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MaXoE Festival 2025 : Sélection BD indépendante

Place à notre Sélection BD indépendante du MaXoE Festival 2025 !

Comme vous le savez, depuis les toutes premières éditions du MaXoE Festival, la part belle est faite à la bande dessinée indépendante. Car notre devoir est aussi de mettre en avant, et donc de vous conseiller des lectures moins mises en avant et peut-être un peu plus difficiles d’accès. Je vous offre ci-dessous de petits résumés de chacun des titres en compétition dans cette catégorie dans l’attente de chroniques plus détaillées à venir tout au long du festival !

On dit souvent que la vie ne tient qu’à un fil. Que le moment venu, le faucheur coupera ce qui rattache chacun de nous au monde des vivants, pour mieux nous embarquer vers des cieux plus ténébreux. Au travers des trois histoires courtes qui composent Les confessions d’un faucheur, Marc Jondot, démontre toute la richesse de l’univers qu’il développe depuis le titre inaugural de sa série, L’ïle d’Om (2021).
Marc Jondot – Les confessions d’un faucheur – Mosquito

Après une vie entière passée à Londres, James et Hilda Bloggs vivent désormais dans un paisible cottage reculé de la campagne anglaise. Un couple charmant et aimant qui affiche une vraie complicité de tous les instants. Et puis un jour – nous sommes dans les années 80 – tombe une nouvelle inquiétante, propre à chambouler le quotidien bucolique de nos deux héros. La présomption d’un conflit armé qui viendrait toucher la Grande-Bretagne. C’est en tout cas les nouvelles qui sont désormais relayées de façon alarmante par la presse écrite et la radio. Un conflit sur lequel plane les affres du nucléaire.
Raymond Briggs – Quand souffle le vent – Tanibis

La figure d’Aguirre, le conquistador fou, personna non grata en bien des maisons du nouveau monde, fascine pour son parcours, mis en avant par le film Aguirre, la colère de Dieu de Werner Herzog avec     Klaus Kinski dans le rôle phare. Ici c’est Alberto Breccia qui donne les traits au conquistador espagnol dans une bande dessinée composée spécialement pour la commémoration des 500 ans de la découverte du continent américain. Un Breccia en couleurs inédit en France, dans une version restaurée qui s’affiche comme un véritable petit plaisir de lecture…
Alberto Breccia &  Carlos Albiac – Eldorado, le délire d’Aguirre – Edition de la Cerise

La bande dessinée aime à raconter des histoires fictionnelles qui laissent libre court à l’imagination. Elle aime aussi raconter des histoires tirées de la grande Histoire. C’est le cas ici avec La dent de l’iguanodon, récit composé par trois auteurs généreux qui reviennent sur le parcours de Gideon Algernon Mantell, obstétricien de son état, qui, passionné par les fossiles, deviendra l’un des tout premiers paléontologues avec sa femme Mary Ann Woodhouse. Le récit dessiné revient sur l’histoire de cette découverte dans une Angleterre dominée par les fumées de ses cheminées qui noircissent chaque jour davantage les villes. Le trait fait de hachures nerveuses sert admirablement un projet à la valeur inestimable.
Pol Cherici, Clément Xavier et Lisa Lugrin – La dent de l’iguanodon – FLBLB

Longtemps auteur phare du petit éditeur toulousain Misma avec sa série Megg, Mogg & Owl (5 opus parus), Simon Hanselmann s’est perdu chez Seuil (tome 6 des aventures des trois loustics) en 2022 avant de revenir chez un éditeur indé, plus en rapport avec le ton décalé et un brin chahuteur de son univers. Les éditions Huber publient ainsi Sans ambition en 2023 puis cette année Werewolf Jones & Fils, qui n’est autre qu’un spin-off qui suit le parcours de Werewolf Jones, père irresponsable et ses rejetons tout aussi barrés. C’est du Simon Hanselmann dans le texte, donc à ne pas mettre entre toutes les mains, quoique…
Simon Hanselmann & Josh Pettinger – Werewolf Jones & Fils – Huber Editions

