Il a quelques points importants à préciser avant de commencer pleinement par les ajouts de cette version. Premièrement, ce sera la douche froide pour quelques possesseurs(euses) de Persona 5, car non, aucun patch ni DLC n’est prévu afin d’intégrer les nouveautés P5R à cette version de base. Ce qui est tout à fait logique puisque les nouvelles séquences s’inscrivent d’emblée dans le soft avec des dialogues supplémentaires dès l’introduction/prologue.
Ensuite, cela fait aussi écho au fait qu’en tant que mouture « augmentée » la sauvegarde de Persona 5 n’est pas compatible avec Persona 5 Royal, comprenez par là qu’à part la réception de quelques objets, il faut recommencer l’aventure en intégralité. Alors oui dans ces cas-là il est possible de pester surtout si une partie bien entamée était en cours, mais on le répète, cela se justifie notamment scénaristiquement car après tout, commencer par le nouveau semestre sans avoir accès aux autres séquences implémentées dans cette version P5R aurait fait tache. Mais clairement pour tous ceux et celles ayant aimé le soft comme nous, cela reste un plaisir de refaire cette aventure avec toutes les plus-values qu’elle comporte.
D’ailleurs plutôt que de repartir sur un test complet, nous vous proposons de relire quelques extraits ci-dessous pour vous rafraîchir la mémoire sur les diverses mécaniques de Persona 5, ou si vous êtes un(e) aficionados des Voleurs Fantômes, de passer directement au paragraphe consacré aux nouveautés de cette version Royal.
– Informations Persona 5 –
Les Masques tombent
L’histoire de Persona 5 débute lorsque le héros est en plein casse du siècle dans un casino. Au gré de détours et de faufilement, il arrive facilement à sortir du bâtiment. Mais dehors, il tombe nez à nez avec la police locale, et il se fait attraper. Menotté et transféré à la gendarmerie, il subit tout l’arsenal de l’interrogatoire, coups et blessures compris. Puis on découvre le passé de cet Arsène Lupin en herbe.
Lycéen taciturne sans histoire, un soir il a simplement voulu aider une femme en détresse face à un politicien insistant mais aussi très saoul. La police débarque, et évidemment ce n’est pas le politicien que l’on accuse mais notre lycéen, et cela implique bien-sûr toutes les complications qui vont avec. Il se fait renvoyer de son lycée et dispose désormais d’un casier judiciaire. On l’envoie donc en réinsertion dans un autre établissement scolaire, il est de surcroît placé sous la tutelle d’un patron de café qui lui suggère de ne pas s’attirer d’ennuis où il le vire de chez lui. Mais les ennuis ne vont pas tarder à arriver…
Nous n’allons pas nous impliquer davantage dans le scénario, mais celui-ci est bien ficelé, il aborde de nombreux thèmes graves actuels comme le harcèlement, le meurtre,… Mais il sait aussi se montrer sous un ton plus léger avec différentes mises en scène entre les protagonistes.Les bases riche d’un JRPG
Persona 5 est un JRPG et contient tout ce qui le caractérise : un scénario intéressant et très présent, des combats classiques et dynamiques au tour par tour, de l’exploration, des quêtes annexes à réaliser et des donjons à explorer. Mais aussi des affinités sociales à tisser entre personnes du groupe et PNJs, des mini-jeux, des améliorations de caractéristiques selon les activités, des Persona à acquérir et fusionner, les cours et examens au lycée… Sans oublier un calendrier à date butoir ! Mais le concept reste aussi de concilier vie d’étudiant et vie privée, sans oublier la partie sociale aux multiples choix.Des choix pas toujours simples
Concilier sa vie entre travail et vie privée/sociale n’est jamais une chose facile, et sur ce point Persona 5 le démontre bien. Dans une journée dans la vie d’un étudiant tokyoïte, on suit son rythme mais on va aussi lui imposer le nôtre. C’est ainsi qu’il va falloir apprendre à gérer son emploi du temps tout au long de la journée.
