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Tiny Tina’s Wonderlands : Le retour dés-janté de Tina ! Double avis sinon rien



Révélé en juin 2021 à l’occasion du Summer Game Fest, Tiny Tina’s Wonderlands a tout de suite démontré l’envie d’une épopée à base d’Heroic Fantasy avec un mélange Borderlands-esque. Une formule qui n’est pas si anodine que cela, puisque les fans avaient déjà découvert un ensemble similaire avec le DLC Tiny Tina’s et la Forteresse du Dragon. Ce dernier avait d’ailleurs bien marché grâce à son humour, son ambiance et son apparat Borderlands.

Toutefois pour Tiny Tina’s Wonderlands, les développeurs passent à la vitesse supérieure, avec certes la même Maîtresse du jeu en la présence de la très appréciée Tina la cinglée, mais aussi avec un accès inédit à un jeu de rôle plateau bien mieux mis en valeur cette fois-ci.

 

Une histoire loufoque et déjantée sur jeu de rôle plateau

Pour celles et ceux n’ayant pas suivi, cette aventure débute après les événements de Borderlands 2, ainsi que ceux de l’extension Tiny Tina’s et la Forteresse du Dragon mais avant Borderlands 3, qui lui se passe plusieurs années plus tard.

Pour placer le contexte, la jeune Tina, actuellement dans son repaire, a effectué une nouvelle partie de Bunkers & Brutasses avec deux nouveaux acolytes : Valentine et Frette. Mais suite à votre arrivée, elle vous nomme la « Bleusaille » et incite, ou du moins vous oblige en tant que Maîtresse du jeu, de simplement recommencer une partie afin que vous soyez tous sur un pied d’égalité total. S’ensuit alors le pitch de cette aventure du jeu de rôle plateau Bunkers & Brutasses où le but sera d’arrêter le Seigneur Dragon maléfique. Autant dire qu’avec Tina en « MJ », cette épopée s’avère riche en situations loufoques et autres règles improbables !

Pour ce Tiny Tina’s Wonderlands, on retrouve, avec un certain plaisir, toutes les facettes des jeux de rôle plateau, qu’il s’agisse des directives de la MJ (maîtresse du jeu), les chamailleries-interactions entre les personnages, les choix à effectuer -bien que limités-, ou encore les réjouissances d’un accomplissement de missions. Si l’on a évidemment l’habitude de suivre les règles dans ces cas-là, l’imaginaire de Tina ne lui impose aucune limite, et fait l’une des grandes forces du titre tant on connaît la demoiselle pour son excès loufoque, décalé et parfois tiré par les cheveux.

Un bon exemple c’est quand elle fait malencontreusement tomber un apéritif salé très connu sur le plateau du jeu où peuvent évoluer les protagonistes (une évolution inédite nommée Overworld, ou World Map pour simplifier et dont on reparlera plus tard). Au lieu de simplement le retirer et s’excuser, Tina s’en sert pour son histoire, tout en inventant des choses au fur et à mesure même si elle ne l’avouera jamais mais ses acolytes le constatent rapidement.

Ces situations cocasses, les rebondissements, les références culturelles et les interactions/réparties du trio amènent des moments vraiment fun. Il n’est pas rare d’esquisser quelques sourires surtout que l’humour et les blagues sont moins régulièrement basés sous la ceinture comme ce fut le cas dans Borderlands 3. Bien sûr, quelquefois il est difficile d’y échapper, mais cela reste évidemment une question de goût.

Du Borderlands 3 et des nouveautés appréciables comme la création de personnages

Pour son gameplay, les aficionados des Borderlands et autres Looter-Shooter ne seront pas dépaysés puisque tous les ingrédients de base sont présents : des armes, de l’exploration, des affrontements, des quêtes annexes, des collectibles, du loot en pagaille répartis par rareté et types d’équipements, etc… Pour autant, comme on se trouve face à un soft qui explore l’Heroic Fantasy, des nouveautés fortement appréciables et inédites sont de la partie, ceci afin d’éviter la simple redite à la Borderlands.

Le premier de ces ajouts concerne la création de son/sa protagoniste, aussi bien par son visuel facial que ses vêtements, l’attrait est donc plus grand que dans les choix imposés par les héro(ïne)s des opus Borderlands. Mais même si l’apparence d’un personnage n’est pas associée à une classe comme précédemment, il faut faire des choix entre les six possibilités actuellement présentes.

