de combattants adverses façon « transition de combat » et l’on passe à de l’action temps réel hybride et très dynamique. D’emblée on retrouve les fonctionnalités et mécaniques de P5/P5R (la technicité et la stratégie), le tout transposé dans une formule d’action débridée via des combats à quatre, les héros dans l’équipe étant switchables à tout moment. On peut ainsi tel un Musô enchaîner les attaques rapides et fortes et les combiner pour réaliser des combos, ou encore faire une frappe spéciale façon jauge Musô.

Mais il y a aussi des éléments de P5 dont la possibilité de « figer temporairement » le temps façon JRPG afin d’utiliser des pouvoirs de Personaes en échange de PV ou PM, ces pouvoirs ayant pour but d’exploiter les faiblesses élémentaires de nos opposants ce qui est très utile face aux Boss et Mid-Boss. On peut également lancer des assauts généraux, effectuer des tirs à distance avec l’aide d’un pistolet pour Joker, ce dernier ayant la faculté de se servir de plusieurs Personas. Alors qu’en switchant à la volée pour Ann par exemple, on peut fouetter et brûler nos adversaires. Chaque héros du groupe possède son propre style et changer d’équipier a des avantages notamment lorsqu’un membre du groupe le suggère.

Contrairement à ce que l’on pourrait croire la difficulté de base n’est pas de tout repos si l’on n’est pas suffisamment préparé et équipé, que l’on n’exploite pas les faiblesses élémentaires ou bien que l’équipe n’est pas adaptée au Boss face de nous, c’est le drame. Mais cette difficulté est tout de même une bonne chose pour ce genre d’expérience. On rassure les moins téméraires, les développeurs ont aussi inclus une difficulté réduite.

Par contre malgré ces bonnes sensations ressenties et ce dynamisme, on note tout de même quelques petits défauts déjà présents sur les formules Musô. Tout d’abord le lock-on ne nous a pas semblé d’une grande utilité, il est donc à éviter un maximum, en second il est évident que les fans de Musô pur n’apprécieront pas forcément cette tournure stratégique et ce faible nombre d’ennemis simultanés à l’écran, même s’il augmente petit à petit. Autre point, les éventuels soucis de caméra pouvant se poser et enfin les multiples effets à l’écran et l’interface peuvent gêner une partie de la lisibilité. Un temps d’adaptation sera donc nécessaire pour s’en accommoder et maîtriser toutes les features et ficelles des batailles.

Une DA toujours aussi superbe

À présent, abordons l’enrobage de ce Persona 5 Strikers. S’il n’est pas à la hauteur des standards dits « ténors » comme son aîné, cet opus en respire toutefois l’ambiance aussi bien visuellement que musicalement. Comprenez par là que la direction artistique a toujours ce cachet et ses jolis panoramas, et ce aussi bien en intérieur qu’en dehors des prisons. On apprécie également les jolis effets visuels pyrotechniques lors des batailles, le design du bestiaire et des Voleurs Fantômes, les différents portraits dessinés ainsi que les superbes séquences en anime très classe.

Pour tenter de sublimer le tout, P5S bénéficie de deux choix de mode d’affichage sur PS4 Pro, à savoir la performance ou le fait de privilégier les graphismes. Si par habitude la performance (FPS) fonctionne de manière stable en 1080p/60FPS sans broncher, le mode graphisme n’est pas à délaisser car il réserve une belle surprise. Concrètement, en plus de profiter d’une netteté accrue malgré un aliasing encore présent à certains endroits et d’une hausse de résolution (1440p/2160p), la fluidité est également au même niveau de stabilité que le mode performance (60FPS donc). On note juste à la limite quelques légères chutes de framerate quasiment imperceptibles. On vous recommande alors aisément ce mode graphisme compte tenu de cette qualité.

Concernant l’OST, là encore on retrouve bien les sonorités de Persona 5 et Persona 5 Royal, et pour cause puisque ces dernières sont issues en majorité de l’opus de base et de Royal. Une bande-son de Shoji Meguro toujours aussi excellente tout comme les thèmes chantés par Lyn Inaizumi. On a bien sûr quelques bonus pour cette version Strikers avec des musiques inédites bien sympathiques. Pour finir, les doublages sont dans le ton comme d’habitude avec un choix entre l’anglais et le japonais. Enfin rappelons que les sous-titres sont en français et de très bonne facture.

Testé sur PS4 Pro