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Death Stranding Director’s Cut : Le bébé de Kojima revient en meilleure forme



Sorti il y a vingt-deux mois (novembre 2019), Death Stranding nous avait laissé une forte empreinte, une aventure faisant passer par une montagne russe de sensations avec des effets négatifs et positifs entrelacés au fil de l’aventure. Parfois éprouvant et éreintant, le mystère entourant son univers nous a attirés de plus en plus et nous a pleinement fait profiter de cette histoire prenante et extrêmement bien écrite. Nous vous proposons d’ailleurs de revenir sur quelques extraits de notre test PS4 ci-dessous ou de vous rendre au paragraphe suivant afin de découvrir les nouveautés de cette version PS5.

– Informations Death Stranding (PS4) –

Une force à poursuivre l’aventure
Dans cette vision de l’univers de Kojima, on arpente un monde post-apocalyptique où la nature est abondante mais aussi très rocailleuse. La pluie est très néfaste, les routes sont difficilement praticables, des empreintes de mains surgissent de nulle part et en plus il y a même des bébés vivants dans des capsules. L’ambiance est on ne peut plus mystérieuse et attirante. Le « héros » de cette histoire est un porteur qui effectue des livraisons, oui oui, vous avez bien lu, un livreur comme dans la réalité. Ce concept n’est pas nouveau dans le domaine du jeu vidéo, il est même ancien : en 1984 on a déjà eu affaire à un soft du genre, Paperboy (borne d’arcade, NES, Commodore,…) où il fallait livrer des journaux à chaque habitant. Alors oui évidemment Kojima a poussé le concept de ce système de livraison allant d’un point A à un point B avec diverses subtilités. Mais dans un univers où cette activité représente 85 à 90 % de l’aventure, qu’est-ce qui nous pousse à rester et à continuer à faire nos livraisons ? Eh bien principalement deux choses, la première ce sont les récompenses des missions qui affectent le gameplay en apportant de nouveaux objets et gadgets utiles. Et la seconde, on est tout simplement tenu en haleine par la trame scénaristique appliquée, soignée, disposant de rebondissements, de passages éclaircissant les différents mystères. Bien sûr cette histoire ne serait rien sans ce casting cinq étoiles.[…]Réunifier le monde, un long chemin…
Il y a bien longtemps, il y eut une explosion puis d’autres de même ampleur sont survenues un peu plus tard, et enfin le Death Stranding est arrivé, réduisant une bonne partie de la population mondiale. Les survivants se sont alors retranchés dans des abris et d’autres se sont complètement coupés du reste du monde. Mais certains ont toutefois un point commun entre eux depuis ce Death Stranding : l’apparition du Dooms, une mystérieuse maladie qui a la particularité d’octroyer plusieurs types de dons selon son porteur. Le héros de notre histoire, Sam Porter Bridges est également atteint du Dooms ce qui lui permet de ressentir la présence de créatures disons spectrales mais pas de les voir. Sur cette planète dévastée qu’est notre Terre, Sam est un porteur, c’est-à-dire un livreur qui délivre différents types de biens pour toutes les personnes ayant besoin de ses services. Solitaire, il accepte toutefois la lourde tâche de réunifier le monde pour le compte des UCA (United Cities of America) en reconnectant ce que l’on appelle le réseau chiral, et pour cela Sam va devoir parcourir toute l’Amérique… à pied !Un gameplay qui peut rebuter mais qui montre la détermination de chacun
La première découverte de ce monde mystérieux est grandiose, non seulement les graphismes sont réalistes et détaillés mais en plus de superbes musiques nous accompagnent à chaque point culminant des livraisons (un peu avant l’arrivée à destination). Mais après plusieurs heures de jeu intensives (ou non d’ailleurs), l’enthousiasme des débuts s’estompe peu à peu au fur et à mesure de l’avancée pour laisser place à un sentiment de répétitivité beaucoup trop important. Il faut dire que dans ces grandes étendues en monde ouvert, les environnements variant au fil du temps, réaliser encore et toujours la même chose peut être éreintant. Au début Sam est assez lent, alors pour ne pas chuter ou perdre l’équilibre il est nécessaire de jongler entre les deux gâchettes (une par côté et bras) et dans ces paroies rocheuses c’est difficile. Se casser la figure rime avec un colis en mauvais état ou endommagé que l’on ne voudrait pas recevoir soi-même. On marche, encore et encore, on boit de l’eau pour se revigorer le corps et l’esprit, on se repose, on utilise des échelles afin de grimper sur les hauteurs ou avancer plus rapidement en évitant les cours d’eau pour ne pas se faire emporter par le courant. On utilise aussi des ancres d’escalade pour descendre ou monter d’une montagne plus en sécurité, etc…En plus de cela, quand les précipitations s’en mêlent, c’est encore pire puisque la marchandise rouille petit à petit et finit par être détruite. Ces mouvements il faut les répéter un nombre incalculable de fois pour livrer sa marchandise à destination. Et encore faut-il qu’elle soit en bon état sinon les gens se plaignent et ils mettent une évaluation négative, ce que l’on fait nous-mêmes dans la vie de tous les jours. Puis rebelote, on transporte à nouveau, on effectue encore une fois le même travail, on contemple les lieux grâce à la mise en scène visuelle et sonore. Puis vient le temps où des ennemis font enfin leur apparition pour changer le quotidien. Chaque type d’ennemis a son domaine de prédilection, il y a les Mules portant de la marchandise et qui foncent nous attaquer ou tirant à vue, ou bien alors les échoués, ces créatures spectrales repérant la respiration et les bruits d’humains. Si au départ on en revient à notre formule de base (livrer des colis en bon état), cette dose d’infiltration apporte une variation supplémentaire bienvenue : on se cache, on se retient de respirer face aux échoués et dans le pire des cas on court pour échapper aux Mules.[…] Lire la suite du test.