Tout d’abord il y a les cours, notre professeur n’hésite pas à nous questionner. En répondant juste, on se démarque en faisant évoluer la statistique d’intelligence. Oui, oui, vous avez bien lu, mais ce n’est pas tout.
Il va falloir se faire des ami(e)s dans ce nouveau lycée. Lors de discussions avec les étudiants, ceux-ci attendent parfois une réponse de notre part. Et si nos relations évoluent dans le bon sens, il se passe des choses bénéfiques pour nous, comme acquérir de nouvelles compétences par exemple. Ainsi, selon certaines connaissances, on peut aller jusqu’à faire l’école buissonnière sans souci et en profiter pour améliorer notre équipement ou nos caractéristiques. En dehors des cours, certaines de nos activités ont des répercussions sur nos statistiques ou compétences. […]En dehors de la vie d’étudiant
Comme traditionnellement dans les épisodes Persona, l’après-cours est également propice à la découverte de donjons dans un monde parallèle. Pour cet épisode, on évolue dans des « Palaces » ou plus exactement dans l’esprit d’interlocuteurs de Tokyo. Chacun de ces esprits révèle les pensées les plus malsaines de son interlocuteur dans l’optique d’aborder des thèmes dont nous parlions plus haut. Mais ce qui fait le sel de ces Palaces, outre les diverses ambiances qui s’y dégagent, c’est la manière dont il est possible de les aborder.[…]Un Hold-Up qui tourne mal
Revenons à ces deux phases de jeu : si l’on opte pour l’infiltration, on peut surprendre les ennemis et avoir certains avantages en combat. C’est à ce moment propice que les combats JRPG au tour par tour prennent le relais. Assez classique et dynamique dans son approche, le système utilise l’association d’une touche différente pour chaque action. Si l’on souhaite attaquer, il suffit d’appuyer sur la touche d’attaque, on peut également dégainer un pistolet, se défendre, utiliser un objet et se servir de compétences (ici, ce sont des Personas). Ces compétences liées aux Persona incluent différents types d’attaques élémentaires (certaines puisant dans les PV, d’autres dans la magie) […] Lire la suite du test.
Une version vraiment ++ !
Comme nous le disions en préambule, cette mouture de Persona 5 Royal comporte de nombreux contenus supplémentaires, à commencer par l’enrichissement du scénario toujours aussi captivant. Sans entrer une nouvelle fois dans le détail de ces thèmes matures sur le traitement difficile du harcèlement ou encore du suicide, un nouveau pan d’histoire s’intègre, et ce même dès le départ avec une séquence inédite lors de la fuite d’un casino. C’est l’occasion d’y rencontrer immédiatement une future confidente, Kasumi Yoshizawa, lycéenne en première année à Shujin. Si vous vous posez la question, oui en plus d’être une confidente, Kasumi est aussi un personnage jouable mais assez tard dans l’aventure par contre.
Sans rien dévoiler sur les nouvelles séquences et cinématiques en anime, tous les ajouts ont été parfaitement intégrés avec le reste du contenu initial, ce qui fait que l’on se retrouve avec une partie scénaristique encore plus étoffée et cohérente. Kasumi n’est d’ailleurs pas la seule nouvelle confidente de cette version, un certain Maruki, confident lui aussi, a également été intégré à la trame générale.
Pêle-mêle, on peut signaler de nouvelles fins, des cours avec des questions différentes par rapport à l’opus original, et même l’ajout d’un nouveau semestre, amenant -avec les autres nouveautés- une bonne vingtaine voire trentaine d’heures de contenu en supplément, le tout étant distillé au fil du jeu et non en un seul bloc.
Si cet aspect scénaristique a été enrichi et traduit dans la langue de Molière de surcroît, il ne s’agit pas du seul ajout notable. Non, car la partie gameplay a elle aussi subi son lot de modifications/changements autant sur la partie « vie sociale » que via les Palaces/combats.
