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MaXoE Festival 2019 : La Sélection Bandes-dessinées et Comics



Douze mois se sont écoulés depuis le dernier Grand Prix des Lecteurs. Cette année encore nous axons nos mises en avant sur la diversité des approches et la richesse des propositions tant dans la bande dessinée populaire que des projets plus intimistes. Le neuvième art, malgré la précarité toujours plus forte qui touche ses auteurs, nous offre des projets toujours plus surprenants et séduisants. Alors votez pour vos albums préférés !

BD européenne

Cette année voit les anti-héros ou les héros discrets mis en avant, et cela accouche souvent de propositions singulières. Lino Ventura, acteur malgré lui est l’un d’entre eux, comme peut l’être Cassandra Darke, les marginaux réunis au sein de la communauté fermée de GrassKing ou encore les tableaux oubliés du Louvres. Des noms plus connus de tous voit leur destinée tracée dans des projets exigeants. Que ce soit Le Caravage par Milo Manara ou Darwin par Fabien Grolleau et Jérémie Royer, les hommes du passé voit leur action, leur création et leur volonté retranscrite au travers de récits parfois surprenants. L’année écoulée voit aussi confirmée l’attention portée par le neuvième art au risque climatique et aux dérèglements qui mettent en danger notre planète que ce soit Frederick Peeters ou Vincent Perriot, tous deux portent des humeurs et des regards sombres sur notre devenir à tous. A vous de choisir !

Saccage de Frederik Peeters (Atrabile)
Negalyod de Vincent Perriot (Casterman)
Les Tableaux de l’ombre de Jean Dytar (Delcourt)
Aristophania de Xavier Dorison et Joël Parnotte (Dargaud)
GrassKing de Tyler Jenkins et Matt Kindt (Futuropolis)
Cassandra Darke de Posy Simmonds (Denoël Graphic)
Lino Ventura d’Arnaud Le Gouëfflec et Stéphane Oiry (Glénat)
HMS Beagle Aux origines de Darwin de Fabien Grolleau et Jérémie Royer (Dargaud)
Le Grand homme de Bertrand Gatignol et Hubert (Soleil)
Le Caravage de Milo Manara (Glénat)

Adaptation littéraire

S’il est une catégorie que nous défendons depuis la première édition du Grand Prix des Lecteurs, c’est bien celle-ci. Revisiter une œuvre littéraire, c’est proposer sa vision de lecture tout en respectant l’œuvre originale. Parfois la sauce ne prend pas, car elle peine à dépasser la simple mise en images. Parfois la proposition graphique et narrative fait mouche démontrant tout l’intérêt de cet exercice de style qui est aussi parfois une mise à nue des pensées enfouies de leurs auteurs… Cette année vous avez le choix de donner votre voix aux relectures de Marx, de Lovecraft, de Verne, d’Olivier Truc, de Michel Bussi, de Xavier-Laurent Petit et de quelques autres. A vous de choisir !

Le Manifeste du Parti communiste de Martin Rowson (Actes Sud)
Les Montagnes hallucinées de Gou Tanabe (Ki-oon)
La planète aux cauchemars Patrick Pion et Mathieu Sapin (Rue de Sèvres)
Nymphéas noirs de Fred Duval et Didier Cassegrain (Dupuis)
Le fils de l’Ursari de Cyrille Pomès (Rue de Sèvres)
20000 lieues sous les mers Gary Gianni (Mosquito)
Le dernier Lapon de Javier Cosnava et Toni Carbos (Sarbacane)
Nicolas Le Floch de Dobbs et Chaiko (Robinson)
Qui a peur des contes de fées de Carlos Trillo et Alberto Breccia (Revival)
Gracchus le chasseur de Martoz (Actes Sud/l’an2)

Roman graphique

Autre catégorie portée depuis notre première édition, celle du Roman graphique. Souvent dans l’ombre de projets plus médiatisés, les œuvres qui se développent en roman graphique abordent des thématiques plus exigeantes ou confidentielles, en tout cas plus personnelles. Depuis deux ou trois ans, les éditeurs, dans leur grande majorité, travaille autour de collections dédiées à cette approche. Cette année en dehors de Moi ce que j’aime c’est les monstres d’Emil Ferris, qui a raflé tous les prix, nous avons été impressionnés par de nombreux projets dont ceux de Jung ou d’Altarriba, habitués des sélections, de Néjib, de Céline Wagner et de bien d’autres encore ! A vous de choisir !

