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Outriders : Une conquête difficile



Difficile de percer dans ce genre et pourtant c’est ce que tentent de faire les développeurs polonais People Can Fly avec Outriders. Un studio que l’on connaît bien puisqu’ils ont réalisé Painkiller, Bulletstorm ou encore le « spin-off » prequel Gears of War – Judgment. Des jeux basés sur l’action ayant plutôt bonne réputation, et dont Gow – Judgment sert d’appui et donc d’inspiration pour le gameplay d’Outriders. Mais avant d’y venir, intéressons-nous à sa trame narrative, plus riche qu’elle n’y paraît à première vue.

Un lore interessant mais une vf caricaturale

Durant le 21e siècle, la Terre n’a plus sa gloire d’antan, il est même question d’une lourde et massive extinction liée à une grande catastrophe causée par l’Humanité. Juste avant que cela n’arrive, deux vaisseaux spatiaux ont été envoyés dans l’espace afin de se rendre sur Enoch, une planète semblant constituer un bon habitat pour la très restreinte population.

Près de 80 ans plus tard, seul l’un des vaisseaux a réussi son voyage et gravite désormais en orbite autour de cette fameuse destination. Des scientifiques de l’ECA et des Outriders (des soldats entraînés) entrent alors dans l’atmosphère d’Enoch via une capsule.

Sur place, après l’installation d’un camp précaire, les Outriders dont notre personnage fait partie, partent en éclaireurs afin de commencer les préparatifs pour une future colonisation de la planète. Cependant, tout ne se passe pas comme initialement prévu et cette terre promise recèle en vérité un gros danger. Il s’agit de l’Anomalie, représentée par le signe d’une tempête énergétique et magnétique neutralisant tous les appareils modernes et qui se révèle aussi nocive pour l’Homme. À tel point que certains êtres humains disparaissent et d’autres sont grièvement blessés comme notre protagoniste qui se retrouve bien mal en point.

Il est alors remis en cryostase par les survivants afin qu’il puisse survivre. Trente et un ans plus tard, l’Outrider se réveille dans un monde complètement différent, il y a désormais des guerres pour les territoires et entre les factions. Pris à partie et prisonnier durant une nouvelle Anomalie, celle-ci frappe notre héros de plein fouet. Le voilà devenu un altéré, c’est-à-dire qu’il possède désormais de grands pouvoirs.

Voilà pour le pitch de départ avec un soft posant donc les bases d’un univers science-fiction avec des éléments déjà vus comme la quasi-extinction de la race humaine ou encore le fait que le reste des survivants se battent entre eux pour les dernières ressources. Si cet aspect déjà vu n’est pas dérangeant, les dialogues combinés au jeu d’acteurs font que le manque d’immersion est grand car on a l’impression d’être face à un film de série B avec le condensé de testostérone qui va avec…

Pourtant derrière cette apparence, Outriders possède plusieurs rebondissements bienvenus, une deuxième partie plus engageante ainsi qu’un Lore vraiment riche et dense que l’on découvre au fil d’entrées de journaux disséminés çà et là. Mais aussi par l’inspiration d’œuvres cinématographiques ou provenant encore du paysage vidéoludique, le tout sans oublier la variété des lieux contribuant à inculquer une certaine atmosphère empreinte de mystères et de curiosité à cet univers.

Des influences et inspirations connues, cependant il y a de nombreux problèmes de bugs

Un univers inspiré par plusieurs œuvres et un gameplay qui l’est tout autant. On y retrouve ainsi des influences de Destiny par exemple et bien entendu de Gow – Judgment, ce dernier ayant été développé par People Can Fly pour rappel.

Évacuons d’emblée les points sensibles des Looter-Shooter et plus particulièrement ceux définis comme « Game as a Service » comme The Division, Destiny, etc…, Car contrairement à eux, dans Outriders on ne trouve pas de boutiques demandant de l’argent réel afin de progresser plus rapidement. Non dans le soft, tout se mérite et vient à point à qui sait attendre. Une bonne chose pour tout le monde mais aussi pour celles et ceux aimant progresser tranquillement sans avoir de pression.

Cependant, et là c’est moins joli, comme le titre est pensé pour être également joué en équipe de trois maximum à l’instar d’Anthem (par exemple), les joueur(euse)s solos doivent obligatoirement avoir une connexion internet pour pouvoir vivre l’aventure. Une demi-incompréhension à l’heure où les zones blanches sont malheureusement encore présentes, de quoi se priver d’une partie d’un possible public.

Outre cela, cet aspect entraîne aussi des soucis liés aux serveurs avec les nombreuses déconnexions, l’impossibilité de se (re)connecter, les problèmes de stabilité, de disparition d’objets dans l’inventaire et autres multiples crashs. Si les développeurs sont au taquet afin de résoudre les problèmes petit à petit au fil des patchs, tout n’est pas encore réglé à l’heure actuelle comme les crashs que l’on a encore expérimentés et ceux liés à l’inventaire. Et tout cela sans avoir activé la fonctionnalité de cross-play entre machines. Gageons que ces troubles seront corrigés rapidement, car Outriders possède une belle richesse dans ses joutes et son système de personnalisation.

