Un seul comics mais un coup de coeur. On y parle de souvenirs, ces traces qui font de nous ce que l’on est.
God Country
Le Texas. Désertique comme on aime nous le présenter dans toutes les oeuvres qui s’intéressent à cet état. Emmett Quinlan y vit seul depuis le décès de sa femme. Mais son fils Roy est revenu au bercail avec sa femme et sa fille pour s’occuper de son paternel. Ce dernier souffre lourdement de la maladie Alzheimer, il en devient violent. Cette situation met à mal la vie de couple de Roy et c’est au moment où sa femme décide de partir loin qu’une tornade incroyablement violente fait son apparition. En son sein, un démon, gigantesque, qui tente d’attaquer la fille de Roy. On la croit perdue quand Emmett surgit de nulle part avec une épée gigantesque dans la main. Il ne fait qu’une bouchée de la créature démoniaque. L’épée magique lui donne force et mémoire …
La BD débute tout doucement, classiquement même. Et puis, entre les lignes de cet affrontement qui oppose des humains munis d’une épée improbable à des dieux on peut lire un hymne à la famille et aux souvenirs. Cette cochonnerie de maladie d’Alzheimer est un fléau qui nous prive de notre vie, de ces souvenirs qui sont les traces de nos existences. L’auteur traite tout cela sans mièvrerie, il décrit des choses simples et il nous explique que tous les pouvoirs du monde ne valent pas les souvenirs que l’on a de l’homme ou de la femme qu’on a aimés. L’action bat son plein aussi évidemment mais tout cela n’est qu’un support pour mettre en avant les liens familiaux, même parmi les dieux. Le dessin est parfait en tous points, il décrit à merveille les doutes, les pleurs et la douleur. Un must-have.
Scénario : Donny Cates – Dessins : Geoff Shawn – God Country – Urban Comics – Urban Indies – 192 pages – septembre 2018 – prix 17,50 €