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Le Coin du Polar : 658 de John Verdon

John Verdon est un auteur relativement nouveau dans le paysage policier puisqu’il a publié le premier de ses trois romans en 2010 (en 2011 en France). Ancien publicitaire, puis ébéniste, il s’est reconverti avec succès dans l’écriture de romans policiers.
658 ( Think of a number en VO) est son premier livre.

L’histoire

David Gurney est un ancien inspecteur du NYPD à la retraite. Véritable légende dans son précédent emploi, il est le flic le plus décoré de l’histoire du NYPD. Il a gagné ses différentes distinctions en arrêtant de nombreux tueurs en série, ce qui lui a valu une certaine renommée.
Il vit aujourd’hui avec son épouse, Madeleine, dans une petite ville des Catskills et prépare une exposition à partir des photographies d’identités judiciaires des tueurs en série qu’il a arrêtés.
Il s’efforce de se faire à cette nouvelle vie, l’ombre du décès il y a plusieurs années de leur fils de 4 ans planant constamment sur son couple.
Sa routine est perturbée par la visite de l’un de ses anciens camarades d’université, Mark Mellery.
Celui ci, après une jeunesse perturbée marquée par de gros problèmes d’alcoolisme, est aujourd’hui à la tête d’un florissant havre de paix new-age pour milliardaires à problèmes.
Il a reçu par courrier des messages étranges, et contacte Gurney pour lui demander son aide.
Le premier de ces messages est une énigme contenue dans 2 enveloppes que Mellery a reçues simultanément par la poste.
Dans la première enveloppe, une lettre suggérant que son auteur connaît parfaitement Mellery, et lui demandant de choisir un nombre entre un et mille. Dans la seconde, un message contenant le nombre 658, soit exactement celui auquel il avait pensé quelques secondes plus tôt.
Ces lettres sont suivies de plusieurs messages menaçants, faisant référence sans les nommer à des actes que Mellery aurait commis, et à l’alcool. Ne se rappelant pas des trois quarts des choses qu’il a bien pu faire pendant la longue période ou il était sous l’emprise de l’alcool, l’ancien camarade de Gurney est effrayé par ces missives. Le chiffre 658 a-t-il une signification cachée ? Fait-il référence à un acte terrible qu’il aurait commis et dont il ne  se rappelle rien ?
Gurney, intrigué et flic dans l’âme, accepte au grand damne de sa femme d’aider son ancien camarade. Quand il s’avère que l ‘auteur des énigmes ne plaisante pas, Gurney réalise qu’il est maintenant confronté à un tueur particulièrement malin et sadique, qu’il va devoir affronter…

 

Naissance d’un personnage

Voici l’histoire, et je ne vous en dévoilerai volontairement pas plus pour ne pas vous gâcher la lecture de ce très prometteur premier roman. John Verdon nous livre un polar efficace, avec une intrigue particulièrement maline qui nous tient en éveil tout au long du livre.

Le postulat de base de l’histoire , qui est de savoir comment l’auteur des lettres a bien pu deviner le chiffre auquel le destinataire allait penser, et quelles sont ces motivations est très intéressant. Le reste de l’intrigue est au diapason, même si l’on peut parfois regretter certaines longueurs, notamment au début du livre avec une mise en place de l’intrigue un peu longue. Sans doute un travers propre aux premières œuvres, et qu’on peut espérer que l’auteur gommera dans ses romans à venir.
On sent en tout cas que l’auteur « en a sous la plume », qu’il a d’autres histoires à nous raconter. Le tueur se révèle diabolique et l’histoire ne manque ni de suspense, ni de rebondissements.

Au-delà de l’intrigue donc, ce qui fait également, et à mon sens surtout, la force de ce premier roman est le personnage de Dave Gurney.
Un dénominateur commun à nombre d’auteurs de polars contemporains est de créer des personnages récurrents auquel le lecteur s’attache et qu’il a le loisir de voir évoluer dans différents ouvrages, confrontés à des situations diverses. A la lecture de 658, tout porte à croire qu’avec Dave Gurney, John Verdon a trouvé ce personnage emblématique, et va pouvoir le développer dans ses romans à venir.
Entendons-nous bien, dans 658, ce personnage n’est pas encore suffisamment étoffé, mais on a le sentiment d’assister à sa naissance, et que son potentiel est immense. Flic cérébral, à l’esprit particulièrement aiguisé, Gurney se révèle au fil du livre être un personnage complexe, qui possède toutes les « qualités » pour faire un excellent « héros » récurrent de polars. Au-delà de ses aptitudes d’enquêteur, sa personnalité, sa relation avec sa femme, ses fêlures sont également intéressantes et contribuent à enrichir le personnage.

Depuis 658, premier roman efficace et malin, John Verdon a écrit deux livres dont Dave Gurney est le personnage principal (le dernier est sorti récemment). Vu le succès qu’ils ont rencontré, tout porte à croire que l’auteur a su transformer avec succès ce premier essai réussi. Après avoir lu 658, on ne demande qu’à retrouver Dave Gurney dans un prochain roman.


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