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Comics en Vrac : Changing Ways T1, Severed, Codeflesh

Cette semaine, encore 3 comics. On fait dans la peur cette semaine avec Changing Ways qui flirte avec le bizarre et Severed qui va vous angoisser, à coup sûr. En 3ème ouvrage, on vous propose un mystérieux justicier. 

Severed-haut

 

ChangingWays-CouvChanging Ways, T1, Mutation

Scénario : Justin RANDALL

Dessin : Justin RANDALL

Collection : Contrebande

Format : couleurs, 128 pages

Editeur : Delcourt

ISBN : 978-2-7560-3968-8

Web : http://www.editions-delcourt.fr/

L’histoire :  David Barrot vient d’emménager avec sa petite famille dans la paisible bourgade de Grey Oaks. La vie semble sans problèmes pour cette famille alors même que Lucy va bientôt accoucher d’un troisième enfant. Oui troisième car Cale, leur fils ainé est mort dans des circonstances tragiques 2 années auparavant. C’est l’événement qu’ils fuient pour tout dire. Mais le malheur semble ne pas les laisser tomber. David a découvert, depuis peu, des insectes ou animaux portant des signes rouges, cercles ou croix. Mieux encore, les signes ont commencé à apparaître sur son torse et sur le ventre de Lucy. Et puis une nuit d’orage tout bascule. Le chien du voisin, fou de rage, pénètre dans leur maison. Joseph, son propriétaire, déboule à son tour et la raison semble avoir quitté sa boite crânienne. La famille décide de fuir le foyer pour se réfugier dans un Motel. C’est là qu’ils constatent que toute la ville est devenue folle. Il y a des zombies, ça c’est classique, mais les habitants encore vivants semblent motivés par une faim cannibale. Parallèlement les membres de la famille se découvrent des pouvoirs surnaturels.

La clé du mystère pourrait arriver par Jessie, qui semble avoir fait connaissance avec des êtres magiques invisibles aux yeux de tous…

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Notre avis : voilà une série bien prometteuse. Au départ classique, le récit dérive rapidement pour nous tenir en haleine jusqu’à la fin du tome. On pourrait penser qu’il s’agit d’une simple, et énième, histoire d’horreur dans un village perdu des US, agrémentée de ce qu’il faut de zombies en tout genre mais il n’en est rien. Le fait de donner des pouvoirs à nos héros donne une autre dimension au récit. Et puis quelles sont ces créatures terribles qui se tapissent dans l’ombre ? Pourquoi certains habitants semblent avoir gardé leur raison tout en chassant la chair fraîche ?

Alors, vous l’avez compris, il ne faut pas chercher des quelconques thèmes philosophiques dans cette oeuvre. On y décrit simplement la peur, la détresse mais aussi une l’incompréhension des hommes face à l’inconnu. Dans cet exercice, l’auteur fait preuve d’une grande maestria. Il distille l’angoisse et la crainte sans jamais tomber dans le gore facile. On se méfie de chacun, on a peur de tout, voilà un comics de suspense comme on les aime.

Le dessin fait partie de la nouvelle vague d’art qui fait un peu photo-réaliste. Vous savez, les visages sont tellement fins qu’on a l’impression d’avoir affaire à une photo et un traitement graphique est ensuite appliqué pour donner un aspect peinture/aquarelle à l’ensemble. Nous ne sommes pas vraiment fan de ces techniques numériques mais il faut bien avouer qu’ici le travail a été très bien fait. Ils ont su utiliser ce rendu avec parcimonie et garder un aspect plus crayonné, plus naturel pour les décors environnants. Cela sied à merveille au récit et renforce encore plus l’impression de terreur.

Une vraie réussite !

Appréciation :  4

 

 

Severed-couvSevered

Scénario :  Snyder Scott,Tuft Scott

Dessin : Futaki Attila

Collection : Urban Indies

Format : couleurs, 208 pages

Editeur : Urban Comics

ISBN : 9782365772099

Web : http://www.urban-comics.com

L’histoire : début du 20ème siècle, Jack vit paisiblement avec sa mère dans une maison sans prétention. Il doit bientôt intégrer le collège. Seulement voilà, les plans de Jack ne sont pas ceux de sa mère. Il recherche son père qu’il n’a jamais connu. Cela fait quelques temps qu’il a réussi à prendre contact avec ce père absent, par courrier, par l’intermédiaire de l’orphelinat où il a été recueilli. Il décide alors de prendre la route, fugue aidant, son violon sur l’épaule. L’appel du sang est trop fort et ceci d’autant plus que son géniteur est aussi un violoniste. 