Par exemple la classe « Frappaclysmique » dispose d’un familier Wyverne, ou encore du Jugement du Dragon tempétueux (un lancer de hache déchaînant les dégâts électriques). Tandis que le « Brr-Zerker » possède une compétence d’action de frappe tourbillante. En outre, ces derniers ont leur propre arbre de compétences, ils sont d’ailleurs moins fournis en nombre que sur les Borderlands, mais cela c’est un peu normal, car on peut choisir une classe secondaire au cours du jeu.

À vous donc de voir vos préférences, en sachant que comme d’habitude, on reste dans le classique et efficace avec des techniques actives, passives, sans oublier les compétences d’action réservées aux classes et à une nouvelle feature. Il y a ainsi une belle palette à disposition pour se faire un personnage intéressant entre le mix de classes, l’équipement offensif/défensif (avec l’ajout d’accessoires/amulettes pour un meilleur rendu jeu de rôle plateau), le build à adopter, le tout sans omettre les points de statistiques à répartir via plusieurs catégories telles que la constitution (santé/bouclier), force (dégâts critiques), etc…

Des flingues, des sorts et beaucoup de loot

En plus de toutes ces préparations à faire en amont et au cours de l’aventure, on retrouve le système et les bases des jeux Borderlands. Les nouveaux(elles) dans cet univers et les connaisseur(euse)s découvriront ou redécouvriront ainsi les mécaniques FPS, et la large composante Looter-Shooter qui entoure le soft.

Autrement dit, le feeling est toujours présent et s’avère très similaire à celui de B3 avec sa base de flingues, de snipers, de pistolets consommant leur propre type de munitions, et des modifications d’attaque comme des tirs en automatique ou encore en rafale. Il y a aussi les armements liés à différents types élémentaires comme la glace ou même le feu. Du classique qui fonctionne bien, d’autant que le bestiaire s’oriente vers l’Heroic Fantasy avec les traditionnels squelettes, gobelins, wyvernes, entre autres. Mais malgré cette concordance, on déplore tout de même un manque d’exploitation de la DualSense.

C’est vraiment dommage, d’autant que pour conforter cette appartenance spécifique aux « JDR », on découvre une nouveauté : des armes contondantes à équiper. Plus question de frapper des poings/flingues, on peut faire des frappes à la hache, à l’épée ou même au couteau, et comme chaque flingue, chaque objet a ses propres caractéristiques. Même si l’on peut y voir un axe totalement facultatif, les armes au corps-à-corps ont leur mot à dire et peuvent même orienter vers un build particulier à cet effet. Autre changement, les grenades habituelles des précédents volets laissent place à des livres de sortilèges aux magies stylées de glace, de boules de feu, d’aspiration de PVs, d’incantation rapide, de charge de sorts. Comme vous pouvez le voir, il y a pas mal de choix à faire selon ses préférences.

Il s’agit d’ailleurs autant d’un point fort que d’un point faible, car le loot est vraiment omniprésent. Alors oui, c’est la marque de fabrique du genre vous allez me dire, mais l’inventaire se remplit nettement plus vite (même en le boostant), il est aussi plus difficile de tomber sur les bonnes pièces, parce qu’il y a encore plus d’éléments à prendre en considération. Des concessions sur la récupération sont donc à prendre en compte, surtout que les boutiques de vendeur(euse)s sont très éloignées les unes des autres.

À propos, si à la base les objets ne disposaient que de symboles sur leurs effets respectifs, depuis la dernière mise à jour, on a accès directement aux informations préalables avant de les ramasser ; bien pratique, ce système possède toutefois des limites, certains bugs étant toujours de la partie. On pense notamment au fait qu’en voulant inspecter de l’équipement plus en profondeur, on ne voit que l’apparence de l’objet en question et non plus les informations liées, ou encore qu’en voulant mettre des points de compétences héroïques, le menu associé ne s’affiche pas malgré les bonnes manipulations de commandes. Il reste aussi des soucis de visibilité des objets (une transparence sans aucune indication), et ce aussi bien avant de les ramasser que via l’inventaire. Mise à part ces bugs, on aurait aimé retrouver une fonction de confort à la B3 comme celle permettant de distinguer directement le type de munitions associées aux armes, plutôt que de devoir les inspecter à chaque fois.

