Cette semaine, une BD mettant en scène un politicien, ancien super-héros. C’est un savant mélange des genres à vrai dire. Le deuxième comics est orchestré par l’inévitable Grant Morrison. C’est brut de décoffrage mais on aime ça.
Ex Machina T1
Scénario : Vaughan Brian K
Dessin : Harris Tony
Collection : Vertigo Essentiels
Date de parution : 11/10/2013
Format : couleurs, 288 pages
Editeur : Urban Comics
ISBN : 9782365772631
Web : http://www.urban-comics.com
L’histoire : Mitchell Hundred est le maire de New York. Alors qu’il fait un discours devant un public large, un homme brandit une arme, bien décidé à faire passer le maire dans l’au-delà. Mitchell ordonne à l’arme de s’enrayer. Oui vous avez bien lu, il peut parler aux machines. Encore mieux, ses paroles sont exécutées sans contestation par celles-ci. Tout cela remonte à un accident étrange, quelques années auparavant. Notre homme a trouvé un artefact qui lui a explosé à la tête, entrainant chez lui une mutation irréversible, il devient le maître des machines. Il endosse alors temporairement la tenue de la Grande Machine, oui c’est son nom de super-héros. Affublé d’un jet pack, son talent lui permet de sauver des vies humaines mais la société et les autorités ne le voient pas d’un si bon oeil. On le force à laisser tomber l’uniforme et il s’engage alors dans une carrière politique. Voilà donc l’histoire d’un maire pas comme les autres qui va être confronté à de biens étranges événements.
Notre avis : ce comics nous propose de suivre les actions de ce maire pas comme les autres. Il se voit confronté à un tueur en série ou à un symbole extra-terrestre dévastateur. On le voit ainsi gérer sa ville du mieux qu’il le peut et ce n’est pas sans rappeler la série A la maison blanche. Mais un nouvel ingrédient a été ajouté à cette politique fiction. Mitchell utilise parfois ses pouvoirs, en tenue civile, pour résoudre ses affaires. En fond, il y a aussi la nostalgie de sa vie de super-héros et ses regrets, notre homme a pu sauver la 2ème tour lors des attentats du 11 septembre mais pas la première. On est donc face à une sorte de mélange entre vie politique, action débridée et souvenirs de super-héros. Le mélange est assez savoureux même si on aurait aimé un traitement plus en profondeur des contradictions de l’homme, de son envie de faire la justice sans utiliser ses pouvoirs, de sa frustration d’homme politique. Il faut aussi attendre la fin de l’album pour voir la tension réellement monter en puissance. Le dessin est somme tout assez classique, donc rien à signaler de ce côté là.
Voilà un comics qui pose des jalons intéressants et que l’on attend de pied ferme pour le tome 2.
Appréciation :
Happy !
Scénario : Grant Morrison
Dessin : Darick Robertson
Collection : Contrebande
Date de parution : 18/09/2013
Format : couleurs, 96 pages
Editeur : Delcourt
ISBN : 9782756042152
Web : http://www.editions-delcourt.fr
L’histoire : Nick Sax est un ex-flic. On pourrait même parler d’un ripou vu qu’il est devenu un tueur à gages sans foi ni loi. Il est d’ailleurs le meilleur dans son nouveau métier. Le voilà sur la route d’un nouveau contrat : les frères fratelli. Son commanditaire lui a demandé d’en tuer trois mais ils sont quatre sur place et tous passent de vie à trépas. Seulement voilà, ils détenaient un secret, celui de la fortune de leur grand-père, convoitée par leur oncle, qu’on appelle M. Blue. Ah oui, un petit détail : c’est ce tonton qui a engagé Nick pour occire les frangins. Nick est donc le seul chemin vers la fortune et même si c’est un homme coriace, il va avoir du monde sur le dos, beaucoup de monde. Vient alors une aide inattendue. Une licorne bleue d’environ 20 cm, telle une bonne conscience, débarque pour protéger notre homme et le pousser à revenir dans le droit chemin, pour le bien d’une petite fille. Cette licorne s’appelle Happy et c’est l’ami imaginaire de la petite fille…
Notre avis : notre ami Grant est décidément un auteur surprenant. Il nous propose un polar somme tout classique sur le fond mais il y ajoute son grain de folie, cette fameuse licorne. Le début de l’album peut même rebuter : c’est vulgaire, très violent et plutôt déjà-vu. Mais Happy change toute la donne. Il apporte sa belle couleur bleue à ce monde grisâtre, il combat l’amertume de Nick pour l’emmener vers des routes plus claires, plus nobles. Le contraste est saisissant et cette petite licorne ne fait qu’exacerber encore plus la violence pratiquée par les hommes. Il est aussi le symbole de l’espoir qui est en chacun de nous, chacun peut devenir meilleur, quel que soit son parcours. Rassurez-vous, rien n’est explicite dans cette BD, on ne nous fait pas la morale, il s’agit d’une suggestion, fine et habile.
Pour finir, parlons un peu du dessin. Il est magnifique, franchement. On peut aussi signaler la grande qualité du papier qui lui sert de support. Du très beau boulot.
Don’t worry …
Appréciation :