Parmi ceux-ci, on signale la présence d’un grappin permettant d’accéder à de nouvelles zones dédiées dans les Palaces. Ces nouveaux espaces retravaillés et cet agrandissement sympathique des donjons pour éviter la redite initiale, sont aussi là pour servir à une nouvelle feature, la récolte de Graines de convoitise servant à acquérir un nouvel équipement. Bien entendu, il existe un tout nouveau Palais que nous garderons secret, des modifications ont aussi été opérées lors des combats avec l’ajout d’attaques spéciales en duo (ou Showtimes), les boss ont été revisités et ont désormais de nouveaux patterns. Et il y a également l’apparition de José !
Ce jeune garçon se balade avec une voiture dans le Mémento. En échange de fleurs et de tampons, on retient les deux facultés de José, c’est-à-dire l’achat d’items utiles et la possibilité d’effectuer une altération de la psyché des lieux. Cela se traduit par des bonus très intéressants comme une augmentation de gains reçus en combat ou encore d’expérience, etc… Un coup de pouce et un gain de temps fortement appréciable.
La vie sociale de notre étudiant (Akira ou Ren, le nom qu’il possède dans le manga ou la série animée) profite aussi d’aménagement avec un nouveau quartier bien plus vivant faisant son apparition. On peut alors se rendre à Kichijoji pour traîner dans les boutiques, accéder à des activités comme du billard, un club de jazz, un jeu de fléchettes entre autres. Il est également possible de visiter un aquarium et de prendre du bon temps dans son propre repaire. Oui son propre repaire, le « Repaire des Voleurs » où l’on dispose d’une galerie d’exploits et donc d’éléments à débloquer (musiques, croquis, etc…) contre une monnaie spéciale récoltée (des Médailles P) en fonction des défis réalisés. Mais on y découvre aussi un jeu de cartes, le Magnat, qui peut vite devenir addictif. Des moments sympathiques en perspective. Il y aurait encore beaucoup d’autres choses à dire et à citer, mais on préfère vous laisser plusieurs surprises lors de la découverte de cette version « ++ ».
Enfin en français !
Disponible originellement sur PS3 et PS4, la mouture de base (Persona 5) était donc cross-gen. Nous l’avions dit, le soft accusait forcément un brin de retard technique mais c’était compensé par une superbe direction artistique. Ce nouveau Persona 5 Royal étant désormais uniquement disponible sur PS4, il profite de graphismes améliorés. Attention on est « loin » des standards actuels, mais on dispose désormais d’un affichage en 4K sur PS4 Pro, d’une direction artistique toujours aussi sublime avec notamment de nouveaux artworks, d’effets de lumière et palette de couleurs différentes, ainsi qu’une nouvelle cinématique d’ouverture.
Longtemps réclamé par les fans, Persona 5 se dote d’une traduction localisée, une première dans la série avec au choix des sous-titres espagnols, italiens, allemands ou français bien sûr ! A quelques exceptions près, tout a été traduit : les menus du jeu, l’interface des combats, les textes et il y a même du sous-titrage durant les cinématiques. S’il y a quelques petits chipotages à faire par ci par là avec un protagoniste principal parlant parfois au féminin, des espaces en trop, quelques expressions non-traduites ou de manière maladroite car littérale, on ne peut que saluer l’effort et le soin employé au vu de la quantité de dialogues traduits. En dehors de ces quelques « errements », la traduction colle bien et l’on retrouve la personnalité des personnages, et l’on peut vous dire que oui, non-anglophone, vous pouvez enfin profiter d’une très bonne traduction pour vous mettre à ce Persona 5 Royal.
Enfin, terminons par l’aspect sonore avec le choix des doublages en anglais ou japonais, et la très belle OST, toujours signée par Shoji Meguro, comportant désormais plus d’une vingtaine de thèmes supplémentaires avec notamment Take Over, thème que l’on entend assez souvent puisqu’il se lance en combat lors d’une embuscade. Dernier point, tous les DLCs de Persona 5 (la version de base) sont inclus dans cette mouture Royal.
Testé sur PS4 Pro