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La BD du jour : Kairos d’Ulysse Malassagne

Un garçon pas très dégourdi amoureux d’une belle sauvageonne éprise de liberté, telle est la trame de Kairos, un triptyque surprenant qui revisite les contes de chevalier de notre enfance. Un récit qui offre surtout de belles perspectives par ce monde façon « de l’autre côté de » qui laisse une grande part à l’imaginaire et à la construction créative d’un monde parallèle par un auteur à suivre…

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kairos_t1Un jeune couple sillonne la campagne sous un soleil chatoyant. Venus se reposer au grand air les tourtereaux s’engouffrent sur un chemin rocailleux descendant jusqu’à une large chaumière. Un lieu qui paraît bucolique et dans lequel ils vont pouvoir se changer semble-t-il les idées. L’intérieur de la bâtisse laisse apparaitre la patine du temps. Là un gramophone oublié, ici de vieux grimoires épais, là encore une lourde malle de bois massif. Tout ce qui compose l’espace de vie laisse présager d’un paisible week end, idéal en tout cas pour se ressourcer. Une fois déchargée la voiture avec laquelle ils sont venus, notre couple décide de partir se promener dans les bois et les environs de la bâtisse. La discussion alimentée par Nills, le jeune homme, tourne autour de l’engagement, de son envie de vivre avec sa belle Anaëlle sous le même toit. Mais celle-ci explique son désir d’indépendance, son souhait de ne pas se sentir oppressée par quelqu’un, d’ailleurs c’est pour cette raison qu’elle a quitté ses parents et elle entend bien conserver son mode de vie.

A lire le premier tiers de cet album prévu en trois parties, nous sommes bien loin de penser ce que va devenir le récit par la suite et, à vrai dire si ce n’était sa couverture, sur laquelle figure des êtres issus d’un monde inconnu, à l’aspect étrange et pour le moins féroce, placés autour d’une cité prodigieuse qui s’élève vers un ciel tapissé de nuages épais, qui tient du Mont St-Michel, de la Tour de Babel ou d’un mix des deux, nous serions bien en peine d’en présager le déroulé. C’est sur cette rupture que joue Ulysse Malassagne dans le premier volet de Kairos. Le terme même qui donne son nom à l’album désigne, nous dit le quatrième de couv’, L’instant à saisir. Le moment où tout bascule. La fraction de seconde qui change une destinée. Et de conclure par : Celui qui maitrise le Kairos est invincible. Il faut voir dans ce triptyque une relecture de contes médiévaux à base d’enlèvement de princesse et de chevaliers courageux bien décidés à déjouer tous les obstacles qui les séparent du rétablissement du bon droit. Nills se trouvera l’esprit épique et, par amour pour Anaëlle, celle qui fait battre son cœur, risquera sa vie pour la retrouver. En ce sens il saisira l’instant pour devenir d’abord un apprenti, et au-delà peut-être, un maître du Kairos…

Le récit construit par Ulysse Malassagne, bien que destiné à un public jeune, se lit avec un réel plaisir. Le dessin alterne simplicité du trait et propension à susciter et stimuler notre imaginaire. Un imaginaire alimenté par des planches peu chargées en texte qui imposent un dynamisme, une expressivité et une conviction salutaires comme dans la grandiose scène de traversée du « miroir ». Un album prenant dont on attend la suite avec grand intérêt !

Ulysse Malassagne – Kairos – Ankama – 2013 – 11,90 euros

 

A voir le superbe teaser de présentation de la série qui nous en dit plus sur la suite !

KAIROS Trailer from Studio La Cachette on Vimeo.

 


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