Moi ce que j’aime c’est les monstres d’Emil Ferris (Monsieur Toussaint Louverture)
Les filles de Salem de Thomas Gilbert (Dargaud)
Aujourd’hui est un beau jour pour mourir de Colo (Edition du Long Bec)
Un destin de trouveur de Gess (Delcourt)
Revolution de Florent Grouazel et Younn Locard (Actes Sud/L’an2)
La Trahison du réel de Céline Wagner (La Boîte à Bulles)
Racontars arctiques de Hervé Tanquerelle, Gwen De Bonneval et Jørn Riel (Sarbacane)
Swan de Nejib (Gallimard)
Babybox de Jung (Soleil)
Moi Fou d’Antonio Altarriba et Keko (Denoël Graphic)

Indépendants

La question reste entière au sein même de la rédaction. Faut-il ou pas dédier une catégorie aux indépendants ? Les projets portés par les « petites » maisons ne sont pas moins forts ou moins exigeants que ceux des gros groupes. Nous avons fait le choix de conserver cette catégorie car elle permettait de mettre en avant dix titres qui sont bien plus que des conseils de lectures, une plongée dans l’univers singulier de ceux, auteurs et éditeurs, qui osent encore prendre des risques, au péril parfois de leur équilibre financier. A vous de choisir !

Day of the flying head de Shintaro Kago (Hollow Press)
Les gardiens du Mäser de Massimiliano Frezzato (Caurette)
Les lumières de Niteroi de Marcello Quintanilha (çà et là)
Des milliards de miroirs de Robin Cousin (FLBLB)
La Tournée d’Andi Watson (çà et là)
Guerre de Marion Jdanoff (Super Loto)
L’amour dominical de Dominique Goblet et Dominique Théate (FRMK)
Carnage de Florence Dupré la Tour (Mauvaise Foi)
Jheronimus et Bosch de Paul Kirchner (Tanibis)
CosmiComix de Florent Huet (La Poinçonneuse)

Nouveaux auteurs

Notre volonté depuis deux ans est d’aiguiller les lecteurs vers des œuvres de jeunes auteurs, autant pour leur offrir un coup de pouce que pour découvrir un nouveau champ des possibles. Le neuvième art bouge constamment et les nouveaux auteurs donnent souvent une bouffée d’oxygène à un art qui parfois s’enferme dans des cases. Les projets portés par ces nouveaux noms, dont certains vont s’affirmer dans les années à venir, s’ils peuvent parfois être imparfaits, dénotent d’une volonté de faire bouger les lignes, de pousser les regards plus loin, vers des zones parfois moins confortables mais ô combien essentielles. A Vous de choisir !

Hallali de Claire Malary (Edition de l’œuf)
Ada de Barbara Baldi (Ici même)
Calfboy de Rémi Farnos (La Pasthèque)
Fréhel de Johann G. Louis (Nada)
Dans un rayon de Soleil de Tillie Walden (Gallimard)
Thoreau et moi de Cédric Taling (Rue de l’Echiquier)
Et pourtant elles dansent de Vincent Djinda (Des ronds dans l’O)
Algues vertes d’Inès Léraud et Pierre Van Hove (Delcourt)
Concerto pour main gauche de Yann Damezin (La Boîte à bulles)
Popeye, un homme à la mer d’Antoine Ozanam et Lelis (Robert Laffont)

Du côté des comics 

Commençons par la galaxie lointaine avec Star Wars Strips tome 1.  Cet ouvrage propose l’intégralité des strips quotidiens de Star Wars par Russ Manning (soit seul, soit aidé de quelques camarades artistes). C’est un indispensable pour les fans. Plus gore, passons à notre ville de tueurs en série. Le tome 6, qui est le dernier de la série d’ailleurs, de Nailbiter est une totale réussite. Les auteurs, Joshua Williamson & Mike Henderson, essaient d’apporter une réponse à cette question : comment devient-on un monstre ? Poursuivons avec God Country de Donny Cates. C’est une histoire très humaniste qui aborde la question de la maladie d’Alzheimer avec une élégance rare. Continuons avec une série dont on vous a beaucoup parlé. Monstress tome 3 de Marjorie Liu est une BD qui fait réfléchir, par la construction de son monde complexe en ethnies, en luttes intestines, en plans retors. Solo d’Oscar Martin est une autre série que j’affectionne particulièrement. Le tome 4, appelé Legatus est un petit bijou. Une histoire de messie en dehors de sentiers battus. Le comics suivant, Doctor Star de Jeff Lemire. C’est une fenêtre ouverte sur les pensées d’un vieux super-héros qui doit reconquérir son fils. Et maintenant faisons un tour dans le monde de DC avec Shazam Anthologie. L’album est très bien construit avec ce qu’il faut d’histoires sélectionnées dans le passé du héros. Et puis j’ai eu une très belle surprise tout récemment avec Superman qui renaît de plus belle sous la plume de Brian Michael Bendis. Clark Kent : Superman T0, l’Homme d’Acier est une véritable réussite. L’approche de l’auteur nous permet d’aller au plus près de la conscience de l’homme d’acier. Côté polar, on a Stray Bullets de David Lapham. Cette série culte est enfin rééditée en France avec des inédits sur notre territoire. Enfin, j’ai jeté mon dévolu sur Umbrella Academy tome 1 de Gerard Way. Cette drôle de famille bourrée de super-pouvoirs et de problèmes.