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Comics en Vrac : The Walking Dead de Kirkman et Adlard (Delcourt)



Quand on parle de destruction du monde (fil rouge du MaXoE Festival), on ne peut pas ne pas citer l’oeuvre de Robert Kirkman. 

The Walking Dead, qui ne connaît pas ? Il y a ceux qui ont surtout suivi la série et il y a les fans de la première heure, ceux qui ont lu les comics. En France, nous avons eu 33 volumes. Alors c’est un monde apocalyptique assez classique, il est envahi de zombies et les êtres humains essaient de survivre. Rien de neuf donc par rapport à la pléthore d’histoires existantes mais ce qui fait la force de The Walking Dead, c’est la finesse d’écriture de Robert Kirkman. Il est doué pour créer des personnages complexes aux multiples facettes. Ainsi il nous raconte plutôt l’histoire d’un monde qui veut se reconstruire. 

On vous a proposé des chroniques pour un grand nombre des volumes sortis en France. Voici ci-dessous deux de ces chroniques.  

 

WALKING DEAD T33, ÉPILOGUE

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Il a fallu 193 épisodes à Robert Kirkman pour clôturer sa saga. Je parle ici des épisodes façon US, vous savez, là-bas les BD se dévorent plus régulièrement mais à petites doses. Oui la série a commencé en 2003 chez Image Comics. Et nous vous en parlons depuis longtemps dans cette rubrique, ainsi voici la chronique du tome 31. Oui je vous vois venir, non je n’ai pas fait de chronique sur le tome 32, c’est comme ça. Mais bon je vous livre ce qui s’est passé : Rick a été tué par Sebastian Milton, le fils de Paméla qui dirige la communauté. Carl, le fils de Rick, le découvre mort mais pire que cela, le héros s’est transformé en rôdeur. Carl se voit contraint de l’abattre. Ce dernier volume met en avant, entre autres, la culpabilité d’un fils qui a éliminé son père, même s’il n’avait pas le choix. 

Le monde a changé, les rôdeurs se font de plus en plus rares. Cependant l’un d’entre eux s’aventure sur le terrain de Carl qui s’empresse de l’abattre. Ce rôdeur était la propriété d’un camelot qui les montre comme des animaux de foire. Notre ami Carl est, du coup, trainé devant les tribunaux. Ne vous y trompez pas, ce n’est pas une histoire de rebondissements en tout genre. Non, ici, Robert Kirkman fait ce qu’il sait faire de mieux : nous livrer une histoire humaine, qui pose un regard un rien amer sur le genre humain. Il y a aussi une jolie leçon sur le devoir de mémoire, pour ne pas recommencer les mêmes erreurs. Et quelle fin, mais quelle fin ! Et puis on ne l’attendait pas forcément ce dernier tome, il est arrivé brusquement et c’est idéal comme manière de finir. 

Dernière chose, le trait d’Adlard est toujours aussi percutant. On quitte ces dernières pages avec un rien de nostalgie mais aussi avec une certitude : Robert Kirkman est un scénariste de très grande envergure.

Scénario : Robert Kirkman – Dessins : Charlie Adlard – Delcourt – Contrebande – 96 pages – janvier 2020 – prix 13,50 €

 

WALKING DEAD T17, TERRIFIANT

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Rappelez-vous l’opus précédent ! Notre petite communauté avait débusqué un homme qui se fait appeler Jésus. Il appartient à la communauté de la colline. Celle-ci est bien plus imposante que celle de nos amis, mieux organisée aussi avec une vraie production de nourriture. Tout irait pour le mieux si cette cité de la colline n’était pas sous le racket d’une bande menée par un certain Negan. Ce triste sire les oblige à lui livrer la moitié de leur production, rien que ça ! Rick s’interpose rapidement et met à mal une partie de la bande à Negan. Ce volume commence alors que nos amis retournent à Alexandria forts d’un nouvel accord avec les gens de la colline. Ceux-ci les aideront à produire de la nourriture en échange d’un peu de protection. Mais le hic, c’est que la bande à Negan est bien plus conséquente que prévu et les ennuis commencent pour tout le monde. Rick se fait malmener lors d’un voyage entre les deux cités et il découvre alors que le fameux Negan est fou à lier. Il a peut-être trouvé son maître cette fois. 

Décidément le père Kirkman nous surprend encore et toujours. Alors qu’il a joué sur la corde psychologique lors des derniers opus, il se paie ici un récit tout en montée d’adrénaline. Rick est mis à mal, on le sent, une fois de plus, menacé dans son rôle de chef. Et puis il doute aussi sur ce nouvel ennemi. Negan est tout simplement terrifiant comme l’indique le titre de l’album. Il est la vraie bonne surprise de ces planches. La partie devient ainsi plus compliquée avec 2 communautés et une vraie bande de méchants. Parallèlement, les portraits sont toujours aussi fins, toujours aussi affûtés. Mais surtout, surtout, votre coeur va faire un certain nombre d’embardées, la tension est vraiment palpable et le rythme n’est jamais pris en défaut. Robert sait nous mener sur de fausses pistes. Il nous suggère des embranchements scénaristiques possibles qui ne sont, au final, que des impasses destinées à titiller notre imagination. Et puis soudain, il nous dévoile la voie qu’ils choisit, lui. Du grand comics. 

Scénario : Robert Kirkman – Dessins : Charlie Adlard – Delcourt – Contrebande – 146 pages – janvier 2020 – prix 13,50 €