Un BD en vrac qui s’aventure en terre du milieu. Pour l’occasion, on vous propose 2 avis, celui de Seb et celui de Tof !
Le Hobbit
Scénario : Charles Dixon
Dessin : David Wenzel
Collection : Contrebande
Format : 137 pages, couleur
Editeur : Delcourt
ISBN : 978-2-7560-2003-7
L’histoire : Une journée paisible comme tant d’autres dans le royaume des Hobbits. Assis devant chez lui à attendre l’heure du thé, puis du goûter et des autres et multiples repas de la journée, Bilbo fume sa pipe lorsqu’arrive à l’improviste un magicien à la barbe longue et grise qui semble le connaître. Il se nomme Gandalf et arpente les différentes contrées des Terres du Milieu pour raconter à qui veut l’entendre des histoires étranges et merveilleuses mettant aux prises dragons féroces, gobelins assoiffés de chair, elfes et autres peuplades plus ou moins belliqueuses. Mais Gandalf cette fois-ci ne vient pas conter une nouvelle histoire ou même partager ses aventures, non, il vient à la rencontre de Bilbo pour lui annoncer qu’il a besoin de lui pour mener à bien une nouvelle épopée fantastique. Cette aventure, il en découvrira les tenants et aboutissants le lendemain à l’heure du thé lorsque débarquent chez lui treize nains d’un âge certain. Ils lui expliqueront qu’ils vont entreprendre la reconquête de leur royaume niché au cœur de la Montagne solitaire afin de reprendre possession du trésor de leurs ancêtres. Pour y arriver ils devront traverser des terres inhospitalières, envahies de milliers de gobelins, de peuples peu enclins à faciliter leurs desseins et surtout de Smaug le dragon rouge qui a élu domicile au cœur de la montagne solitaire. Ce périple s’affiche donc comme dangereux et rien ne dit que ceux qui s’y risqueront pourront un jour revoir leurs terres, leurs proches et leurs amis… Mais Bilbo n’a pas vraiment le choix, il devra faire partie de l’équipée pour cette noble cause qu’il ne peut dénigrer. Il sera accompagné de Gandalf en personne qui apportera à cette alliance hétéroclite sa connaissance des terres parcourues, des peuples qui s’y sont établis et sa puissance rassurante de magicien. C’est ainsi que se retrouvent sur les routes quinze hommes animés d’une soif de justice et prêts à tout ou presque pour y arriver…
L’avis de Seb : avec ce récit préambule à la longue fresque du Seigneur des Anneaux, J.R.R Tolkien, alors méconnu du grand public, entrait dans le cercle très fermé des auteurs symboles d’une génération. The Hobbit date de 1937, et son auteur redonne vie, par ce roman singulier, à la fantasy qu’il impose comme un genre à part entière. L’univers de l’auteur anglais ne demandait dès lors qu’à s’épanouir au fil des ans et des adaptations ou relectures qui venaient lui rendre hommage, même si le volet commercial s’affichait parfois comme la raison d’être de ces « redécouvertes » opportunistes. Rien de tel dans l’adaptation de Charles Dixon et David Wenzel qui reste proche de l’œuvre originale. La raison principale vient sans conteste qu’elle fut publiée bien avant que l’industrie du cinéma s’intéresse au maitre anglais, à la fin des années 80. Les images du monde de Tolkien n’avaient donc pas encore connues leurs déclinaisons spectaculaires. La relecture de Dixon et Wenzel puise donc sa sève du texte même, florissant et inspirant qui ne demande qu’à être illustré plutôt que purement revisité. Et d’ailleurs cet élément s’impose avec prégnance dans leur adaptation. Le texte est riche, parfois même trop, au détriment du dessin qui se trouve parfois masqué par les pavés narratifs. Pour autant Wenzel arrive à dépeindre l’univers du maître anglais avec ce subtil mélange de fantastique, de calme, de tension, de peur et d’humour. Il arrive à faire renaître l’émotion de la lecture du texte original auquel il donne des images simples qui soutiennent le récit. Au final nous retiendrons que cette réédition par Delcourt permet de trouver le juste milieu entre les images spectaculaires et riches du cinéma et le texte savoureux de Tolkien. Donc indispensable !
L’avis de Tof : voilà une adaptation très fidèle du roman de Tolkien. On y retrouve tous les événements et rencontres du roman. Le texte est aussi directement dire de l’ouvrage, n’osant pas, pour le coup adapter un minimum le propos de Tolkien. On se demande si Dixon n’aurait pas du se permettre quelques fantaisies car la BD est parfois noyé sous les bulles, masquant, de temps en temps, l’excellent travail d’illustration de Wenzel. Mais ne croyez pas que cette petite remarque remette en cause l’intérêt que vous devez porter à cet ouvrage. Au contraire, c’est le seul reproche que l’on puisse réellement lui adresser. Les dessins sont superbes, entre crayonnés et aquarelle. Ils nous offrent ainsi un rendu qui présente une forme de patine qui sied à merveille à cette histoire âgée de plus de 70 ans. On y voit les premiers pas de Tolkien en terre du milieu, on sent les prémices de son oeuvre majeure, les fondations de son univers si riche. Dixon et Wenzel ont réussi ce challenge de retranscrire cet esprit si particulier, cette ambiance originale. Plongez donc dans l’aventure, laissez vous guider par ces dessins si particuliers et ne faites pas de quartier au dragon !
Appréciation :