A la base de cet album d’un peu moins de 120 planches, une nouvelle de l’auteur tunisien Gilbert Naccache écrite en prison et parue dans le recueil Le ciel est par-dessus le toit. Un homme découvre sur une plage, dans une boîte à pharmacie qui a échoué sur le rivage (le lecteur peut apercevoir au large un cargo incliné qui semble s’être échoué), un cahier dans lequel un homme à consigné des évènements étranges le mettant aux prises avec une invasion de rats. D’abord quelques rongeurs sont aperçus dans l’appartement de ce professeur d’histoire avant qu’ils ne se répande dans tout le quartier et toute la ville où il réside avec son chat Nénuphar. Sur fond fantastique la nouvelle se veut surtout une métaphore d’un pouvoir autoritaire et totalitaire… Indispensable !
Z – Le seigneur des rats – Alifbata

Chaque nouvel album d’Hugues Micol peut se voir comme un petit évènement en soi. D’abord car son auteur, cultive le don de surprendre son lecteur, de le pousser en dehors de ses habitudes de lecture. C’est le cas depuis Romanji publié il y a presque un quart de siècle et qui sonnait une entrée remarquable pour son auteur dans la sphère du neuvième art. Puis, au fil des parutions, le dessinateur à poursuivi son chemin, jouant régulièrement du medium. Et GariGari qui voit le jour en cette année 2025 fait partie de beaux et détonnants projets de Micol. Un de ceux qui marquent à la lecture et bien après. On y suit un ninja dans un Japon médiéval fantasmé et imaginaire où des yôkai pullulent à chaque planche dans un univers luxuriant et somme toute assez violent. Vif, nerveux, et totalement jubilatoire
Hugues Micol – GariGari – Cornélius

Les éditions Kinaye tracent patiemment leur route qui passe par la découverte de nouveaux talents, qui développent des univers dans les cultures de l’imaginaire, SF et fantasy.  Ish & Mima, de Jules Naleb, met en scène la trajectoire d’un couple soudé qui donne son titre à l’album, qui va échapper à la ville-usine de Dreib dans laquelle ils vivent depuis toujours pour suivre un poisson magique qui pourrait les guider, selon les légendes anciennes, vers une terre verte et prometteuse. Mais la reine qui dirige la communauté dans laquelle vivent Ish & Mima n’entend pas laisser ses sujets s’évaporer sans rien faire… Un univers poétique qui n’est pas sans rappeler celui d’illustres auteurs à qui Naleb rend hommage tout en construisant sa route. C’est frais et rare pour figurer dans le lot des bons titres à découvrir !
Jules Naleb – Ish & Mima – Kinaye

Ripple de Dave Cooper est devenue au fil du temps une œuvre culte. Editée pour la première fois en 2003 chez Fantagrahics Books aux Etats-Unis, le titre paraît une première fois en français chez Seuil deux ans plus tard. Il y est question d’un artiste peintre introverti qui va se prendre d’une obsession dévorante pour Tina, une de ses modèles qui deviendra une muse. Dave Cooper sculpte dans ce récit au scalpel le profil psychologique de son personnage pris dans un cycle qui semble ne pouvoir être que destructeur… C’est détaillé, intense, parfois dérangeant, donc indispensable. A noter que pour cette édition Dave Cooper a retravaillé chaque détail et que l’introduction de David Cronenberg vaut le détour ! Deuxième récit de Dave Cooper mis au vote (avec Doghead dans la catégorie Comics) et troisième de la maison Huber. Non pas une coïncidence, juste de l’excellent travail !
Dave Cooper – Ripple, une prédilection pour Tina – Huber Editions

Vous connaissez notre attachement au travail de Céline Wagner dont nous avons proposé, à de multiples reprises des mises en avant, notamment pour ses projets Lermontov ou Tangente. Elle nous revient cette année avec un récit singulier qui part d’une passion partagée avec l’écrivain Pascal Quignard, le bûto. La dessinatrice a déjà travaillé sur cette danse-théâtre japonaise par le passé (Frapper le sol – Actes Sud – 2016, biographie de Tatsumi Hijikata, inventeur de cet art). Dans un livre-dialogue ouvert la dessinatrice s’immisce dans l’univers de l’écrivain pour en tirer des images sublimées par des couleurs très sensorielles. C’est tout à la fois beau, troublant et profond, à l’image de l’œuvre construite par son autrice.
Céline Wagner – Des oiseaux dans le ciel d’un théâtre – Les Impressions Nouvelles


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