Bonne journée. Avec un titre pareil on ne peut que s’attendre au meilleur, le meilleur pour bien débuter cette nouvelle portion de vie qui nous attend. Avec humour, dérision et un second degré dévastateur, ce petit monde construit par Olivier Tallec fait mouche et nous plonge dans un univers décalé et foncièrement dévastateur ! De la bonne humeur en perspective pour ceux qui se sentent prêt à vivre une Bonne journée !

Imaginons un monde parallèle dans lequel tous les possibles auraient droit de cité. Un univers où les accidents rythmeraient le quotidien pour éviter qu’il ne se lisse trop durablement. Dans cet entre-deux singulier les super-héros avachis tomberaient de leur transat niché sur le toit d’un immeuble pour échouer lamentablement sur le bitume quelques dizaines de mètres plus bas, les premiers hommes bataillant ferme – ou moins c’est selon – pour ramener de précieux subsides dans la grotte familiale se verraient parfois houspillés par leurs femmes plus adeptes de chair animale grillée que de fruits rouges savoureux mais peu nourrissant. Les animaux aussi ne seraient pas à la fête. Plutôt friands de réflexion participative ils se poseraient des questions existentielles, d’autant plus si certains d’entre finissent en savoureux plat de restauration rapide. Les enfants quant à eux seraient égaux à eux-mêmes, capables de bousculer le monde de leur vision juste et forcément dérangeante, ils surprendraient ainsi plus d’un sceptique par leur capacité d’analyse en milieu confiné. Même si ce monde ressemblerait donc singulièrement au nôtre il s’en distinguerait par les quelques accidents qui s’y développeraient dans la plus grande indifférence de tous, des accidents qui, loin d’être imperceptibles, le rendraient si riche de possibles. Olivier Tallec – Bonne journée – Rue de Sèvres – 2014 – 14 euros