Une exploration plaisante, que ce soit pour les divers lieux ou l’Overworld, la World Map façon jeu de plateau

Pour le reste, le monde offert par l’équipe de développement nous gratifie de plusieurs environnements tels qu’une forêt, des grottes de montagne ou encore le village de Sabot-Ardent, ce dernier remplaçant le vaisseau Sanctuary de B3 avec un HUB nettement plus agréable à parcourir. Sans tous les citer, chaque lieu reste sympathique à explorer avec son lot de quêtes annexes, de collectibles et de « dés » parfois bien planqués, à découvrir. On se prend au jeu de les chercher pour augmenter le pourcentage de chances d’acquérir du bon butin, malgré le fait que la taille des lieux visités soit nettement plus petite en matière de superficie, mais garde néanmoins un Level Design intéressant et bien conçu.

Dernier point à aborder, et là c’est une nouveauté de taille : l’accès à une World Map façon jeu de plateau. Celui-ci est réalisé de manière intelligente avec une conception à base d’allumette, de capsules de bouteilles, de canettes déversant des « rivières », et l’on en passe.

Lors de cette exploration spéciale, les différents environnements accessibles sont desservis, avec l’accès à de petits donjons facultatifs, de l’annexe supplémentaire, de la recherche (dés, sanctuaires,…) ou même des affrontements contre des opposants. Attention, à la base les ennemis ne sont pas visibles sur la map mais apparaissent dans les hautes herbes ou dans des lieux prédéfinis. À la manière des JRPGs d’antan, dès que l’on entre en contact eux, on se retrouve dans une transition de combat et un affrontement en FPS sous forme d’une formule façon « Match à Mort » en plusieurs rounds. À noter que pour certaines raisons, on peut tout aussi bien frapper l’ennemi sur le terrain de la World Map pour qu’il disparaisse afin d’éviter les batailles optionnelles. Une manière d’esquiver un sentiment de redondance et de lassitude.

Retour du Cel-Shading

Visuellement, on retrouve cette patte artistique très Cel-Shading qui a fait la réputation des volets Borderlands, transposée bien entendu cette fois dans un monde Heroic Fantasy. Le tout ressort bien avec les différents environnements, les effets de magies, les tirs,… même si la plastique générale ne fait pas encore tout à fait New-Gen, mais vous le savez, le Cel-Shading rend vraiment bien. On déplore néanmoins quelques bugs techniques, les mêmes que B3, comme des ennemis qui se coincent dans le décor sans pouvoir les vaincre, de même pour certains objets.

Au passage si vous vous posez la question, le soft est jouable en multijoueur local jusqu’à quatre en écran splitté, ou deux avec du split-screen. Il est également disponible Online avec un abonnement, tout en profitant du cross-play sur les autres plateformes. Quelques ralentissements sont à prévoir, mais les équipes font mieux que lors des débuts de Tiny Tina’s Wonderlands. On peut également choisir entre un mode mettant à profit la performance ou la qualité.

Pour finir, un petit mot sur l’aspect sonore. Inutile de tergiverser, les doublages français sont d’excellente qualité, les musiques quant à elles sont assez discrètes dans l’ensemble.

 

L’avis de Tof

Pour ce titre, nous avons décidé de vous proposer un double avis, cela fait longtemps ! Alors j’ai joué à ce jeu et je me suis bien éclaté. Pour tout vous dire, je ne suis pas un spécialiste de Borderlands, ni des Looter-Shooter. C’est donc avec un oeil assez neuf que j’ai abordé cette histoire. J’ai d’abord aimé cette ambiance délirante, quelle belle idée que ce jeu de plateau pour animer ce monde. L’univers Heroic Fantasy est très réussi, les décors sont totalement dans le thème et les ennemis ne manquent pas de panache. Les squelettes et autres bestioles volantes vous donneront du fil à retordre, non pas forcément par leur IA mais bien par leur nombre. Et c’est bien cela qui fait plaisir, on dégomme tout cela avec une jouissance coupable. Mais attention, très rapidement vos réflexes sont mis à rude épreuve, et c’est bien cela qui rend le jeu intéressant. Le côté RPG du titre vous permet de collectionner pléthore d’armes, de protections et de sorts. Le scénario est assez délirant et il est rythmé par l’humour des personnages qui fait très souvent mouche. A noter que le titre permet la coop en ligne, ce qui apporte un réel plus à l’aventure. 

Le titre fait partie de ces jeux qui se concentrent sur un gameplay donné, à savoir ici le shoot. Cela pousse donc le joueur à s’améliorer de plus en plus, à devenir une vraie bête de guerre. Mais cela rend le jeu un peu répétitif aussi ce qui pourrait rebuter les fans des gameplay à multiples facettes. Vous êtes prévenus, moi, de mon côté, j’ai pris beaucoup de plaisir dans ce défouloir à l’ambiance délirante.

Testé sur PS5