Oui, alors si je vous demande ce que l’on doit au Japon, beaucoup (surtout si vous lisez notre site MaXoE Kissa) vont me répondre les mangas, animes et mechas. Et vous n’aurez pas tord. D’autres me répondront les toilettes japonaises avec siège chauffant, petite musique pour camoufler certains bruits et autres gadgets. Et en effet, ceux-là n’ont pas tort non plus. On pourrait aussi citer les nombreux arts martiaux qui peuplent l’archipel ou des jeux vidéos, mais ce ne sont pas les sujets qui m’intéressent. Le Japon nous a apporté beaucoup plus et je vais vous en donner un aperçu.

Dans le monde des entreprises (oui, on commence par le pas toujours très drôle monde des entreprises), ils ont apporté la méthode 5S. Cette méthode développée chez Toyota, est composée de 5 étapes dont le nom commence par un S : Seiri (supprimer l’inutile), Seiton (ranger), Seiso (nettoyer), Seiketsu (standardiser) et Shitsuke (éduquer). Cette méthode vise à implanter un environnement de travail propre et ordonné afin d’améliorer l’efficacité (et la sécurité aussi). Et ça a tellement bien fonctionné que la méthode s’est exportée. En bien ou en mal. Elle n’est pas toujours bien reçue et pas toujours bien implantée non plus d’ailleurs.

Au niveau de la météorologie, les japonais ont aussi beaucoup apporté. Notamment Tetsuya Théodore Fujita (scientifique japonais qui a pris la nationalité américaine) à qui on doit l’échelle de Fujita, première échelle servant à classer la gravité des tornades. C’est aussi lui qui a découvert les rafales descendantes et les micro-rafales. Il a une vie assez intéressante et je vous invite au moins à lire sa page Wikipedia. Mais il n’a pas été le seul japonais à faire des découvertes intéressantes dans le domaine. On doit à Sakuhei Fujiwara l’effet Fujiwara (je sais, pas du tout prévisible pour le nom) qui pour faire simple et imagé, est une sorte de danse de deux cyclones autour d’un centre commun. Et Oishi Wasaburo a découvert les courant-jets (jet stream pour les anglophones) qui est un courant d’air rapide généralement entre 7 et 16 km au dessus de la mer qui joue dans la circulation atmosphérique et le déplacement des systèmes météorologiques.

Dans un tout autre domaine : c’est au Japon qu’a lieu la première compétition de Drift en 1988. C’est le fondateur et le rédacteur du magazine automobile Option, Daijiro Inada, et un pilote, Keiichi Tsuchiya, qui en sont à l’origine. Keiichi a aussi participé à la réalisation du manga et de l’anime Initial D et il a fait un kameo dans Fast and Furious : Tokyo Drift.

Le QR code vient aussi du Japon. Et c’est une entreprise qui en est à l’origine : la Denso Wave en 1994. Le barcode était utilisé en masse jusque là, mais il ne pouvait contenir que 20 caractères alphanumériques et pas de caractères japonais. Il a fallu un an et demi pour développer le QR code. Vous trouverez plus d’info sur ce site ou sur le site de Denso Wave.

Ils ont aussi bien-sûr contribué énormément dans le domaine médical, celui de la biologie, de la chimie et des mathématiques. Mais ce serait une trop longue liste qui ne parlerait pas forcément à tout le monde alors on va passer (et les mathématiques vont m’endormir en 30 secondes chrono). Je ne vais pas vous faire l’affront de vous parler des CD (Sony, hein ?) ou des appareils photo reflex numériques (Sony toujours). Mais je vais vous parler de IKAROS, un système de voile solaire interplanétaire lancé par l’agence d’exploration aérospatiale japonaise en 2010. Son objectif est de démontrer la possibilité d’utiliser la navigation solaire en complément d’autres sources d’énergie pour propulser et diriger les sondes spatiales. A savoir que la NASA a eu un projet aussi mais qui n’a pas eu de succès.

Mais revenons à Ikaros qui a été utilisé pour mettre en orbite autour de Vénus la sonde Akatsuki. Ikaros est propulsé par la pression des photons qui viennent la percuter. Tout comme un voilier, on peut agir sur sa direction en pivotant une partie de la voile. La mission était programmée pour 6 mois et a rencontré un beau succès. A tel point que Ikaros a poursuivi son vol. Elle alterne les périodes d’hibernation et de réveil, cette dernière permettant aux scientifiques de récupérer les données de la sonde. JAXA, l’agence d’exploration spatiale japonaise a mis fin à ce projet le 15 Mai de cette année. En 2025 donc. Ce qui veut dire qu’elle va couper tout contact avec la sonde et la voile solaire. Vous pouvez avoir plus d’info dans les projets passés de JAXA.

Alors bien sûr, ce n’est qu’un aperçu de ce que le Japon a apporté au monde. Et un aperçu qui reflète mes intérêts personnels certes, mais qui permettent aussi et surtout de faire de belle découvertes !