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La BD du jour : Fragments de Stefano Casini

Fragments du passé recomposé ici par Stefano Casini. Le dessinateur nous livre avec ce nouvel opus, un récit personnel qu’il offre comme un hommage à ces moments trop rares de partages. Il donne du passé un visage teinté d’émotion, de candeur mais aussi marqué par les affres de tensions pas si lointaines qui ont forgées une histoire commune…

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fragments-couvIl arrive souvent que les souvenirs nous rattrapent, nous amènent avec eux dans une relecture du passé. Parfois ce passé est transformé par la vision actuelles des choses, le recul et la maturité pris. Parfois on essaye de l’oublier ou de ne plus y penser parce qu’il est trop lourd à porter et qu’il tend à phagocyter le présent de sa trop large empreinte. Stefano Casini n’appartient pas à ceux qui fuient leur passé, bien au contraire, il en parle avec nostalgie, tendresse et humanité. Fragments, l’album qu’il nous offre, reprend une partie  cette enfance italienne vécue en partie en Toscane, là où une partie de sa famille résidait. C’est à Querciolo, village perdu sur une route de terre isolée de tout progrès, que se rendait Stefano et son père. C’était dans les années 60, une époque lointaine mais particulièrement prégnante, qui imposait son rythme, ses histoires, son folklore…

Dans ce village pas forcément tiré d’une carte postale, Stefano y rencontrait des oncles, des cousins, pas que des lumières d’ailleurs mais empreints d’une authenticité, de valeurs, porteurs et défenseurs d’un patrimoine, d’une imagerie populaire. Le contexte de l’époque était favorable aux longues plages de souvenirs. Souvenirs de guerre bien entendu, sur des terres marquées par le passage allemand. Les acteurs des souvenances du jeune Stefano prennent corps dans les histoires de famille. Et avec eux tout un passé refait surface…

Sans vouloir tomber dans la nostalgie mielleuse et inintéressante, Stefano Casini construit son récit avec suffisamment de distance et de force d’analyse pour capter notre attention. On y découvre une partie des affres de la guerre, des tensions rencontrées à une époque où l’incertitude régnait en maître, faisant de l’avenir une donnée encore impalpable. Il offre ainsi une mise à nue sans fard qui alimente et nourrit le récit simple (mais non simpliste) qui prend corps au fil des 108 pages. Le dessin se fait parfois volatile, telle une nuée de terre portée par le vent et qui virevolte dans les airs, nous laissant le soin de reconstituer la matière. Dans les teintes pâles, presque délavées utilisées ici par le dessinateur on retrouve une patine du temps, une sobriété qui sert son propos et laisse remonter en nous nos propres souvenirs enfouis qui ne demandent qu’à être relu par notre imaginaire et notre désir de partage…

Casini – Fragments – Mosquito – 2013 – 18 euros


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