Un système de combat efficace, nerveux et plaisant qui ne dépaysera pas les connaisseurs(euses)

Si vous connaissez bien les pouvoirs des « doctrines » de Destiny et Gears of War – Judgment, vous serez en terrain connu pour ce qui va suivre. En effet, après une brève et sommaire personnalisation de notre personnage (et un crash subi au passage), nous voilà donc sur la planète Enoch, pourvue d’une belle variété de lieux et de panoramas intéressants même si l’ensemble n’est pas un monde ouvert mais propose plutôt des découpes zone par zone de chaque environnement. Ainsi au fil des pérégrinations, on y découvre des journaux, des quêtes annexes, des ressources et bien entendu des adversaires à combattre.

Les affrontements sont justement l’un des points les plus cruciaux du titre mais aussi l’un des meilleurs. Par contre, on préfère vous prévenir, si au début la base paraît pauvre il faut continuer à persévérer afin d’en découvrir toute la richesse. Tel un TPS, on utilise la visée et on jongle entre plusieurs types de flingues (fusil à pompe, sniper, etc…) pour attaquer et se défendre. Du classique auquel on ajoute la dose Gow – Judgment et son système de planque en utilisant des murets pour couverture par exemple, sans oublier également le tir de couverture pour un rendu sauvage et tactique.

À cela, il faut y associer un système de classes reprenant en quelque sorte les particularités des doctrines de Destiny. Elles sont au nombre de quatre avec l’Illusionniste, le Technomage, le Pyromage et enfin le Telluriste et elles disposent évidemment de leurs atouts et inconvénients ainsi que leur manière de récupérer des PVs.

Pour faire simple, l’Illusionniste peut courber l’espace-temps et s’utilise principalement à courte portée, tandis que le Telluriste en est un dérivé. Cette classe s’utilise également en tant que courte portée mais privilégie au contraire les pouvoirs sismiques. De son côté, le Pyromage, comme son nom l’indique, se sert de sorts de feu, il convient davantage pour une portée plus allongée mais moins que pour la classe de Technomage qui lui manipule l’anomalie, gèle des ennemis sur le champ de bataille et sert de soigneur. Ces deux dernières classes sont plus aptes à gérer durant une partie coop.

Chacun(e) peut donc trouver ce qui lui convient le mieux en fonction de son style de jeu privilégié, surtout que les pouvoirs associés sont vraiment très utiles, et ce d’autant plus que l’IA des adversaires est convaincante dans l’ensemble.

Outre la faune locale dont on se débarrasse rapidement, les humains posent déjà plus de fil à retordre et optent pour différentes approches. Certains restent à distance en préparant un sniper, tandis que d’autres tentent le contournement et l’envoi de grenades, et il y en a même qui nous obligent à sortir de notre planque. Une alliance tactique et nerveuse pour cette partie combat, car le soft utilise une feature spéciale servant à restaurer les PVs, rester en couverture ne fonctionne donc que dans des cas plus extrêmes. Le tout sans oublier quelques boss épiques ! À trois joueur(euse)s, les combinaisons sont déjà bien plus intéressantes, même si l’on doit mentionner la présence de planques pas toujours très optimales une fois « cachées » et des bugs de placement d’ennemis. Nous avons par exemple été confrontés à un ennemi terrestre se déplaçant dans les airs.

Pour compléter cela, le titre se pare d’arbres de compétences à l’utilisation classique, efficaces et bien fournis pour se créer un bon personnage. Il ne faut pas oublier non plus les marchands permettant d’acheter de l’armement ni les améliorations pour l’équipement via plusieurs options de crafts (mods, etc…) accessibles. On termine par la composante chère au Looter-Shooter qui ici reprend le système des codes couleur et de raretés habituelles que l’on trouve dans d’autres productions du genre. Tel Borderlands 3, pour n’en citer qu’un, plus la difficulté est élevée (nommée ici « Niveau de Monde »), plus les récompenses et l’obtention d’éléments rares se renforcent, en espérant ainsi obtenir des objets rares et se faire un build plus intéressant. Et bien entendu, là encore comme pour les softs du genre, Outriders se dote également d’un End Game avec ici les Expéditions que nous vous laissons découvrir.

Une partie graphique avec des plus et des moins

Passons maintenant à l’enrobage général du soft. Comme nous vous le disions en amont, la variété des environnements d’Outriders est relativement appréciable avec de jolis panoramas et de beaux effets de lumière et ce, même si certains lieux abritent des thématiques connues comme les marécages, montagnes enneigées ou encore désertiques. Dommage cependant que le Level Design manque de folie et que certaines textures et d’autres éléments deviennent plus « grossiers » lorsque l’on s’approche d’eux.

Bien sûr, on ne va pas mentionner une nouvelle fois tous les problèmes que nous avons rencontrés mais citer deux soucis techniques récurrents sur notre version : des déchirures d’images lors de scènes ainsi que des ralentissements dans le menu des options.

Concernant le rendu sonore, il y a du bon et du moins bon. En effet, le jeu des acteurs n’est pas ce qu’il y a de plus transcendant, contrairement à la partie musicale qui offre certaines musiques épiques. D’ailleurs l’OST reste plutôt correcte à défaut d’être mémorable.

Testé sur Xbox One X