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74e édition du Festival de Cannes : Les premiers jours de compétition sur la Croisette



À peine sorti de son propre Festival – dont le fil rouge se poursuit durant quelques semaines encore – MaXoE s’engage dans la couverture marathon d’un autre Festival, qui n’est autre que le plus grand festival international (chauvine moi ?) consacré au 7e art : le Festival de Cannes !
Après une très longue année sous cloche pour le Cinéma (et pour l’art en général), dire que les cinéphiles attendaient ce rendez-vous avec impatience est un euphémisme. C’est pourquoi MaXoE se met de nouveau à l’heure de la Croisette – avec un léger décalage horaire, certes ! – afin de vous permettre de vous immerger dans l’obscurité des salles.
Avant de retrouver vos « Brèves de Cannes » quotidiennes, voici un petit retour des premiers pas sur le tapis rouge, à J+4 de l’ouverture de cette 74e édition du Festival de Cannes et à J+3 du lancement de la compétition !

Mardi 6 juillet

Sorti en salles en même temps que sa projection lors de la soirée de gala, le film Annette du cinéaste français Leos Carax a lancé la compétition de la Sélection Officielle pour la Palme d’Or après une cérémonie d’ouverture présentée par l’actrice française Dora Tillier, qui a notamment rendu hommage au talent immense de l’américaine (mais aussi très française) Jodie Foster.

Réunissant à l’écran Marion Cotillard – actrice française à la carrière internationale que tout le monde connait – et le très très grand acteur de très très grand talent Adam Driver (qui a par ailleurs fait la précédente ouverture de Cannes en 2019 avec The Dead Don’t Die de Jim Jarmusch), le film de Leos Carax fait pour l’instant l’objet d’excellentes critiques de la presse française comme internationale. MaXoE vous en dira plus très bientôt, soyez-en sûrs !

Pour ceux qui, malheureusement, n’ont pas assisté à cette première soirée de gala, ils ont tout de même pu se consoler sur la plage cannoise avec la projection – dans le cadre du Cinéma de la Plage – du magnifique In The Mood For Love de l’hongkongais Wong Kar-wai et sa sublime musique.

 

Mercredi 7 juillet

Après les strass, les paillettes et le tapis rouge de la cérémonie d’ouverture, les choses sérieuses ont débutées en ce premier mercredi de juillet avec la projection de deux films en lice pour la Palme d’Or.

Tout d’abord, Ha’Berech (en français dans le texte, Le genou d’Ahed) de l’israélien Nadav Lapid, qui a fait ses premiers pas à Cannes en 2008 dans le cadre d’une résidence au sein de la Cinéfondation. Il a également remporté, en 2018, l’Ours d’Or de la Berlinale pour son film Synonymes. L’oeuvre qu’il propose cette année est une mise en abyme puisqu’elle relate l’arrivée d’un cinéaste dans un village israélien afin d’y présenter l’un de ses films, qui va être projeté à la population.

Face à lui, un habitué du tapis rouge et de la compétition : le français François Ozon et son film Tout s’est bien passé, qui aborde le difficile sujet de la fin de vie et de l’euthanasie. Avec, devant la caméra, Sophie Marceau, Géraldine Pailhas et Eric Caravaca.

Cannes ne se résumant pas uniquement à la course à la Palme d’Or, cette journée du mercredi était également celle de l’ouverture de la sélection Un Certain Regard, avec le film Onoda d’Arthur Harari et qui traite du sort du Japon au crépuscule de la Seconde Guerre mondiale.

Enfin, dans le cadre de Cannes Classics, les festivaliers ont eu la chance de rencontrer deux grands artistes : Jodie Foster – Palme d’Or d’honneur de cette 74e édition – et Bong Joon-ho, lauréat de la dernière Palme d’Or pour son immense film : Parasite.

 

Jeudi 8 juillet

Pour ce deuxième jour de compétition dans le cadre de la Sélection Officielle, deux films sont à nouveau présentés.

