Un nouveau Superman, réalisé par James Gunn, a débarqué cette semaine au ciné. C’est l’occasion de revenir sur 3 comics incontournables sur l’homme d’acier.
Clark Kent : Superman T0, l’Homme d’Acier
Le retour de Superman et quel retour ! Vous le savez sûrement, le Superman de la période Renaissance n’est plus. Mais il a été remplacé par le Superman historique qui s’est retrouvé sur la Terre de la continuité Renaissance. C’est quand même pratique toutes ces Terres pour les scénaristes en quête de rebondissements ! Bref, notre héros est marié à Lois Lane et il a un fils : Jonathan. Superman assure sa mission de justicier et il enquête, notamment, sur une série d’incendies criminels perpétrés à Metropolis. On nous offre aussi un petit retour en arrière avec un certain Rogol Zaar qui s’adresse aux sages de l’univers et qui essaie de la convaincre que les Kryptoniens sont un danger pour tous. Et puis une autre scène nous montre qu’un invité mystère surgit chez les Clark.
Voilà ce que j’attendais depuis longtemps. Un retour en force de Superman. Le pauvre n’a pas toujours été bien servi par les comics, parfois insipides dans leur scénario. C’est sûrement lié à son côté invincible qui rend la tâche d’élaboration de leviers dramatiques difficile. Et bien ici c’est réussi. Son côté héros est confronté à un mystérieux combattant qui n’est pas sans rappeler un certain Doomsday. Son côté humain le place face à des choix difficiles par rapport à sa famille et plus particulièrement à son fils. Voilà donc un comics qui englobe toutes les facettes de notre héros. Il bataille autant avec ses poings qu’avec sa tête. Ses pensées nous sont d’ailleurs livrées au fil des planches. Autant c’était très à la mode dans les comics d’antan (les pensées étaient d’ailleurs très bavardes dans le but d’expliquer les situations au lecteur) autant c’est plus rare aujourd’hui. Cette fois c’est utilisé pour mieux nous faire entrer dans l’intimité du héros et c’est très réussi. Il y a du rythme, des émotions, de la remise en question et de l’Humain. Que demander de plus ? Cela fait longtemps que je n’ai pas lu un comics de super-héros d’aussi bon niveau. C’est dit ! Brian Michael Bendis, transfuge de chez Marvel, est au sommet de son art !
Contenu vo : Superman: Man of Steel #1-6 + extraits de Action Comics #1000 & DC Nation #0 – contenu inédit
Scénario : Brian Michael Bendis – Dessins : collectif – Clark Kent : Superman T0, l’Homme d’Acier – Urban Comics – DC Rebirth – 192 pages – 2019 – prix 20,50 €
SUPERMAN RED SON
Nous voilà en 1938. La suite vous rappellera quelque chose : une fusée s’écrase en pleine campagne. A son bord, devinez quoi ! Un bébé, oui parfaitement. Vous devinez la suite, c’est Superman, il a des pouvoirs et il craint la lumière de Krypton. Classique me direz-vous ? Oui mais il y a un petit détail qui change, c’est le lieu de l’atterrissage. Nous ne sommes pas aux US mais en Ukraine. Superman est donc Russe et il devient rapidement le bras droit de Staline qui gère sa guerre froide. Mieux encore, après la mort du dirigeant soviétique, Superman prend sa place et décide de prendre en main le destin de toute la planète. Tout cela pour le bien de tous : éradiquer la pauvreté et la maladie, promouvoir l’emploi, … Que de sages desseins mais tout dépend de comment on les met en oeuvre …
Si l’on a une lecture premier degré de l’ouvrage, on pourrait penser encore que les US veulent nous donner une leçon de politique générale : si Superman était Russe il deviendrait un dictateur. Mais il n’en est rien. Les auteurs s’amusent avec les clichés pour mieux nous surprendre. Oui Superman devient un dictateur car il se dit que c’est le meilleur moyen de rendre les gens heureux mais les US ne sont pas en reste, à leur manière, ils ne respectent pas non plus le peuple. Et puis cette vision correspond bien à l’ambiance guerre froide, à l’idée d’un état extrêmement présent en Russie pendant que les américains laissent les individus libres de leur destin, quitte à abandonner des gens au bord de la route. Le récit réserve pas mal de surprises et jette un regard amusé mais aussi désabusé sur les desseins politiques des uns et des autres. Le tout dans un enrobage DC qui plaira aux fans.
Nous vous avions déjà proposé une chronique en 2013 mais nous n’avons pas résisté à l’envie de vous reparler de cette BD à l’occasion de cette nouvelle édition.
Contenu vo : Contenu : Superman Red Son #1-3
Scénario : Mark Millar – Dessins : Dave Johnson, Kilian Plunkett – Urban Comics – DC Black Label – 176 pages – 2020 – prix 20,50 €
La Mort De Superman, T1, Un Monde Sans Superman
La vie suit son cours sur la planète Terre. Tout s’y passe comme d’habitude, les méchants essaient de faire des coups en douce et les gentils, justice league en tête, patrouillent pour maintenir l’ordre. Superman est au centre de la ligue, bien entendu, et dans ce cadre, il donne une interview histoire de bien expliquer ses missions au monde entier. C’est ce moment que choisit Doomsday pour débarquer sur notre beau caillou. Enfin plus exactement, il semble en sortir, on comprend qu’il était enfermé sous terre depuis un long moment. Arrivé à la surface, il détruit tout sur son passage, ne semble pas avoir de but connu à part tout dézinguer.
La Ligue de justice se dresse sur son chemin mais la créature leur inflige une défaite qu’ils ne sont pas près d’oublier. Superman entre alors dans la danse pour son ultime combat. Ben oui je peux dire ultime vu le titre du comics, il n’y a rien à spoiler. La bête est très (trop puissante) pour Superman, la tâche semble donc impossible, même pour notre homme d’acier.
Ce récit est encore une tentative de DC de relancer les ventes de comics surtout autour de Superman. Il faut dire qu’on est ici au début des années 90, période pas toujours facile pour les super-héros. La série a cartonné, but atteint. L’album sent bon la patine du temps. On y retrouve le dessin de l’époque, épuré, sans chichis ni traitement informatique comme de nos jours. C’est donc un bon point. Du coté de l’histoire, la première partie, qui se concentre sur l’affrontement entre Doomsday et Superman est assez moyenne. C’est du comics bourrin comme on les a aimé mais bon voilà … Non, c’est la partie post mort de Superman qui est vraiment goûteuse. On y voit un monde en proie aux doutes, on y retrouve des anciennes connaissances venues rendre un dernier hommage à l’homme d’acier et on y découvre des anecdotes sympathiques sur la vie du héros. C’est donc assez bien foutu et cela se lit très bien. On peut tout de même regretter quelques passages un peu limites au niveau niaiserie mais cela se noie dans l’ensemble.
Ce récit respire l’Histoire, c’est un peu comme si on assistait à un moment important de notre passé, les auteurs savent ainsi nous immerger dans ce monde. Et puis, avec plus de 520 pages, vous en avez pour votre argent.
Scénario : collectif – Dessins : collectif – Urban Comics – DC Essentiels – 528 pages – 2013 – prix 36 €