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Voice of Cards – The Isle Dragon Roars : Pas de cartes(ier) !



Derrière ce soft édité par Square Enix, se cache en réalité une petite production de Alim (Final Fantasy Brave Exvius, Brave Frontier,…). Parmi les participant(e)s à ce projet, on ne compte nul autre que Yoko Taro. Oui, vous nous avez bien lu, l’homme derrière les aventures de la franchise Drakengard et de la série NieR, des œuvres profondes et marquantes soit dit en passant, a pris part à ce Voice of Cards en tant que directeur créatif.

Ce n’est d’ailleurs pas le seul à faire partie de cette aventure puisqu’il est accompagné de la chanteuse Emi Evans, de Keiichi Okabe pour les compositions, de Yosuke Saito (producteur exécutif sur NieR et le chara-designer Kimihiko Fujisaka -Drakengard). Inutile de dire qu’avec cette brochette de talents, nous nous attendions à un soft d’une équivalence similaire aux deux sagas mentionnées plus haut. Si l’histoire de Voice of Cards n’est malheureusement pas aussi profonde qu’espérée et ne propose pas de multiples twists ni plusieurs lectures, elle reste tout de même intéressante à suivre.

Pourfendre un dragon

De prime abord, on commence par un pitch on ne peut plus classique pour le genre. Dans ce monde -réalisé en cartes-, un dragon, avant d’être blessé, avait semé la pagaille et le chaos il y a plusieurs années. Aujourd’hui, il se murmure qu’il est de retour. Afin que la paix reste présente en ce monde, la Reine du Royaume promet une belle récompense (de l’or) à quiconque pourra se débarrasser de ce fléau. C’est alors que de nombreux guerriers, dont le groupe reconnu de l’Ordre Blanc, acceptent de traquer la bête. Parmi ces guerriers se cachent Aragon ainsi que Lazuli, son compagnon de toujours, mais plutôt que d’œuvrer pour la paix et la gloire, le duo, ou du moins Aragon, se lance dans cette quête pour… la récompense. Du gagnant-gagnant en somme. Seulement le duo ne se doute pas que leur périple sera plus compliqué que prévu…

Si comme nous le disions un peu plus en amont, Voice of Cards ne propose pas la consistance d’un univers NieR et Drakengard, et reste plus classique, le périple parvient tout de même à nous intéresser grâce à l’humour distillé dans les dialogues entre les membres de l’équipe et les quelques rebondissements, même si certains ne seront pas surpris par ces derniers, et une écriture de qualité. Par ailleurs, comme à l’accoutumée pour les jeux estampillés Yoko Taro, les sous-titres sont en français tandis que l’aspect narratif très présent conté par un narrateur, est également audible, par des doublages de très bonne facture en anglais ou en japonais.

Un monde de cartes

Ce périple se déroule dans un univers entièrement constitué de cartes. Un enrobage audacieux et original visible partout et à chaque instant, mais qui ne séduira pas forcément tout le monde. Il faut dire que les personnages sont représentés par des cartes (comme le Tarot par exemple), les adversaires également, les menus et même les lieux visités.

Oui chaque lieu visitable, qu’il s’agisse de donjons, villes ou même de la World Map, est constitué de cartes mais attention visibles simplement de dos. On ne sait donc pas vraiment ce qu’il nous attend, tant que l’on n’a pas retourné l’une des cartes (par un déplacement). Cela peut être aussi bien des environnements (montagnes, désert, grotte,…), des chemins classiques, que des coffres, des combats aléatoires, des villes ou des événements spéciaux (discussions avec des PNJs, accès à des quêtes,…).

Un JRPG avec l’attirail connu et efficace

Si ce design très particulier pourra en dérouter certain(e)s, il ne faut pas oublier que Voice of Cards est avant tout un JRPG. Certes, pas dans la veine des mondes ouverts du moment mais plus classique et traditionnel avec tout ce que l’on connaît du genre.

Une World Map desservant les différents lieux, donjons, villes, des discussions avec les villageois servant à avoir des informations pour progresser dans l’aventure, des quêtes annexes mais aussi découvrir des informations supplémentaires sur les personnages, et bien sûr se rendre dans diverses boutiques.

