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Wasteland 3 : Glacialement réussi !



Avant de parler de ce troisième volet plus en détail, intéressons-nous à son studio de développement : inXile Entertainment. Fondée et dirigée par Brian Bargo depuis 2003, l’équipe est basée notamment à la Nouvelle-Orléans mais aussi dans le sud de la Californie. Depuis sa création, cette entreprise a toujours voulu fournir des expériences innovantes à une base de fans passionné(e)s, de la série The Bard’s Tale en passant par Torment – Tides of Numenera ; inXile a ainsi intégré à son amour du genre RPG, une réflexion tactique mais aussi des histoires engageantes et profondes.

Ces jeux précités, à savoir The Bard’s Tale IV, Torment – Tides of Numenera ainsi que Wasteland 2 sont passés par un financement participatif. Aujourd’hui, alors que inXile Entertainment a été racheté par Xbox Game Studios (Microsoft), les développeurs continuent de travailler sur plusieurs projets. Pour Wasteland 3 qui est désormais disponible depuis la fin août 2020, le titre n’a pas été édité par Microsoft mais par Deep Silver tout comme le précédent Wasteland.

Une superbe qualité d’écriture

Petit avertissement, si vous vous lancez directement dans ce troisième épisode sans être passé par les précédents volets, vous risquez de rencontrer quelques spoils, de même certaines références et protagonistes vous seront inconnus.

Pour ce scénario, les Rangers du Désert sont toujours au centre de ce monde post-apocalyptique fort intéressant. Après les effets des bombardements nucléaires sur leur propre base, les Rangers de l’Arizona ont subi de lourdes pertes parmi leur rang, ils manquent aussi de ressources et bien d’autres choses. Ces hommes et ces femmes de cette milice faisant loi ne reculent devant rien, même s’ils doivent le payer de leur propre vie.

Alors que cette équipe recherche de nouvelles ressources, elle reçoit un appel de celui que l’on nomme le Patriarche et qui serait le maître des terres du Colorado. Ce dernier leur a demandé de l’aide, car son autorité est mise à mal dans la région. En l’aidant, il fournira des ressources et tout ce dont les Rangers ont besoin afin de redorer leur blason. Rien de tel pour motiver les équipes et partir à l’assaut de ce Colorado enneigé.

Malheureusement pour les Rangers, répondre à l’appel du Patriarche a mis ses opposants en colère, la milice se retrouve rapidement prise dans un guet-apens et seuls quelques uns d’entre eux survivent à cet assaut. Malgré le danger encouru, ils continuent cette mission qui les incombe : aider le Patriarche en ramenant ses enfants, redorer leur blason et régler les tracas du coin.

Une aventure qui n’est pas de tout repos même pour les Rangers. Car pour ce dernier volet en date, inXile n’a pas fait les choses à moitié vis à vis de sa trame scénaristique. Entre les retournements de situations, trahisons et autres alliances, la plume du studio pour cette aventure est une très belle réussite, sans oublier le travail effectué sur les quêtes, et les situations rencontrées. De même, l’humour ne se prive pas d’apparaître sous différentes formes.

Faire des choix moraux durant les dialogues n’a l’air de rien comme cela mais on se sent vraiment impliqué dans cette tache, même s’il est difficile de prendre des décisions par moment, le résultat n’apportant pas forcément l’effet souhaité au départ. Mais franchement, on a apprécié découvrir les différentes possibilités, qu’elles soient bonnes ou mauvaises pour notre équipe. D’ailleurs petite parenthèse, il n’y a pas de bons ou de mauvais choix, il y a juste nous, nos choix et le destin du Colorado.

Choisir ses Rangers : plutôt charmeur ou crocheteur de serrures ?

Juste un petit mot avant de commencer à détailler le gameplay de cet opus, sachez qu’il intègre un mode multijoueur. Malheureusement non accessible en local mais uniquement en ligne, dans celui-ci votre équipier(ère) peut par exemple intervenir à tout moment durant les conversations pour de nouveaux choix de dialogues. De la coop forcément bienvenue dans ce genre d’expérience !

Pour celles et ceux qui ne le savent peut-être pas, Wasteland 3 est un (C)RPG comportant beaucoup d’éléments : des choix narratifs cornéliens entraînant des résolutions de quêtes diverses, une exploration agréable du Colorado, des combats tactiques et prenants façon « X-Com », des améliorations/customisations typiques pour le genre, sans oublier une gestion de base bien fichue.

Cette dernière, comme pour les jeux disposant d’un camp, est un élément primordial à la survie et surtout un allié de poids, il est ainsi nécessaire de la bichonner et de la développer au fil du temps avec par exemple un armurier ou encore un médecin.

C’est donc relativement complet, d’autant que la notoriété des Rangers dans cette partie de l’Amérique peut amener « l’acquisition » de nouvelles recrues potentielles avec leurs propres traits de compétences, certain(e)s étant plus habiles que d’autres.

