En matière d’exposition innovante, dans laquelle le public a son rôle à jouer, qui ne se résume pas à celui de simple observateur, « C’est arrivé demain. Le retour. BD, SF et nouvelles images » produite par le Miroir de Poitiers, mérite d’être citée. La vision d’un futur, quel futur ? Quels enjeux ? Quels risques pour la planète à l’heure où le réchauffement climatique n’a jamais autant fait sentir ses effets indésirables ? Quelles solutions pour préserver la planète tout en tenant compte des facteurs humains et technologiques ? Des questions qui se posent légitimement et que la BD de science-fiction aborde dans ses récits depuis déjà de nombreuses années.
« C’est arrivé demain. Le retour. BD, SF et nouvelles images ». D’abord une précision sur le titre de cette exposition. Le retour oui, car le Miroir de Poitiers avait produit en 2017, une première exposition qui présentait les planches de bande dessinée des auteurs invités. Aujourd’hui cette exposition en deux volets propose donc de plonger, sans le support des planches, dans l’univers des auteurs invités. Elle le fait en présentant des modules (espaces d’exposition clos) se rattachant à chacun de ces univers.
Celui de Mathieu Bablet au travers de son Shangri La publié chez Ankama Editions en 2016, dans lequel ce qui reste de l’humanité vit dans une station en périphérie d’une Terre devenue (a priori) inhabitable et qui se livre à un asservissement toujours plus appuyé de la population.
Celui d’Universal War I de Denis Bajram, dans lequel une guerre terrible oppose le Gouvernement Central des Terres Unies, état unifié de la Terre au travers de son armée l’United Earthes Force et l’armée mise en place par le contre-pouvoir des grandes multinationales qui disposaient de contrats d’exploitation de ressources naturelles des planètes plus ou moins lointaines.
Celui du Beb-deum, Mondiale TM, construit sur des textes d’Alain Damasio, publié aux Editions nouvelles en 2017, qui se veut être un carnet d’anthropologie tout droit venu du futur avec des galeries de portraits édifiantes qui présentent des corps construits/déconstruits par l’illustrateur Beb-deum.
Enfin celui de Marion Montaigne qui dans son ouvrage Dans la Combi de Thomas Pesquet paru aux Editions Dargaud en 2017, revient sur le parcours du spationaute français, en mettant en avant tout le processus qui a conduit à sa sélection finale pour rejoindre la Station spatiale internationale durant six mois.
Ces univers sont donc mis en scène en exploitant le savoir-faire numérique et technologique de plusieurs entités, le Studio Nyx, le XLIM, l’institut sciences et technologies de l’information et de la communication, Databaz, Everyware et Nyktalop Mélodie. Cela donne une immersion totale dans un futur possible, où le spectateur/visiteur peut se faire happer et quitter le temps d’un moment la planète terre. Pour mieux saisir ce que peut être cette exposition, je vous laisse découvrir le clip de présentation !
Informations pratiques
Chapelle Saint-Louis à Poitiers
Jusqu’au 14 octobre 2018, puis itinérante jusqu’en 2020
Du mardi au samedi : 14h – 18h
Entrée libre.