On ne va pas vous reparler ici de Kojima-san, l’homme derrière l’illustre série Metal Gear Solid, puisque nous l’avions déjà fait lors de notre première critique de Death Stranding. On profite juste de cet aparté pour vous rementionner nos impressions sur la version PS4 :
« Death Stranding nous avait laissé une forte empreinte, une aventure faisant passer par une montagne russe de sensations avec des effets négatifs et positifs entrelacés au fil de l’aventure. Parfois éprouvant et éreintant, le mystère entourant son univers nous a attirés de plus en plus et nous a pleinement fait profiter de cette histoire prenante et extrêmement bien écrite. »
Ainsi que la mouture Director’s Cut parue sur PS5 :
« Il y a 22 mois, Kojima sortait sous son nouveau label, son premier titre : Death Stranding. Ce dernier, bien qu’étant une œuvre atypique à part entière, n’était pas perçu de la même façon par tout un chacun, aujourd’hui sa version Director’s Cut tente de mettre tout le monde d’accord. Tout d’abord les fans de la première heure découvriront une partie un peu plus étoffée du Lore, même si comme nous, ils pourront sans doute regretter une durée de vie trop courte, et un aspect dénaturant l’œuvre de l’auteur sur quelques ajouts. De l’autre côté, celles et ceux n’ayant pas approché “DS”, par son approche atypique, ont désormais la possibilité de découvrir le soft dans une aventure largement plus accessible, avec pour objectif de découvrir plus sereinement cet univers très bien retranscrit et écrit. Fans ou pas, vous comprendrez aisément le message de Kojima avec cette version Director’s Cut. Terminons en précisant que la note reflète l’ensemble de l’expérience, et non uniquement les ajouts Director’s Cut. »
Autant dire qu’à l’annonce de ce second épisode DS, nous étions très curieux de découvrir l’ampleur scénaristique et sa portée par rapport à son aîné qui avait déjà placé la barre assez haut.
Belle écriture
Cette nouvelle épopée se situe environ onze mois après les précédents événements. On ne les spoilera pas si vous ne connaissez pas encore le premier « DS » et que vous souhaitez vous lancer dans l’aventure, on vous dira juste que vous pouvez passer par un résumé sur la page principale. Néanmoins, pour en connaître le plus possible, on ne peut que vous conseiller de passer par les « nouveaux lexiques » (ou Corpus) mais aussi le premier jeu, d’autant qu’il y a des scènes bien mémorables.
Pour en revenir au contexte de ce Death Stranding 2 – On the Beach, on retrouve donc Sam et BB (alias Lou), onze mois après la fin de DS. Tous les deux ont ainsi créé une relation plutôt familiale, Sam ne se séparant jamais de Lou, mais suite aux précédents événements, ils ont élu domicile dans une grotte. Un beau jour, « Fragile », l’une des anciennes « camarades » de Sam réussit à s’infiltrer dans son domicile et lui demande son aide : installer le réseau chiral au Mexique -subissant de grandes perturbations météorologiques-, et ce de la même manière qu’il l’avait fait pour les États-Unis. Une nouvelle épopée qui ne va bien sûr pas être de tout repos…
Nous n’en dirons pas plus pour ne rien dévoiler sur ce nouveau périple. En tout cas une fois encore, si vous souhaitez tout comprendre de l’aventure il ne faut pas hésiter à plonger dans les données du corpus (lexique), essayer/jouer au premier volet étant un plus, mais surtout bien suivre les événements, les données étant fournies au compte goutte façon cryptique. D’une manière plus générale, à l’instar du premier volet c’est la persévérance et les efforts fournis par soi-même (ou avec l’aide des autres joueur/euses) qui nous permettent de découvrir la véritable densité de l’histoire, notamment via les rebondissements, la mise en scène ou encore le spectacle visuel se déroulant sous nos yeux (panoramas,…), mais aussi celles des différents personnages. Chacun d’eux profitant ainsi d’une très belle écriture les rendant attachant(e)s pour les nouveaux visages, sans oublier le retour de certains membres du casting cinq étoiles précédent (Norman Reedus, Léa Seydoux, entre autres).