D’ailleurs en parlant de bâtisses, on retrouve également tout ce que l’on connaît déjà dans le genre avec l’achat d’équipements (armes, armures et accessoires), d’objets (consommables ou offensifs), l’auberge pour se reposer ou encore un endroit pour jouer à un jeu de cartes assez sympathique.

Idem pour les stats et améliorations

En outre, nous retrouvons également l’aspect amélioration, certes classique mais efficace. On a ainsi l’équipement devenant de plus en plus puissant au fil de la progression, mais aussi la traditionnelle augmentation des Levels de nos personnages.

Pour ce dernier point, pas de changement notable, à chaque changement de Level, les statistiques de nos protagonistes partent automatiquement à la hausse (PVs, défense, vitesse,…), et apprennent également de nouvelles compétences/techniques. Ces dernières peuvent être aussi bien offensives avec des frappes à l’armement ou aux magies, que défensives avec des sorts de soin par exemple.

Des combats stratégiques mais dépendant en grande partie d’un factO chance

Ces techniques sont forcément utiles lors des affrontements aléatoires façon JRPGs plus « old-school ». Une fois la transition effectuée, on se retrouve avec un visuel type plateau de cartes mais toujours dans l’optique d’un JRPG avec des combats au tour par tour. Lors du tour de nos combattants, on retrouve la B.A-BA du genre avec la possibilité d’effectuer une frappe classique, de fuir, des frappes spéciales ou encore des sortilèges. Cependant comme souvent, ces magies et frappes spéciales ne peuvent pas s’utiliser sans avoir des points de magie spécifique.

Dans Voice of Cards, ces points de magie sont remplacés par des gemmes, ces dernières, obtenues à chaque tour, sont rassemblées dans une boîte à gemmes pouvant en contenir dix au maximum.

Pour pouvoir les utiliser, il faut des cartes spéciales associées à des gemmes, celles-ci sont reconnaissables facilement puisqu’il s’agit de techniques et magies avec des « logos » indiquant le nombre de gemmes requit. Par exemple, une frappe de « pression écrasante » en consomme une tandis qu’une « lueur blanche » (sort de buffs augmentant l’attaque de dix points) en consomme deux.

Il faut donc être un peu stratège dans les actions que l’on souhaite effectuer, quitte à conserver des gemmes pour un soin ou pour réaliser de lourdes attaques, certaines frappes pouvant être amplifiées avec un « lancer de dés ». Ces attaques ou frappes magiques peuvent d’ailleurs même exploiter les faiblesses des opposants selon l’affinité élémentaire avec les traditionnels lumières, ténèbres, feu, foudre, terre, eau ou des altérations d’état.

Ce ne sont pas les seuls points à prendre en considération, le quota « chance » entre aussi en ligne de mire. Cela peut intervenir dans les coups critiques, sur les altérations d’états ou via les « aléacartes ». Pour faire simple, ces cartes aléatoires peuvent octroyer des bonus ou des malus à nos opposants, mais attention cela peut aussi se produire sur notre groupe de combattants.

Si cette partie combat reste plaisante avec une certaine stratégie, on regrette une partie aléatoire (le quota « chance ») beaucoup plus importante que le facto technique, ainsi qu’un sentiment d’un potentiel global qui ne va pas jusqu’au bout. De même, on regrette également que la fréquence des batailles aléatoires soit beaucoup plus fréquente que les autres événements (trésors, discussions,…).

Un design original qui fonctionne

Sans revenir sur cette partie artistique faite de cartes, précisons tout de même que le chara-designer Kimihiko Fujisaka livre une belle palette avec des illustrations style anime/manga très bien réalisées et mises en valeur. Dommage cependant que l’on ne puisse pas profiter davantage de son œuvre, les PNJs et autres monstres étant un peu trop limités à notre goût. Mais bien qu’elles soient statiques, ces différentes cartes profitent aussi de plusieurs animations et les effets magiques de nos frappes sont assez agréables à regarder.

Finissons avec l’aspect sonore. Pour se répéter une nouvelle fois, les doublages de qualité sont soit en japonais soit en anglais avec la voix de Todd Haberkorn bien dans le ton. Concernant les compositions de Keiichi Okabe, avec la chanteuse Emi Evans ou même sans, celles-ci rappellent grandement les épiques NieR, un réel plaisir !

Testé sur PS5 via la rétrocompatibilité