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Al’Tarba : l’interview du MaXoE Festival



Al’Tarba faisait partie des nommés pour le MaXoE Festival. On en a profité pour lui proposer une petite interview. En cette période très calme, quel plaisir de prolonger le festival ! 

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altarba-noiretblancMaXoE : Tout d’abord, pourriez-vous donner quelques informations sur votre parcours à nos lecteurs ? Sur votre façon de faire de la musique ? 

Al’Tarba : J’ai commencé le beatmaking il y a 10 ans. Avant j’étais plus dans le hardcore et le punk rock… J’ai sorti 5 disques, les deux premiers ayant une couleur très « rap new yorkais » avec majoritairement des collaborations avec des rappeurs anglophones et français. Mes influences principales à l’époque étaient Necro, RZA, Dj Muggs. Puis je me suis peu à peu dirigé vers un style plus perché et organique, avec des influences comme Amon Tobin, RJD2, Blockhead ou DJ Shadow. Aujourd’hui les deux styles se côtoient sur mes disques, je peux aussi bien produire un morceau de rap dur et sale qu’une étrange comptine pour insomniaque.

 

L’électro a désormais quelques belles années derrière elle (et elle en a devant elle évidemment). Que pensez-vous du genre aujourd’hui, de ses nombreuses branches ? 

Je suis ouvert à toutes les branches de la musique électronique, et même si j’affectionne bien sûr plus certains styles que d’autres, je peux autant écouter de la minimale, de la bass music, du breakcore que de la trap. Après la musique que je fais reste toujours plus proche des courants abstract hiphop et trip-hop..

 

al-tarba-let-the-ghosts-singDans votre dernier album (lire notre chronique), vous mélangez, une fois de plus, les genres, justement. Est-ce comme cela que vous voyez la musique ? 

J’aime intégrer à mes morceaux toutes mes influences, suivant mon humeur ou l’inspiration, ou encore les samples que je saisis au détour d’une recherche dans des disques, des films ou sur le web. J’aime bien construire mes morceaux comme des histoires ou des séquences de film, avec des ambiances et des couleurs très marquées, parfois un concept. Du titre du morceau aux mélodies, en passant dans les instruments choisis, j’essaie le plus possible de créer des sortes de tableaux ou d’ambiances qui me passent par la tête. 

 

Pourquoi ce titre « Let The Ghosts Sing » ?

Parce que le fil conducteur tient en ces ambiances fantômatiques. Les fantômes peuvent être soit  ceux du passé, des références à l’enfance, des démons intérieurs, soit des ambiances genre film d’épouvante. L’album passe du sérieux à des titres plus légers, mais l’ambiance générale reste quand même sombre et fantomatique.

 

 

Quels sont vos projets actuellement en dehors de votre votre tournée. Vous travaillez déjà sur le prochain opus ? 

Je travail sur l’album de mon groupe Droogz Brigade qui devrait sortir dans quelques mois, et sur lequel j’assure tout le travail instrumental. Et je compte préparer un nouvel EP pour plus tard… Il y a aussi l’album de La Gale, une rappeuse suisse pour laquelle nous avons composé tous les beats avec le beatmaker parisien INCH, et qui devrait sortir à la rentrée

 

Pour finir, MaXoE est un média indépendant et pluri-culturel, pas de frontières entre les BD, les livres, la musique, le cinéma ou les jeux-vidéo. Parlez-nous un peu de vous : vous jouez à quoi ? Vous lisez quoi ? Vous regardez quoi ? Et bien sûr, vous écoutez quoi ? Et si vous aviez une ou plusieurs oeuvres à conseiller à nos lecteurs ?

J’ai toujours lu beaucoup de BD et peu de livres, honte à moi ! Mais si je devais citer une de mes BD favorite ce serait l’Incal de Moebius et Jodorosky. En littérature j’aime bien les choses sombres ou sulfureuses comme les livres d’Edgar Allan Poe ou du Marquis de Sade. Quant aux films j’en mange au moins deux à trois par jour ! Ma dernière grosse claque a été It follows. J’ai bien kiffé aussi le dernier film de Fabrice Du Welz – Alleluia – et là je suis sur le point de me mater The Human Centipede 3 ! J’avais adoré le premier, pas aimé le second, on verra bien pour le troisième !

 

Merci à Al’Tarba de s’être prêté au jeu !