Le voilà donc sur la route à la recherche du passé. Il va se rendre compte que les dangers sont partout. Mais les belles rencontres peuvent arriver aussi. C’est ainsi qu’il fait la connaissance de Samantha, une jeune fille préférant se déguiser en garçon pour éviter les dangers du début du siècle. Celle-ci va l’aider à trouver la trace de son père. 

Il va aussi faire la connaissance d’un personnage très étrange qui semble aimer la jeunesse … 

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Notre avis : voilà longtemps qu’une BD ne nous avait pas donné autant de frissons. C’est une bien stressante transposition du mythique croque-mitaine. Chaque page nous immerge un peu plus dans l’horreur. Mais attention, nous ne parlons pas de gore ici, pas d’hémoglobine gratuite. Non, juste la sourde impression de tomber dans un puits sans fond, toujours plus près de l’enfer. Jack passe par toutes les phases du rite initiatique, de l’innocence de la découverte à la noirceur de la réalité. 

On suit le cheminement de ces enfants comme si nous y étions. L’angoisse nous saisit à chaque page. On s’inquiète pour chacun de leurs pas, on voudrait les aider à s’en sortir sans une égratignure. En bref, l’histoire est merveilleusement contée, l’horreur vient s’immiscer discrètement, vilement entre chaque vignette. Il faut dire que le dessin s’y prête très bien. Le crayonné insiste sur les contrastes pour mieux mettre en valeur les zones d’ombre. 

Vous allez prendre beaucoup de plaisir à suivre ce road movie. On y retrouve la détresse d’un enfant en quête d’un père mais aussi l’espoir nourri par les jeunes générations qui ne rêvent que d’une vie banale dans un foyer chaleureux. On aime aussi la description qui nous est faite de l’Amérique de l’époque, on pourrait presque sentir l’odeur des rues de Chicago. 

Du comics comme on les aime. 

Appréciation :  4

 

 

CodeFlesh-couvCodeflesh 

Scénario : Joe CASEY

Dessin : Charlie ADLARD

Collection : Contrebande

Format : couleurs, 144 pages

Editeur : Delcourt

ISBN : 978-2-7560-2564-3

Web : http://www.editions-delcourt.fr

L’histoire :  Cameron Daltrey est un agent de probation. Il doit donc surveiller ses clients et les convaincre de se présenter au tribunal le moment venu. Il fait preuve d’un beau tact avec ceux-ci voire même d’une certaine humanité. Mais les bandits sont les bandits, il n’est pas rare qu’ils préfèrent prendre la poudre d’escampette. J’oubliais un détail, les inculpés en question sont un peu particuliers : ils ont des super-pouvoirs ce qui fait qu’il est compliqué de les faire rentrer dans le rang. Cameron enfile alors une toute autre tenue, celle de Codeflesh, une sorte de super-héros bien hargneux qui va botter les fesses des contrevenants. 

A cela s’ajouter une histoire d’amour bien mal barrée…

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Notre avis : on ne peut pas s’empêcher de penser que les auteurs sont passés à côté d’une belle occasion. Celle de nous raconter une histoire profonde. On a cette sale impression que le récit s’est construit pas à pas, négligeant pour le coup d’imaginer l’histoire comme un tout cohérent. Attention, le comics se lit bien mais on aurait aimé que l’histoire et les personnages soient creusés davantage. En plus il y a moyen de faire quelque chose d’intéressant. On sent une vraie schizophrénie chez notre héros. A se demander d’ailleurs s’il ne souhaite pas que ses ouailles violent leur liberté sur parole. On sent le désir de s’exprimer la nuit à la faveur de ses poings. 

L’histoire d’amour ne nous apparaît pas franchement au début. C’est à la fin que l’on réalise l’importance que revêt cette relation. Et c’est bien ce que l’on peut reprocher au récit. Il y a une forme de maladresse dans la façon d’amener les choses. 

Reste une ambiance particulière qui nous a plu, notamment grâce au trait d’ Adlard. Ce trait qui sied merveilleusement à la noirceur du récit. Car oui tout est sombre, même notre héros. On espère un tome 2 qui nos permettra de vraiment exploiter ce personnage si particulier. 

Appréciation :  4


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