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La BD du jour : Les chasseurs d’écume de François Debois et Serge Fino

La Bretagne et ses ports de pêche ont toujours fascinés les hommes. Peut-être en raison du respect attaché à ceux qui les animent : marins, poissonniers, criards de tous bords et pour toutes les effluves qui envahissent l’espace, l’enrobe et titillent nos sens. Les chasseurs d’écume nous fait revivre, sous la forme d’une saga familiale, le destin de Jos Gloaguen, jeune mousse qui prendra les destins de l’entreprise familiale de pêche, un récit qui traverse les époques sur près d’un demi-siècle…

 

Juin 1950. Dans un train qui relie la Bretagne à Paris Jos Gloaguen, marin âgé d’une soixantaine d’années, engage la conversation avec l’homme qui partage son compartiment. Très vite le pêcheur explique qu’il se rend dans la capitale pour tenter de défendre l’intérêt de la sardine face à un comité interministériel. Rien de tel pour aviver l’intérêt de son compagnon de route qui lui demande de lui raconter son histoire, celle pour laquelle il prend place dans ce train pour Paris. Le vieil homme décide de jouer le jeu et commence alors le récit qui nous tiendra en haleine. C’est en 1901 que le jeune Jos embarque pour la première fois sur la chaloupe familiale, « L’ami-du-travail ». Dès lors sa vie basculera vers la mer qui deviendra une véritable amante, celle vers laquelle il reviendra toujours. Mais avant de devenir un marin accompli le jeune mousse devra apprendre de son père dans ce qui s’apparentera à un cours privé accéléré. Chaque instant passé sur la petite embarcation apporte son lot de découverte pour le jeune homme qui puise dans les instants précieux partagés avec son père les raisons de poursuivre l’aventure.
L’histoire qui nous est contée dans Les chasseurs d’écumes s’impose comme une véritable chronique sociale. Celle qui a vu lutter les marins de Douarnenez et ses écaillères pour une revalorisation et une reconnaissance de leur activité. Pour autant nous ne pouvons pas résumer cet album qu’à cela. Le rythme et la dramaturgie s’alimentent et se renforcent d’éléments extérieurs : romance naissante avec la Denise, la fille de la famille rivale qui possède un caractère bien trempé ou les relations entre marins. Le zeste de rebondissements qui assaisonne cette histoire simple a priori donne au final une lecture qui marque nos esprits. Pas de surenchère ou de ficelles grossières mais les souvenances d’une époque où la lutte avait encore un sens car elle s’inscrivait dans le sens généreux du partage. Le dessin de Serge Fino, subtil et riche de détails, apporte une touche de nostalgie à cette série. Si au final vous prend l’envie de déguster une bonne boite de sardines de Douarnenez, ne résistez pas !

François Debois et Serge Fino – Le chasseur d’écume T1 – Glénat – 2011 – 13,50 euros


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