Deux comics cette semaine. Le retour d’un héros des années 30, complice de notre ami Hellboy mais aussi le tome 2 de Fatale que nous attendions avec impatience. Rappelez-vous notre chronique du tome 1.
Lobster Johnson T1, le prométhée de fer
Scénario : Mike MIGNOLA
Dessin : Jason ARMSTRONG
Collection : Contrebande
Format : couleurs, 160 pages
Editeur : Delcourt
ISBN : 978-2-7560-3969-5
Web : http://www.editions-delcourt.fr/
L’histoire : 1937, New York. Un homme, à l’allure passe-partout, rentre gentiment chez lui. Un autre homme, Lobster Johnson alias le homard (oui je sais pas très classe comme surnom), l’y attend, tapi dans l’ombre. Il lui indique juste qu’il a été suivi et c’est là que les événements se précipitent. Un singe géant tente de l’agresser mais il y a aussi 3 hommes en imperméable qui profitent du chaos pour mettre nos deux compères en joue. Mais Lobster est un dur à cuire. Il se débarrasse assez facilement de ce petit monde. L’homme qu’il a sauvé est détenteur d’une armure mue par une énergie appelée VRIL. Celle-ci est l’objet de toutes les convoitises. Les Nazis, en pleine recherche d’armes de pointe, sont sur le coup tout comme un mystérieux personnage qui semble avoir des liens avec l’occulte. Seul Lobster ne s’y intéresse pas directement. En tant que justicier de l’ombre, il veut juste éviter qu’elle ne tombe entre de mauvaises mains…
Notre avis : héros parmi les premiers pulp américains des années 30, Lobster Johnson a été vu plus récemment dans Le ver conquérant une aventure de Hellboy. Mike Mignola décide de laisser sa chance à ce héros de l’ombre dans une série rien qu’à lui. Ne croyez pas pour autant qu’il sente la naphtaline, non il y a même une forme de modernité. Il intervient dans l’ombre, simplement avec son flingue et son intelligence. Il n’a pas l’allure triomphante, à l’ancienne, de ces héros un peu trop propres sur eux. Il agit assez violemment, directement, pour le bien. Il est entouré d’une bande d’amis de l’ombre, indispensable support à ses aventures. Le personnage a de l’épaisseur donc…
L’histoire en a un peu moins, cela reste très léger. On nous propose l’habituelle bataille de plusieurs clans autour d’un objet convoité. Il y a du rythme, certes, mais cela manque un peu de profondeur.
C’est l’ambiance qui procure le plus de plaisir. On sent la tension de la période pré-guerre et il y a comme un goût de James Bond dans tout cela. Le dessin est parfait pour ce genre de récit. Le trait se veut brutal, tout en contrastes et en formes caricaturales. Une lecture sympathique dans une belle ambiance.
Appréciation :
Fatale T2, ma main du diable
Scénario : Ed. BRUBAKER
Dessin : Sean PHILLIPS
Collection : Contrebande
Format : couleurs, 144 pages
Editeur : Delcourt
ISBN : 978-2-7560-4083-7
Web : http://www.editions-delcourt.fr/
L’histoire : Joséphine s’est isolée à Los Angeles. On est dans les années 70, elle a trouvé refuge dans une maison, à l’abri des autres. Enfin, je devrais plutôt dire que ce sont les autres qui sont à l’abri. Son pouvoir, c’est que les hommes ne peuvent lui résister et rapidement ils sombrent dans des actes violents. Elle vit donc reclus pur oublier le passé et ne plus faire de dégâts. Mais un beau jour, Miles et Suzy débarquent chez elle. Suzy est blessée, assez gravement. Ils se sont échappés du repaire d’une secte locale : l’église de la méthode. On connait bien cette église, elle est déjà à l’origine des ennuis de Joséphine dans le tome 1. Ainsi le destin a décidé de croiser encore les routes…
Notre avis : même si l’effet de surprise ne joue plus, on retrouve le ton qui nous avait tant plu. Ce mélange de polar et de fantastique est toujours aussi savoureux. La narration se base toujours sur les recherches de Nicolas Lash pour qui le souvenir de Joséphine est une douleur. Ces recherches nous donnent l’occasion de replonger dans le passé pour y voir notre héroïne se débattre dans les années 70. Miles est un personnage que l’on a beaucoup apprécié. Direct, franc, sans arrières-pensées, il est la bouffée d’air frais dans ce monde fait de torture, de rite sataniques et de débauche. Joséphine prend un peu plus d’épaisseur de son côté. Elle commence à se révéler, à accepter son état.
Le scénario ne nous fait pas de cadeaux, il nous ballote comme une feuille dans le vent. Les mécaniques du suspense sont diablement bien huilées. Et puis tout cela est merveilleusement mis en scène par un dessin sombre à souhait, révélant la part d’ombre de chacun.
Appréciation :