Un transfert de sauvegarde compliqué

Après ce rappel d’une aventure qui nous a bien marqué.es, parlons des nouveautés de cette édition « Director’s Cut ». Avant toute chose, sachez que si, comme nous, vous avez parcouru ce monde de long en large sur PS4, il est possible de transférer votre sauvegarde pour reprendre votre aventure là où vous l’aviez laissée auparavant. Mais contrairement au procédé extrêmement simple de Ghost of Tsushima, ici c’est un peu plus compliqué, on vous fait donc profiter de quelques explications pas-à-pas sur la procédure à suivre.

Pour effectuer le transfert de sauvegarde donc, il y a plusieurs conditions préalables, déjà il faut posséder une connexion en ligne, et ensuite il faut pouvoir accéder à la mouture PS4 en version 1.13, que ce soit directement sur la machine old-gen (Fat, ou Pro), ou par le biais d’une installation effectuée sur disque dur externe. Une fois votre version PS4 lancée, il faut charger votre partie la plus avancée, une fois ceci fait, il faut vous rendre à l’un des différents « Terminal » disponibles, ouvrir le menu, sélectionner système et enfin exporter les données enregistrées. N’oubliez surtout pas d’activer la connexion en ligne et de n’avoir aucune commande en cours (quitte à les annuler), sinon la procédure échoue ! Une fois ceci fait, il ne reste plus qu’à lancer votre mouture PS5 et sélectionner « Charger le jeu (Playstation 4 vers Playstation 5) ».

Quid des nouveautés de la mouture PS5 ?

Reprendre son périple vingt-deux mois après une première partie n’est pas une mince affaire. Il faut dire que nos premiers pas ont été hésitants, le temps de reprendre nos marques. Mais une fois lancée, on redécouvre cet univers post-apocalyptique sublimé pour l’occasion avec un grain de netteté supplémentaire et pouvant profiter d’un aspect écran large avec des bandes noires comme pour les œuvres cinématographiques.

Ce retour dans ce monde est une nouvelle fois synonyme de voyage et de somptueux panoramas. Comme il y a deux ans, le système de livraison est au centre du jeu -servi par une histoire de haute volée-. Pour les débutant(e)s de Death Stranding ou pour votre retour -à condition de dépenser 10€ pour l’upgrade- de multiples éléments ont été ajoutés afin d’apporter davantage d’aide et de confort d’expérience.

