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Comics en Vrac spécial Noirceur : Rachel Rising T1 et Doggybags T5 (2 avis sinon rien)

Un comics en vrac thématique. Oui ce n’est pas habituel mais nous essaierons, dans la mesure du possible, de regrouper nos comics, soit par thème, soit par auteur, soit par univers tout simplement. Cette semaine, la noirceur. Des meurtres et des méchants. Cool non ?  En plus, on vous propose deux avis sur le tome 5 de Doggybags.

Doggybags5-haut 

 

 

RachelRising-couvRachel Rising T1

5

 

Une forêt sombre. Une femme, plutôt jeune, blonde, observe le lit asséché d’une rivière. De la terre émergent pieds et jambes, animés. Une femme, blonde elle aussi, sort hébétée de son tombeau de terre. Elle arrive à se trainer jusqu’à la route où elle est prise en auto-stop. Revenue chez elle, elle s’endort profondément sans savoir exactement ce qui s’est passé. Seuls témoins des événements : ses yeux ont désormais une couleur rouge et son cou porte les traces flagrantes d’une strangulation. Le réveil est tardif, deux jours après. Rien ne va décidément. Rachel décide alors de chercher de l’aide auprès de ses deux meilleures amies, Jet et Johnny. L’une comme l’autre découvre une femme changée, au pouls imperceptible, à la peau diaphane. Parallèlement, en ville, une petite fille et un homme sans histoires vont avoir des comportements absolument inhabituels. Le mal est à l’oeuvre et il a décidé de faire un carnage. Rachel joue un rôle central mais encore indéterminé. 

RachelRising-planches 

Pfiouuuu. Vous ne ressortirez pas indemnes de cette lecture. L’auteur, Terry Moore, y exploite un filon connu des polars et autres BD fantastiques : la mort et ceux qui en reviennent. Il y a quelque chose  dans la narration qui vous happe et ne vous relâche jamais. Ce récit, en noir et blanc, est tout simplement angoissant, flippant, éprouvant. Il arrive à rendre ses personnages attachants ce qui rend le suspense encore plus fort. Au fur et à mesure de l’avancée dans les planches, l’horreur prend de l’ampleur. Mais attention, c’est fait finement, nous ne sommes pas face à une série B, l’auteur sait ficeler son intrigue. Le thème soulevé est bien sûr celui de l’au-delà et des forces occultes qui pourraient être à l’origine des actes les plus odieux. Sommes-nous vraiment maîtres de nos actes dans ces moments là. Est-ce que cela s’appelle la folie ou simplement le diable ? A vous d’en juger. Un album très prometteur pour la suite, servi par un dessin parfait pour entretenir le malaise. 

Scénario : Terry Moore – Dessins :  Terry Moore – Rachel Rising – Delcourt – Contrebande – 128 pages – avril 2014 – prix 13,95 €

 

 

Doggybags5-couvDoggyBags T5

5

  

Nous en sommes déjà au tome 5 de DoggyBags. Le principe, si vous ne le connaissez pas, est le suivant : on nous propose 3 récits, en général sans concessions, témoins souvent acides de notre société et de sa violence. Nous voilà donc encore face à trois histoires des plus percutantes. 

Le premier récit, Trapped, commence par un casse qui tourne mal. Les bandits assassinent un flic et prennent la fuite. La seule voie qui leur est offerte, ce sont les égouts. Curieusement, les policiers prennent un air satisfait et renoncent à les poursuivre. Que se passe-t-il en bas ? 

La deuxième histoire, DOA Rampage, nous parle de Shawn Timothy Nelson. Un ancien soldat, un peu paumé. La vie lui a réservé pas mal de mauvaises surprises. Il devient alors accro à la méthamphétamine. Il est persuadé qu’il y a de l’or dans son jardin et que le trésor est gardé par un dragon. La descente aux enfers commence …

Troisième et dernier récit, Death Of A Nation. 2019, 4 ans après un épidémie qui a transformé une partie de la population en Zombies. Mais les choses semblent maîtrisées. Encore mieux, les morts-vivants sont utilisés dans un parc à thème qui permet aux humains sains de revivre certains moments de l’histoire américaine. Faites-vous plaisir et tirez sur le président Zombie Kennedy, mieux encore, shootez tous les zombies dans une reproduction du camp de Guantanamo mais vous pouvez aussi décider de dézinguer du vietcong. Seulement voilà, toute situation se retourne un jour. 

