
Trois artistes. Tous les styles, les horizons, sans les ficelles, ni les compromissions, au son de ce rendez-vous éclectiquement électrique. L’actualité du disque, mise en mots et en musique. Branchez vos casques.

Tété tatonne ? Ce trotteur du globe, que l’on avait découvert un peu par hasard avec un premier album soyeux, L’air de rien, dix ans déjà, pompe encore de l’air. Rassurez-vous. Les poumons pleins, l’artiste se penche cette fois sur une Amérique qu’il connait, et qui hélas se meurt de solitude dans son Blues pas fort à l’expat’. Portland, point de chute. Sur sa route, Tété a croisé des gueules, bu et pris des coups, dans des bars au ciel de cendres (« Une nouvelle réalité » pour lui). Tenant soin sur scène, Ad libitum, de désaccorder sa guitare pour mieux s’accorder avec lui-même. Lui, ce song-folker, bercé par les grands jazzmen et les dodelines des Beatles, dont il tire ce penchant immodéré pour les arrangements chargés. Forget, forgot, forgotten.
Lui, revenu au point zéro de sa création, qui se dénude, se dépouille, éclaircit son timbre sur douze titres totalement investis. De lui-même, on l’aura compris. Son Premier Clair de l’Aube ? Jolies romances parfois (1770, Le Bal des maudits), single rondelet (L’Envie et le Dédain), refrains pressés souvent, par des dissonances country (Bye bye), ou à d’autres étages (Maudit Blues). On pardonnera à l’homme ses courbes manuscrites, au propos quelque peu diffus (il confesse : « En France, pays de lettres et de sciences, le public veut toujours comprendre les paroles »). Sic. Peut-être par souci de déplaire à la facilité. Alors là, on approuve. L’artiste.
Appréciation :

Vous connaissiez La Grande Sophie. Éreintante. Découvrez la petite Catherine. Même timbre fluet, aucune rêverie dans la pratique musicale et des compos lourdes de suffisance. C’est assez pour résumer un deuxième album, Rouge Sang, qui parle avec des syllabes aux lectrices de Elle, de leur gris quotidien, entre pleurnicheries de nunuches trompées, et grosse sature de la vie, qui tournent en boucle, on parie fort, sur France Inter.
Catherine Major cite majuscule Gainsbourg, Ferré, de la francophonie pas conne qu’elle, québécoise, déforme dans un accent, un excès de féminisme las. « Dans l’au-delà, on s’ennuie ferme » minaude-t-elle dès les premiers coups d’un piano saoulé de noires. On s’ennuie ferme, sur terre aussi, en l’écoutant. C’est ainsi. Catherine Major, une découverte minor.
Appréciation :

Revoilà Axel et ses fermiers. Pas franchement fan de leur première ébauche discographique (lire notre critique), c’est avec une moue plus que dubitative que nous accueillons le Maxi Dance Hall, prélude d’un album à paraitre cette année. A dire vrai, on n’est pas vraiment pressé.
Dance Hall, c’est cinq redites du même titre, une pop élastique et dansante qui tire vers l’électro, tantôt remixée (intérêt proche du néant), tantôt jouée sereine en Live (copie carbone du produit studio, mais bon…). Coincé entre des rééditions poisseuses, le très zen Bottle of Rain, ses percussions synthétiques et sa métrique planplan, ferait presque office de réussite. Bref, un disque qui se perd et que l’on ne s’empresse pas de retrouver. Bis.
Appréciation :
En Bonus dans la Playlist…
|
Initialement publié le 07.04.2010