Parlant justement de Rangers, ils sont uniques par plusieurs features. Au départ, nous pouvons prendre le contrôle de deux acolytes parmi une fratrie, un duo père/fille ou encore plusieurs couples à orientations sexuelles différentes. Tous et toutes ont des traits de caractère différents, des caractéristiques (force, intelligence, etc…) et des avantages permettant l’acquisition de capacités spéciales/bonus passifs et de compétences parmi diverses spécialités : le crochetage de serrures, l’intimidation ou une approche dite « lèche-cul » pour les dialogues mais aussi des armements de prédilection.

Si jamais les cinq duos de base ne vous convenaient pas, il est tout à fait possible d’en façonner un à l’aide de l’outil de création de personnages. Il n’est certes pas aussi complet qu’un titre du style Monster Hunter World, mais il y a de quoi se faire des personnages intéressants parmi les différentes possibilités (punk, etc…). Il y en a donc pour tous les goûts.

La spécialisation est aussi une chose à avoir clairement en tête au moment du choix des Rangers. Il vaut mieux ainsi que chacun ait des spécialités différentes pour la complémentarité de l’équipe. On évitera donc au possible de se faire un personnage ultra mixte mais de renforcer ses spécificités initiales comme un mélange intimidation/armes lourdes par exemple. Ne soupçonnez pas non plus certaines capacités pouvant être anodines de prime abord comme le charme, un animal local tout mignon pouvant passer d’un petit bonus et d’attaque à un apprivoisement d’une bête sauvage féroce !

Sachez d’ailleurs qu’à contrario de jeux tels que Star Ocean ou du second Wasteland, cet épisode Wasteland 3 n’est aucunement régi par un pourcentage de réussite sur les actions liées aux spécialités (charme, crochetage de serrures,…), ce qui évite forcément les déconvenues des exercices ratés comme cela pouvait être le cas auparavant.

Des affrontements tactiques mais un peu trop frontaux

Par contre, on retrouve bien ce système de pourcentage durant les combats. Des affrontements qui retiennent toute notre attention et dont les joutes au tour par tour de l’équipe à la X-Com, Mario + The Lapins Crétins Kingdom Battle, Warhammer 40K Mechanicus, Mutant Year Zero raviront forcément les aficionados de ces friandises !

Répartie sous le format du tour par tour tactique, lors du tour de nos personnages, chaque action que l’on effectue coûte des PA (Points d’Action) à utiliser avec parcimonie. Et à l’instar des productions précitées, le placement de chaque Ranger est essentiel à la survie de l’équipe, qu’il s’agisse d’une mise à couvert, d’avoir un bon angle de tir (via pourcentage de réussite) et de faire attention à ne pas subir d’embuscade ou de tirs dans le dos.

Si malheureusement certaines tactiques sont difficiles à établir comme une embuscade en bonne et due forme, inXile a toutefois apporté son lot de subtilités à ces affrontements plus frontaux. On peut par exemple citer le fait d’utiliser des objets, le piratage informatique afin de retourner des tourelles contre leur ancien propriétaire, les traditionnels pièges (bidons explosifs, mines,…) mais aussi les différents types d’armement entre autres.

A propos d’armements justement, la portée entre chaque flingue n’étant pas la même ni le côté multicible vu sur un fusil à pompe, il faut donc faire très attention aux choix de placement, un tireur d’élite sera toujours à privilégier sur des bases arrière par exemple. Autre point à prendre en compte, si le tir fratricide est activé dans les options (via la difficulté d’origine ou personnalisée), chaque allié présent dans le champ de tir subit des dégâts, de quoi rehausser un peu plus l’aspect tactique.

Et ce n’est pas tout, car contrairement à certains jeux laissant place à une action par tour, ici bien gérer ses PAs permet d’effectuer plusieurs frappes différentes (arme + poing) pour un même personnage. Un bon moyen de se débarrasser d’un adversaire gênant pouvant trépasser avec deux coups. Pour finir, s’il reste encore des PAs en stock, vous pouvez également vous en servir afin d’activer des capacités ultimes bien utiles comme la « défense » permettant un taux d’esquive de +5% à chaque PA restant converti.

Une bonne ambiance et des doubleurs(euses) dans le ton

Si tous ces éléments sont fort plaisants et agréables à parcourir dans cette ambiance si particulière à la découverte de quêtes annexes, nouveaux lieux, secrets, ressources, on regrette tout de même les nombreux temps de chargement assez longs dus au découpage en zones des lieux à explorer. Durant nos sessions, nous avons aussi rencontré d’autres bugs comme par exemple quelques crashs/freezes ou la perte de progression d’une quête et parfois de combats, l’ennemi ne jouant pas son tour. Les équipes d’inXile et Deep Silver sont toutefois réactives puisque des patchs sont régulièrement mis à disposition.

Concernant sa partie sonore, une fois n’est pas coutume, commençons par les voix anglaises. Eh bien c’est dû tout bon on sent clairement que les doubleurs(euses) se sont vraiment impliqués dans leur travail, ils sont vraiment dans le ton ! Cela fait plaisir à entendre par rapport à d’autres titres où certain(e)s doubleurs(euses) sont moins engagés.

Cette immersion auditive est également accentuée par les thèmes musicaux de Mark Morgan. L’homme étant déjà derrière l’OST de Wasteland 2 ou encore des premiers Fallout, récidive ici avec de très bons thèmes musicaux. Enfin les sous-titres sont évidemment en français.

Testé sur Xbox One X