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La BD du jour : Aquarica de Benoît Sokal et François Schuiten (Rue de Sèvres)

Dans un petit port de pêche de la côte est des Etats-Unis surgit des eaux un immense crabe qui attise les peurs et la curiosité des habitants. Nichée en son sein une jeune fille du nom d’Aquarica débarque avec un message d’appel à l’aide. D’anciens marins vont la courser pour qu’elle réponde du naufrage d’un baleinier quelques années auparavant, mais sera protégée par deux hommes donc Greyford un jeune scientifique…

Roodhaven, port de pêche situé sur la côte est des Etats-Unis dans la deuxième moitié du dix-neuvième siècle. Un homme du nom de Mac Bain partage le godet avec d’anciens amis tout aussi imbibés que lui. Il leur raconte l’histoire du naufrage de leur baleinière prise dans un combat héroïque et improbable avec un cétacé gigantesque aux dents acérées. Mais tout ça est devenu de l’histoire ancienne et lorsqu’il sort du bistro pour se rendre près de l’eau sur la plage voisine, quel n’est pas son étonnement lorsque se dévoile à lui ce qui ressemble à un crabe géant. Les autorités et les villageois encore debout à cette heure avancée de la nuit se rend sur place pour constater que le vieil homme dit vrai. En s’approchant de la bête inerte, et en tentant de la toucher pour se rendre compte de sa nature, un homme dévoile les lettres qui forment un nom connu de tous, Golden Licorn, insigne de la baleinière échoué quelques années plus tôt. Les chairs de ce crabe géant, à la manière d’un bernard-l’hermite, se seraient physiquement liées au reste de navires rendus à la mer. Dépêché sur les lieux, un jeune chercheur du nom de Greyford va tenter d’analyser la bête qui présente un évident intérêt scientifique. Arrivé sur place, il découvre qu’une jeune fille du nom d’Aquarica a été transportée par le crabe. Pour quelle raison ?

Le projet d’Aquarica a germé dans la tête de Benoît Sokal et François Schuiten il y a plus d’une quinzaine d’années, un peu comme un jeu dans lequel on assemble les pièces qui feront naître un récit. L’idée de départ était de confier le dessin de cette histoire à un dessinateur, les deux auteurs restant les scénaristes du projet. Après réflexion et pour éviter la pression de retranscrire visuellement les idées de deux géants du neuvième art, Benoît Sokal a décidé de se lancer et de mettre en images les échanges nourris avec l’auteur des Cités obscures. Cela donne un récit empreint d’une atmosphère très particulière proche de celle d’un Jules Verne bien sûr mais aussi de Moby Dick et d’un pan de la littérature fantastique de la seconde moitié du dix-neuvième siècle. Les personnages bien campés possèdent des faiblesses attachantes mais aussi des personnalités fortes qui dimensionne une histoire dans laquelle on peut retrouver des thèmes comme la préservation des écosystèmes mais le sujet reste cependant ailleurs, dans cette envie de faire croître un suspense qui se construit autour du personnage d’Aquarica, belle jeune femme qui placera sa confiance dans le jeune scientifique dépêché à Roodhaven. Sokal construit l’amour naissant entre les deux sous fond de vengeance personnelle avec un talent remarquable jouant sur ce contraste entre la rugosité des anciens pêcheurs revanchards et la jeune Aquarica, élevée dans un cadre préservé qui pourrait faire penser aux sociétés reculées d’Amazonie. Les éléments développés dans la première partie de ce récit matchent bien entre eux et permettent une immersion rapide du lecteur qui se voit plongé dans un récit vivifiant de vieilles histoires de marins. A suivre !

Sokal et Schuiten – Aquarica T1 : Roodhaven – Rue de Sèvres     


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