Le premier, Lingui, les liens sacrés, est un film tchadien réalisé par Mahamat-Saleh Haroun qui a fait partie du jury du Festival en 2011 sous la présidence de Robert De Niro et est revenu fouler le tapis rouge en 2013 avec Grigris. Le sujet du film qu’il présente cette année est celui de l’avortement dans un pays où cet acte d’émancipation de la femme est encore interdit. Cela nous rappelle que le combat pour le droit disposer de son propre corps est encore long et semé d’embuches. Et que les droits de la femme ne sont toujours pas un acquis…

Face à ce film très engagé, un film norvégien : Julie (en 12 chapitres). M’appelant moi-même Julie, je peux vous garantir qu’il en faut des chapitres pour une bavarde pareille ! Bref, trêve de plaisanteries. Réalisé par Joachim Trier – déjà en compétition en 2015 avec Plus fort que les bombes – cette Julie suit le parcours d’une presque trentenaire qui n’arrive pas à se fixer dans la vie.

Hors compétition cette fois, c’est un casting international qui est venu présenter le nouveau film de Tom McCarthy, l’excellent réalisateur de l’immense Spotlight sur le scandale de la pédophilie au sein de l’Eglise catholique. Tout aussi politique, son nouveau film – Stillwater – suit le parcours d’un américain, qui n’avait jusqu’alors jamais quitté son pays, arrivant dans la cité phocéenne pour aider sa fille, accusée d’un crime qu’elle nie avoir commis, à sortir de prison. À l’affiche de ce film, on retrouve la légèreté de la française Camille Cottin, la révélation de Little Miss Sunshine Abigail Breslin et la constance de l’acteur Matt Damon, que les festivaliers ont eu la chance de rencontrer dès le lendemain de la projection de Stillwater, grâce au rendez-vous de Cannes Classics.

 

Vendredi 9 juillet

« – Cannes, troisième jour. » Bon ok, j’arrête avec La Cité de la Peur, j’ai compris !

Pour ce troisième jour de compétition, La Fracture de la française Catherine Corsini revient, par le biais de la fiction, sur une actualité récente du pays : le mouvement des Gilets Jaunes. Avec, devant la caméra, Valéria Bruni Tedeschi et Marina Foïs.

Déjà sur nos écrans, le deuxième film en lice pour la Palme d’Or de ce vendredi est celui du très sulfureux Paul Verhoeven que l’on ne présente plus : Benedetta. Au XVIIe siècle, en pleine épidémie de peste en Italie, une jeune femme rejoint un couvent en Toscane. Considérée d’abord comme mystique, son entourage religieux se détourna finalement d’elle à cause de ses préférences sexuelles.

Enfin, sur la plage cannoise, il était possible de redécouvrir le merveilleux Chat noir, chat blanc d’Emir Kusturica, qui avait remporté le Lion d’Argent du meilleur réalisateur lors de la Mostra de Venise en 1998.

 

Samedi 10 juillet

Maintenant que le récapitulatif des jours précédents est fait, place à la compétition du jour avec deux films présentés en Sélection Officielle.

Tout d’abord, Hytti Nro 6 (ou Compartiment N°6 si, comme moi, vous ne comprenez rien au finnois) du finlandais Juho Kuosmanen. Montant dans un train à Moscou en direction du site archéologique de Murmansk, une jeune finlandaise va partager son compartiment avec un inconnu avec qui elle va être amenée à cohabiter.

En parallèle, c’est l’acteur et réalisateur américain Sean Penn qui lancera son film – Flag Day – dans la course à la Palme d’Or. Egalement devant la caméra, il donnera notamment la réplique à Josh Brolin et Katheryn Winnick dans un film sur le parcours d’une jeune femme qui cherche à se reconstruire après avoir découvert que son père était un braqueur et un faussaire.

Enfin, hors compétition cette fois, il sera possible de découvrir aujourd’hui le tout nouveau film de la française Emmanuelle Bercot qui retrouve Catherine Deneuve et Benoit Magimel après La tête haute. De son vivant, c’est le titre, relate le déni d’un homme touché trop tôt par la maladie, et le combat de sa mère face à la souffrance de cette situation.