Une enquête sous-marine qui sait ménager son suspense. Matt Kindt après Du sang sur les mains confirme qu’il s’impose comme un des auteurs américains marquants de sa génération…

Une jeune femme du nom de Mia mène l’enquête sur le meurtre d’un scientifique de renommée internationale, un certain professeur Hardy, qui n’est autre que son propre père. Dans un contexte anxiogène au possible, les réminiscences d’un passé pas si lointain viennent bousculer les certitudes acquises et interférer peut-être un peu trop sur la vision d’un présent devenu lourd à porter pour une Mia qui n’a pourtant pas renoncé à savoir. Elle va d’abord rejoindre la station construite par son père à plus de 9000 mètres sous les eaux. Une station qui sert de base scientifique à une équipe qui était censée être proche du scientifique. Parmi les sept personnes nichées en son sein se trouve le meurtrier. Le plus dur sera de trouver lequel dans un contexte rendu tendu par le sabotage de la station qui se gorge d’eau avec le risque qu’elle rompe à tous moments.

Il nous avait séduits en début d’année avec Du sang sur les mains, un récit en forme de puzzle dont les imbrications affichaient leur importance au fil de l’avancée de la trame. Avec Dept H, Matt Kindt maintient un haut niveau de réalisation scénaristique dans un thriller sous-marin à ne pas mettre entre toutes les mains. Le dessinateur, aidé ici de son épouse Sharlene, qui réalise des aquarelles d’une grande force immersive, mitonne un récit propre à séduire les amoureux de sensations fortes. Le tout construit autour de personnages bien campés qui possèdent de vraies gueules et des passés plutôt… chargés. Un incontournable.

Matt et Sharlene Kindt – Dept H tome 1 – Futuropolis