Une évolution et un gameplay plus accessible
Si l’on retrouve une partie du casting mais aussi un nouveau réseau chiral à connecter (comprendre un internet ultradéveloppé), le principe général du gameplay reste aussi le même que pour son aîné : c’est-à-dire la réalisation de plusieurs missions dans un magnifique Open World en livrant « des colis ». Pour ce faire, on pourrait simplement vous dire la même chose que précédemment, autrement dit que ce soit sur des pentes escarpées ou en ligne plus « droite », il faut tenter de ne pas perdre l’équilibre en marchant doucement, en maintenant ses pieds fermement ancrés dans le sol (maintenir les gâchettes associées) ou alors traverser des cours d’eau, ou escalader à l’aide d’outils que l’on porte sur son dos : échelles, ancres d’escalade,…
Le but étant de ne pas abîmer la marchandise que l’on transporte. Cette notion, avec également celle du multijoueur avec l’aide « reliant le réseau » que l’on vous invite à relire sur le premier épisode afin d’en savoir davantage, restent donc la base principale que l’on connaissait déjà, mais fonctionnant toujours grâce à cette envie d’en savoir plus sur la trame scénaristique.
Bien entendu, le soft se pare de son lot de nouveautés concernant ce transport de « marchandises ». Cela passe par exemple par le vaisseau Magellan (dont on vous laisse découvrir les fonctions volontairement) mais aussi par des équipements types spécifiques ou encore des véhicules. Ainsi, selon son point de vue, on peut aussi bien prendre ces « aides » comme une porte vers l’accessibilité à un plus grand public, qu’une sorte d’axe un peu trop « assisté » dans le sens où les péripéties ne sont plus aussi difficiles qu’avant. Le même cas pouvant être ressenti avec la partie multijoueur d’ailleurs, un point que nous évoquions déjà sur la version Director’s Cut. Chacun(e) est donc libre de son propre jugement évidemment mais nous préférions toutefois vous avertir. L’une des autres nouveautés concerne les ajouts météorologiques supplémentaires entre les tempêtes de sable et autres séismes, de quoi apporter un certain réalisme supplémentaire très appréciable accentué par les retours haptiques de la DualSense.
En outre sans tout dévoiler, dans le premier « DS » le bébé de Kojima nous mettait également face à des affrontements, ce qui est toujours le cas ici (en plus grande présence) mais avec une approche plus sympathique. On peut même dire que l’on ressent fortement l’essence de la saga Metal Gear, ce qui est tout à fait normal au passage, lors de ces moments. Alors bien-sûr on garde la possibilité de rester discret le plus possible ou bien alors de foncer dans le tas, notamment avec des outils d’équipements très puissants. Par contre, évitez de rester proche d’une marchandise lors de ces phases de tirs, car vous risquez simplement de ramasser un objet plutôt que de viser, ce qui était le cas également dans le premier opus, cela dit. On pourrait encore vous en dire beaucoup mais on préfère volontairement rester en surface afin de vous laisser cette nouvelle expérience la plus possible intacte, les habitué(e)s du premier volet y trouveront le sentiment d’une mouture améliorée sur plusieurs points plutôt qu’une véritable évolution, et on les comprend.
Bluffant de réalisme
Sans faire de comparatif avec le premier volet ou avec la mouture Director’s Cut, on doit dire que DS2 – On the Beach nous a scotchés visuellement. Même en utilisant de nouveau le moteur Decima Engine, ici c’est tout simplement une superbe vitrine technologique. Nous avons carrément l’impression de faire face à un film cinématographique profitant de modélisations encore plus réalistes, et ce que ce soit pour les personnages, les « guests », les différents détails ou bien encore par les lieux visités disposant de panoramas à couper le souffle.
On pourrait en faire des éloges pendant de longues heures, mais ce serait vous gâcher certains moments et ce n’est pas ce que nous souhaitons faire. Comme la partie visuelle et cette mise en scène fort réussie, le titre de Kojima puise encore dans de sublimes partitions (avec le retour de Woodkid) rendant pleinement ces efforts récompensés. Pour finir, comme pour le premier opus nous sommes face à une version française intégrale de qualité !
Testé sur PS5 avec un code fourni par l’éditeur