Possibilité d’accéder à de nouveaux armements/équipements, et de les essayer préalablement dans un stand de tir, réalisation de défis, se servir d’une catapulte de marchandises pour se faciliter la tâche, des ponts spéciaux, utiliser des robots accompagnateurs lors des missions,… Des ajouts forcément appréciables pour les novices et les joueur(euse)s voulant reprendre leurs parties et rendant la destination moins pénible qu’auparavant, même si l’aspect « récompense » se ressent moins qu’à la sortie initiale du jeu.

Autre nouveauté, le Circuit de Fragile -à construire avec les matériaux nécessaires-. Si cela apporte des courses, classées par rapport aux autres joueur(euse)s, on trouve que cette feature dénature et dessert le propos initialement prévu par Kojima. Au lieu de renouer et ressouder les liens, là c’est malheureusement tout le contraire…

Nous pouvons également citer quelques éléments de colorisation cosmétique, sans être indispensables, cela a le mérite d’exister et d’apporter un peu plus de personnalité à ses clichés (mode photo). En plus de cela, quelques missions déjà présentes sur la mouture PC répondent à l’appel : collaboration avec Half-Life ou encore Cyberpunk 2077, de quoi ajouter de nouveaux objets supplémentaires.

Mais ce qui retient davantage notre attention, ce sont les missions inédites d’histoire apportant aussi bien des informations sur un personnage et le Lore du monde de « DS » qu’un lieu exclusif -accessible rapidement-. Rassurez-vous nous n’allons pas vous dévoiler les éléments de cette partie, mais les aficionados d’infiltration (Snake) et les fans de « DS » apprécieront cet approfondissement, même s’ils regretteront, comme nous, de ne pas en avoir eu plus, surtout que la durée de vie est très très courte.

Une expérience enrichie

Déjà relativement attrayant visuellement par son ambiance et son monde post-apocalyptique, cette version profite désormais de deux options de rendu : qualité ou performance. Ce dernier permet d’accéder à du 4K natif, tandis que le premier octroie l’accès à du 60FPS pour davantage de confort de jeu mais contre une résolution 4K dynamique à la place. À vous donc de profiter de l’expérience de votre choix entre l’orientation sur la fluidité totale ou la qualité graphique, mais on peut vous dire que dans les deux cas, Death Stranding reste très agréable pour la rétine, surtout dans les moments marquants que nous ne spoilerons pas, le tout en profitant d’un grain de netteté supplémentaire.

Ce visuel est accompagné par les retours haptiques de la DualSense afin d’apporter davantage d’immersion comme le fait de sentir la pression des cours d’eau, la sensation lors de glissades, les différents revêtements du sol ou encore les effets météo, même si l’on ne retrouve pas le niveau de sensations d’Astro’s Playroom.

Sans revenir sur les excellentes performances des acteurs, et notre coup de cœur une nouvelle fois confirmé pour Mads Mikkelsen et son rôle de Cliff, les très belles musiques d’origine sont évidemment de retour avec des passages rythmés, mélancoliques mais également chantés (Lauren Mayberry du groupe Chvrches avec leur titre Timefall, le groupe Low Roar avec notamment Don’t Be so Serious, Bones,…). De plus pour cette sortie PS5, de nouveaux titres ont été ajoutés comme les collaborations avec le français Woodkid, déjà à l’œuvre avec Iron pour le trailer E3 d’AC Revelations, ou encore toujours sur un trailer celui de Dying Light avec Run, Boy, Run, pour « DS » on retrouve ses deux EPs : Pale Yellow, Goliath. De son côté, bien qu’il ait quitté Kojima Productions, Ludvig Forssell, le fidèle compositeur est tout de même de retour avec notamment les morceaux BB’s Theme (Instrumental), Craters,… Ce ne sont pas les seuls puisque des artistes comme Biting Elbows, Midge Ure et Apocalyptica ont également participé à cet OST.

Testé sur PS5