Doggybags5-planches 

L’avis de Tof : encore une fois, la sélection est de toute beauté. Chacun de ces récits traite des sujets graves avec un style des plus directs. Ah ça, ils ne prennent pas de détour. L’horreur est parfaite dans Trapped et on ne sait pas  bien qui sont les méchants là-dedans. Mais il y a aussi un regard particulier sur des destins atypiques. Je ne sais pas si on peut parler de cynisme mais les hommes ressortent assez peu grandis de ces histoires. Soit ils sont pervers, soit dérangés, soit simplement médiocres dans leur relation aux autres. 

En tout cas, j’ai pris beaucoup de plaisir à lire ces récits. Il y a un message dans chacun d’eux, ce qui n’a pas de prix. Le genre de comics qui fait progresser ….

 

L’avis de Seb : Le nom de DoggyBags ravive à lui seul de vieux souvenirs de comics déjantés et pas très propres diffusés dans les années 50, des trucs un brin malsain, sombre, glauque, suintant, remis au goût du jour aussi par certains films à sketches de série B voire Z elles aussi œuvrant dans ce registre, l’humour et la dérision en plus comme a pu le faire un réalisateur tel John Carpenter dans une série de courts et moyens métrages presque éponyme baptisée Body bags (Sac à viande). Le principe de Doggy bags reste de proposer des récits inspirés par la culture américaine et surtout ses dérives, ses personnages haut en couleurs, bref tout ce que l’on ne voit pas toujours de cette puissance économique et qui se passe pourtant bel et bien sur son sol. Les personnages sont ici le moteur. Ces anti-héros parfois (voire souvent) primaires gardent pour eux leur spontanéité héritée d’un long apprentissage de lobotomisation, et demeurent donc des sujets d’étude à part entière. Cela ne se fait pas avec la seule idée de montrer les dérives de ces « cas » plus ou moins sociaux qui tapissent la société US. L’esprit de DoggyBags est de laisser s’exprimer le premier degré et de voir ce que ça donne. D’ailleurs il y a bien souvent des références à des faits divers qui se sont réellement déroulés même s’ils ont été modifiés ou réinterprétés, je pense notamment à cette virée en char à travers les rues de San Diego. DoggyBags propose ainsi de la matière brute, retravaillée pour coller à l’esprit de cette série. Pour cela le travail est axé sur un ciselage au cordeau des dialogues et sur une conception graphique dynamique, accentuée par une mise en couleur sur des teintes grises, ocres et brunes qui s’adapte tout à fait à cet esprit. Cette cinquième fournée toujours placée sous la houlette de Run voit donc le scénariste Aurélien Ducoudray livrer une plume directe et bien sentie sur deux des trois histoires proposées. Death of a nation, qui peut se lire pour la peine au premier mais aussi au second degré, remporte la palme de la démesure. Des zombies utilisés comme sujets d’attraction dans un parc à thème, l’idée est culottée mais je reste persuadé que si un virus transformait certains de nos futurs morts en bêtes assoiffées de chair, l’idée germerait sûrement dans la tête d’un entrepreneur décidé à faire son blé sur ce concept édifiant pour nous mais qui qui résume un certain modèle de réussite à l’américaine. Tout est possible aux States, et tout peut donc être transposé en histoire. DoggyBags devrait donc encore et pour un long moment brasser de nouveaux récits bien pêchus comme on les aime ! 

Scénario : Run, Aurélien Ducoudray, El Puerto – Dessins :  Neyef, Kartinka, Tomeus – Doggybags T5 – Ankama – 112 pages – avril 2014 – prix 13,90 €

 


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